Sauf revirement inattendu au Parlement, le dispositif « Pinel » devrait prendre fin le 31 décembre 2024. Il a été lancé en 2014 pour relancer la construction de nouveaux logements dans les régions sous tension, notamment outre-mer.
Depuis 10 ans, de nombreux propriétaires en ont profité. Une grande majorité des territoires d’outre-mer, dont la Guadeloupe, sont éligibles au dispositif Pinel.
Les particuliers qui investissent dans des logements locatifs neufs peuvent bénéficier de réductions d’impôts, sous certaines conditions.
En 2024, cette réduction pourrait aller de 20 à 30 % du montant de l’investissement dans la limite de 18 000 euros par an. Selon que le propriétaire s’engage à louer son logement pour une durée de 6 à 12 ans.
Le dispositif Pinel +, plus avantageux, concerne des logements situés dans un quartier prioritaire de la politique de la ville qui répondent à certains critères de performance énergétique et environnementale.
Pour bénéficier de ces réductions fiscales, le logement doit être loué vide et les revenus des locataires, comme les loyers, sont plafonnés.
Depuis 10 ans, le système Pinel dynamise la construction de nouveaux logements en Guadeloupe.
Avec la disparition programmée de la loi Pinel, c’est toute l’économie guadeloupéenne qui pourrait être sérieusement perturbée.
Les personnes qui se situent au-dessus des plafonds des logements sociaux pourraient retrouver un logement grâce à la construction aidée par la loi Pinel. Cela aura déjà un impact sur le marché locatif qui est déjà très tendu. Et puis, il y a un deuxième impact, c’est qu’il y aura beaucoup moins de construction de logements, beaucoup moins de consommation de matériaux, donc moins d’activité pour la Guadeloupe.
Patrice Lasnier, administrateur de la fédération de la construction
Selon la fédération du bâtiment, la totalité des logements construits grâce à la loi Pinel est aujourd’hui occupée.
Si les promoteurs ont déjà considérablement réduit leurs planifications de programmes immobiliers depuis l’annonce du retrait du système, ils attendent toujours une éventuelle mesure de remplacement.
Dans le projet de loi de finances 2025, rien n’est prévu. Ainsi, en septembre, un rapport de la Cour des comptes sur la loi Pinel, au-delà de soulever quelques incohérences, soulignait encore que cela répondait à un besoin, que tous les logements étaient occupés. Il fallait donc contribuer à l’offre de logements intermédiaires en Guadeloupe et dans toute la France, puisque la disparition de la loi Pinel concerne la France entière.
Reste donc à savoir quelles seront les premières véritables répercussions du retrait de cette loi, à partir de l’année prochaine.
Analyse de Nadjet Arezki, conseiller immobilier. Elle était l’invitée de Christelle Théophile au journal télévisé du mardi 12 novembre :
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