News Day FR

en Charente-Maritime, le succès des projets participatifs dans les exploitations agricoles

EEn cette journée ensoleillée d’automne, Danielle et Marie, 70 et 56 ans, ont quitté La Rochelle pour une matinée pour rejoindre la commune de La Ronde, à une trentaine de kilomètres au nord. Bottes aux pieds et petite pelle de jardinage à la main, les deux Rochelaises ont participé ce samedi 16 novembre au projet participatif du collectif Fermes Urbaines, parmi les maraîchers du Gaec bio La Chalogne.

Cette opération s’inscrit dans le cadre du programme « Ramène ta fraise », lancé en 2021 par l’association, qui vise à organiser des demi-journées de découvertes d’exploitations agricoles locales travaillant dans les circuits courts et l’agroécologie. Les deux associés de la ferme, Mathieu Brunet et Philippe Baudon, ont confié à Danielle et Marie, ainsi qu’une vingtaine d’autres participants ou clients réguliers, la récolte des betteraves et du céleri ainsi que le nettoyage d’une serre froide utilisée pour les cultures d’été.


Danielle (à gauche) et Marie (à droite), de La Rochelle, ont participé à l’opération Apportez votre fraise ce samedi 16 novembre à La Ronde.

Jean-Christophe Sounalet / SO

« On aime discuter, piocher, découper… »

Après avoir écouté attentivement les consignes données par le maraîcher, chacun a pu mettre la main à la terre. Pour Danielle, la cueillette des betteraves est un jeu d’enfant. Quelle est la technique ? « Nous retirons d’abord la plante, puis nous retirons les arêtes, puis nous coupons le collet. Enfin, on trie selon la taille », répond le septuagénaire.

« L’ambiance est très bonne, nous avons eu de belles discussions, c’est mieux qu’une séance avec la psychologue ! »

Cueillir des légumes pour donner un petit coup de pouce aux agriculteurs lui semble essentiel. « Cela permet à certains de se rendre compte qu’il y a eu beaucoup de travail de la part des maraîchers et des agriculteurs avant que le légume ne finisse dans l’assiette. Nous sommes ici parce que les producteurs nous apportent nos paniers chaque semaine et nous nourrissent. » C’est aussi l’occasion idéale pour bien commencer un week-end, en se changeant les idées. « On aime discuter, cueillir, discuter, découper, être au grand air… On change de fatigue et on se vide un peu la tête », reconnaît Marie.


Depuis quelques jours, le maraîcher Mathieu Brunet récolte le céleri planté en juillet dernier sur sa ferme.

Jean-Christophe Sounalet / SO

Après une bonne heure à cueillir du céleri avec d’autres bénévoles dans une parcelle voisine, Agnès, 52 ans, a également le sourire aux lèvres. « L’ambiance est très bonne, nous avons eu de belles discussions, c’est mieux qu’une séance avec la psychologue ! Il y a de l’humanité, on sait qu’on est là pour une bonne cause et que ce qu’on fait a du sens », raconte celle qui habite à quelques kilomètres du jardin maraîcher. « J’aime travailler les fleurs dans mon jardin et c’est là que j’ai découvert cette activité. J’aime interagir avec les gens, notamment les passionnés comme Mathieu. »


Philippe Baudon, l’un des deux exploitants du Gaec bio La Chalogne, à La Ronde.

Jean-Christophe Sounalet / SO

Et c’est peu dire que le maraîcher charentais-maritime aime son métier, lui qui cultive une soixantaine de variétés sur son terrain réparti sur une superficie de deux hectares. Il propose ses légumes à la vente aux particuliers sous forme d’Amap (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne) ou en points relais. « Nous accueillons occasionnellement des amis ou de la famille pour des projets participatifs, mais c’est très agréable de voir l’intérêt manifesté par d’autres personnes de notre métier, sachant qu’il y a parmi eux plusieurs de nos abonnés mais aussi des gens de la découverte », se félicite Mathieu Brunet.


La saison d’automne marque celle de la récolte des betteraves au Gaec La Chalogne à La Ronde.

Jean-Christophe Sounalet / SO

Un écosystème varié

L’agriculteur prend donc le temps d’expliquer la bonne méthode aux récoltants. « L’idée est d’extraire le légume du sol, de le laver avec l’eau du puits de notre ferme et de le conserver dans de bonnes conditions, entre 4 et 8 degrés, jusqu’à ce que nous puissions le mettre dans nos paniers. » Le maraîcher est bavard et n’hésite pas à aller plus loin dans l’échange, rappelant l’importance de l’écosystème autour du site. « De nombreux arbres et bois ont été préservés par l’ancien propriétaire, ce qui nous permet d’avoir un endroit attractif pour petits et grands animaux. Cet écosystème varié permet une vie meilleure pour chacune de ces espèces. »

Travailler la terre tout en apprenant, c’est l’objectif de ces rencontres qui ont pourtant eu le mérite d’attirer près de 1 000 personnes depuis 2021. Et Maggy Leveque, membre de l’association Fermes Urbaines de conclure : « L’objectif est de rechercher de nouveaux profils et plus encore. jeunes. Il nous reste encore 25 projets à réaliser d’ici fin 2025. »

Déjà 45 projets participatifs depuis 2021

Le collectif Fermes urbaines s’est fixé comme objectif d’organiser environ une rencontre, comme celle de ce samedi 16 novembre à La Ronde, par mois. Au total, 45 projets participatifs ont été organisés par l’association dans 28 fermes de Charente-Maritime depuis 2021. A noter que ce projet est soutenu financièrement par l’Agglomération de La Rochelle, les Communautés de Communes Aunis Atlantique, Aunis Sud et l’Ile de Ré. dans le cadre de leur Plan Alimentaire Territorial (PAT), ainsi que par la Région Nouvelle-Aquitaine et des fonds européens.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :