Bheki continue de se rapprocher des Mascareignes, mais aussi de s’affaiblir. Son intensité sera donc bien moindre lors de son passage à proximité de La Réunion en semaine. Jacques Ecormier, ancien prévisionniste en chef de Météo France, veut rassurer sur la situation et souligne que Bheki devrait passer près de nous au stade de faible dépression tropicale.
Ce lundi 18 novembre 2024 à 10 heures, le cyclone tropical Bheki se trouvait à 1 470 km dans le secteur Est-Nord-Est de La Réunion, ne présentant aucun danger pour notre île.
En revanche, à Rodrigues, les conditions météorologiques devraient se dégrader dans la nuit de mardi à mercredi, à l’approche du système.
Cependant, La Réunion ne sera pas du tout touchée par les mêmes conditions puisqu’elle se rapproche de Bheki en semaine. Et pour cause : depuis hier soir, le système cyclonique a déjà commencé à faiblir, souligne Météo France Océan Indien dans son bulletin de ce lundi matin.
Cet affaiblissement sera encore plus »marqué dans les prochaines 24 à 48 heures« .
“C’est donc un système fragilisé qui devrait circuler à proximité des Mascareignes sur une trajectoire orientée vers le sud-ouest.”
Météo France Océan Indien
Cette situation est également confirmée par l’ancien prévisionniste en chef de Météo France, Jacques Ecormier. Invité du journal réunionnais La 1ère ce lundi après-midi, il a tenu à rassurer les Réunionnais, surtout après des informations plutôt alarmantes diffusées le week-end dernier.
« N’ayez pas peur ! Il y a un système qui approche, qui s’affaiblit, et quand ce système impactera les conditions météorologiques à La Réunion, ce ne sera plus un cyclone, ce ne sera plus une tempête, ce sera tout au plus une dépression tropicale.
Jacques Ecormier, former chief forecaster Météo France Réunion
Autrement dit, ce cyclone tropical en voie d’affaiblissement aura perdu l’essentiel de son intensité en quelques jours, avant même d’atteindre notre île.
Details from Jacques Ecormier on Réunion La 1ère:
Précisions du météorologue Jacques Ecormier
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©Réunion 1ère
Selon Jacques Ecormier, il se pourrait même que les pluies soient très minimes. Car il faudrait que Bheki passe au nord de La Réunion pour que l’île bénéficie des précipitations de sa masse nuageuse, ces dernières étant concentrées au sud du système, a-t-il expliqué.
Mais, à ce stade, il n’y a que «30 % de chances« que c’est la trajectoire adoptée par Bheki, selon Jacques Ecormier. Il y a une plus grande probabilité que le système passe au sud de l’île, auquel cas “il y aura un petit arrosage sur le Grand Brûlé», même à l’Est, sourit le météorologue.
Ce sont les prévisions du début de semaine. Pour savoir plus exactement où ira Bheki, ce sera »24 heures à l’avance», poursuit Jacques Ecormier, soulignant que le système était très faible au moment de son passage près de La Réunion, empêchant de définir plus précisément à quoi s’attendre en termes de trajectoire.
« Mais rassurez-vous, il n’y aura pas de vent, sauf un petit alizé de 70 à 80 km/h, une houle un peu plus forte d’environ 3 m, avec des vagues de 6 m. Et de la pluie si le système passe au Nord.
Jacques Ecormier, former chief forecaster Météo France
Enfin, concernant la formation d’un cyclone tropical intense au mois de novembre, au tout début de la saison cyclonique, cela n’est absolument pas inédit, selon l’expertise de Jacques Ecormier. “Il n’est pas tôt», rappelle l’ancien prévisionniste de Météo France de 2003 à 2021. Cette situation se reproduit »environ tous les dix ans« .
“Le climat n’est pas toujours le même, il change», insiste Jacques Ecormier, aujourd’hui retraité. Il s’avère que Bheki a bénéficié de conditions favorables et d’une mer chaude, évoluant ainsi jusqu’au stade de cyclone tropical intense auparavant.
“Quand le système arrive vers Maurice et Rodrigues, la mer est beaucoup plus fraîche et le système s’affaiblit car il n’a plus de carburant”
Jacques Ecormier, former chief forecaster Météo France
Il rappelle également la formation du cyclone tropical intense Anaïs en octobre 2012. Le système s’est finalement désagrégé à plus de 600km au nord de l’île, mais avait «a été bénéfique pour la Réunion car il a apporté de la pluie« .
Des précipitations importantes qui compliquent même la tâche des participants du Grand Raid cette année-là. “Il avait beaucoup plu, les chemins étaient glissants, il y avait eu 50% d’abandons, et Kilian Jornet était content d’arriver à la Redoute», rappelle Jacques Ecormier.
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