La colère gronde parmi les salariés de la CPAM en Loire-Atlantique et en Vendée. Certains d’entre eux ont entamé une grève illimitée à partir de lundi. Une trentaine d’entre eux ont également manifesté ce lundi devant le site de Beaulieu à Nantes et ils étaient une soixantaine devant le site de Saint-Nazaire. Ils réclament une augmentation de salaire et protestent contre la mise en place d’un nouvel outil informatique dans le département, « ARPEGE », chargé de compenser les arrêts de travail. Ce système est pourtant testé depuis plus d’un mois en Loire-Atlantique et en Vendée. fonctionne mal et a de graves conséquences. Résultats, des milliers de personnes ne perçoivent plus du tout ou une très petite partie de leur indemnité journalière.
“Quand on a un loyer de 600 euros, qu’est-ce qu’on fait ?”
D’ailleurs, juste à côté du rassemblement à Nantes ce lundi, certaines personnes faisaient la queue à la CPAM justement à propos de problèmes d’indemnisation. Parmi eux, Stéphanie, en congés depuis avril. A 56 ans, cette habitante de Pornic souffre d’un cancer du col de l’utérus depuis son arrestation. Elle reçoit 1 100 euros par mois, soit la moitié de son salaire, mais voici l’indemnisation qu’elle touche grâce au nouveau système. est très faible. La mère est au bout du rouleau. “J’étais payé 600 euros d’indemnité tous les 14 jours alors faites le calcul. Ils m’ont versé une caution, il y a trois semaines, de 500 euros… mais quand tu as un loyer de 600 euros, que fais-tu ? demande Stéphanie. “La Sécurité Sociale c’est très sympa, ils ne paient pas mais on est déjà précaires quand on ne travaille pas donc c’est déjà compliqué comme ça, en plus la maladie à gérer.”
Selon Stéphanie, sa situation est « dramatique » : « On a des agios à la banque, comment va-t-on payer le loyer et je n’ai plus de téléphone portable – incapable de payer la facture. Nous puisons dans les réserves mais à un moment donné, nous ne sommes pas des magiciens. L’argent n’arrive pas, il n’arrive pas et c’est la seule Source de revenus dont j’ai donc j’ai rappelé à mon travail. Je vais reprendre le travail et arrêter mon traitement, on ne sait pas. Le médecin n’est pas d’accord mais je me pose la question.
Un assuré s’est présenté sur un site de la CPAM et a menacé de se suicider.
Parmi les salariés de la CPAM en grève, il y a Lucas. Il est agent d’accueil sur un des sites de la CPAM à Nantes. Depuis plus d’un mois, il voit arriver des bénéficiaires en détresse comme Stéphanie qui sont touchés par des problèmes avec le fameux système informatique. Il revient sur leur détresse et est souvent désemparé. “Il y avait des vacances scolaires et j’en ai eu plusieurs qui sont venus me dire qu’ils ne pouvaient pas reprendre leurs enfants, qu’ils ne pouvaient pas payer la nourriture de leurs enfants parce que les loyers étaient passés et qu’ils ne pouvaient pas. ‘ne pouvait pas payer son loyer. Il explique également avoir vu un «assurée qui était en grande détresse parce qu’elle était en arrêt de travail depuis plus d’un an et qu’elle n’était pas payée et qu’elle menaçait de se suicider, elle a dit qu’elle allait se foutre en l’air et donc c’est assez compliqué. détresse et nous essayons de trouver la meilleure solution mais tout n’est pas entre nos mains.
“Rentrer le soir et avoir l’impression de ne pas avoir été utile, c’est compliqué”
Lucas ajoute : «Nous essayons de faire des demandes urgentes de cautions et nous espérons qu’elles seront versées le plus rapidement possible. Quand on arrive au front on se dit qu’on va tomber sur des gens à qui on ne pourra pas répondre correctement ou qu’on n’aura pas de vraie solution et donc c’est compliqué. Pour moi, c’est surtout rentrer le soir et avoir l’impression de ne pas avoir été assez utile aujourd’hui car je n’ai pas de vraie solution à proposer à mes assurés, alors qu’on veut juste soit on régularise et le logiciel est enfin mis en œuvre correctement ou on revient à l’ancienne méthode pour qu’on puisse payer correctement les assurés et que ce ne soient pas des cautions qui soient mises en place”.
La grève se poursuit ce mardi. Selon la CGT, les salariés se rassembleront à 9 heures à la Cité des Congrès de Nantes. Selon elle, le directeur de la CNAM doit être présent pour la journée nationale des délégués de l’Assurance Maladie. Les syndicats ont demandé un entretien.
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