Moins d’un an après un important mouvement de colère, les agriculteurs se lancent ce lundi un nouveau cycle de mobilisationavec des actions symboliques. Des normes toujours aussi complexes, des revenus insuffisants, ils estiment n’avoir toujours pas bénéficié des 70 engagements alors pris par le gouvernement Attal, et dénoncent la signature prochaine partie du traité du Mercosur. Routes coupées, barrages filtrants, panneaux supprimés, les premières actions ont eu lieu ce lundi matin et dans la nuit. Quelques « 85 points de démonstration sont en cours »selon Pierrick Horel, président des Jeunes Agriculteurs.
Les actions se veulent avant tout symboliques, l’alliance majoritaire voulant alerter les pouvoirs publics mais “pour ne pas ennuyer les Français” : « Ce que nous voulons, c’est exprimer sur l’ensemble du territoire cette détresse agricole et cette nécessité de remettre le cap » et a souligné sur RMC Pierrick Horel. “Si d’autres ont d’autres modes d’action, veulent recourir à la violence ou, comme je l’ai entendu, veulent (…) affamer Toulouse, ce n’est pas notre mode d’action”a prévenu le patron de la FNSEA Arnaud Rousseau dimanche sur BFMTV, prenant ses distances avec certains responsables de la Coordination rurale. Le CR, qui a choisi d’attendre la tenue de son congrès mardi et mercredi pour amplifier sa mobilisation, promet « une révolte agricole » avec un « blocage des marchandises alimentaires » à partir de mercredi dans le Sud-Ouest si “aucun progrès” n’est pas noté dans le dossier du Mercosur.
Dimanche, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a prévenu les agriculteurs qu’il y aurait un « tolérance zéro » en cas de « blocage de longue durée » routes. This Monday on France Bleu BesançonLa ministre de l’Agriculture Annie Genevard a déclaré « comprendre la colère » agriculteurs et a assuré que la France essayait de «constituent une minorité de veto sur cet accord ».
Barrages et routes fermées
Dans les Yvelines, un une trentaine de tracteurs ont passé la nuit sur la N118 à proximité de Vélizy-Villacoublay, pour bloquer les deux voies dans le sens Paris-Province. Ce lundi en milieu de matinée, les agriculteurs ont commencé à quitter les lieux. Au plus fort de la mobilisation, qui a débuté dimanche après-midi, ils étaient près de 200 sur place. Sur le barrage, Loïc Rivière, 24 ans, s’inquiète pour le Mercosur : «C’est effrayant. Par exemple, si je décide de produire de la volaille, mais qu’en même temps on commence à importer des poulets du Brésil ou d’Argentine à moindre coût, je sais déjà que mon projet ne sera pas viable.explique-t-il à France Bleu Paris.
Dans le Varles agriculteurs se sont réunis à 8 heures du matin dans plusieurs endroits du département, pour converger en cortèges vers le rond-point autoroutier du Cannet-des-Mauresstratégique, avec des banderoles « Stop aux promesses, place aux actions ». De la terre est déversée sur la route et des croix plantées symbolisent la mort de l’agriculture française.
À Avignon, dans le Vaucluseplusieurs dizaines de tracteurs ont bloqué ce lundi matin le Pont de l’Europe, qui relie le département avec celui du Gard. Un convoi d’agriculteurs se dirige alors vers les remparts d’Avignon où ils sèment du blé et plantent de la vigne. En début d’après-midi, ils ont dû prendre la route vers la préfecture.
Entre 20 et 30 agriculteurs et une dizaine de tracteurs mobilisés entre 6h et 9h devant la sous-préfecture de Vendéeà Fontenay-le-Comte, selon la FDSEA ci-jointe par France Bleu Loire Océan. Dans la Sommeune vingtaine de tracteurs était attendu devant l’Agence des services de paiementresponsable du décaissement de l’aide de la politique agricole commune.
En Savoieoù fleurissent des banderoles sur les ronds-points – « Pas de pays, sans paysans », « Notre fin sera votre faim » – les agriculteurs se sont réunis ce lundi matin à 10 heures, place du Pénitencier à Albertville pour des actions « ponctuel sur les ronds-points, remorquage, banderoles » plus “pas de blocage dur et fort”selon le président de la FDSEA.
Près de la frontière belge, les agriculteurs contrôlent les poids lourds. Devant la préfecture de Vesoul, 180 agriculteurs ont affiché des panneaux de village et j’ai déversé trois bennes pleines de tiges de maïs. Des rassemblements sont en cours à Angoulême et des opérations escargots dans les Deux-Sèvres.
D’autres actions sont prévues en journée ou en soirée. Donc dans le Bas Rhinun grand rassemblement est prévu entre 15h et 21h au Pont de l’Europe à Strasbourg. Plusieurs cortèges doivent y converger, depuis l’A35 Nord depuis Seltz, l’A340 et l’A4 depuis Haguenau et Brumath ou encore sur la RD1083. En amont de la mobilisation, des agriculteurs ont recouvert dans la nuit une centaine de panneaux communaux, selon les gendarmes du Bas-Rhin.
En IsèreDes agriculteurs ont prévu d’occuper des ronds-points, sur les communes de Chimilin, Rives, Sablons et Grenoble – le rond-point Pierre-et-Marie-Curie, au bout de l’avenue de l’Europe. Ils organiseront des barrières filtrantes entre 15h et 22h
A Laval, la Fdsea et les Jeunes Agriculteurs de Mayenne manifesteront en centre-ville dans l’après-midi. Ils annoncent une action sur le Pont de l’Europe à partir de 16h.
Radars couverts
Comme lors de la mobilisation précédente, les radars ont été couverts pendant la nuit, notamment en Lozère où la Coordination rurale 48 a mené une action, reports France Bleu Gard Lozère. “C’est une Source de revenus pour l’Etat, alors que pour nous, le Mercosur signifiera justement une perte de revenus”, explique Jean-Luc Boulet, coprésident du CR 48. Les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA ont invité le préfet à une réunion d’échange ce lundi après-midi, à Mende.
À Lillevoilà la préfecture qui était couverte ce lundi, barré d’un grand « Non au Mercosur ». Dans plusieurs villes du Nord et du Pas-de-Calais, des agriculteurs ont recouvert des panneaux routiers ou collé des autocollants portant les noms de pays d’Amérique du Sud sur les panneaux d’entrée des villes.
Panneaux célèbres des villes sud-américaines
« Brasilia », « Rio », « Buenos Aires », « Asunción »… In Mayenne, dans la Creuseou même dans la Sommeles agriculteurs ont renommé les panneaux de ville d’après des villes ou des pays d’Amérique du Sud.
Autres, dans la Marnerecouvraient les pancartes, barrées de la mention « Mercosur ». In Haute-Saôneplus de 400 panneaux municipaux ont été accrochés aux portes de la préfecture.
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