La démarche se veut avant tout symbolique mais marquera certainement le début d’une mobilisation qui pourrait s’accentuer dans les semaines à venir. Un an après de fortes mobilisations, le monde agricole est à nouveau alimenté par des colères et des difficultés qui ne diminuent pas, loin de là.
Dans l’Indre, l’alliance FDSEA-Jeunes Agriculteurs (JA) participera à la mobilisation nationale en participant à l’opération « Les Feux de la Colère », initiée dans toute la France.
« Il ne se passe toujours rien de concret dans les fermes »
« L’idée est d’allumer des lumières, à 19h45, sur treize ronds-points du département, indicates Pulchérie Fournier, FDSEA 36 host. Nous tenons à vous rappeler que nous sommes toujours là car, au cours de la dernière année, nous avons surtout entendu de belles paroles mais rien de concret ne se passe encore dans les fermes. »
Bref, la colère agricole ne s’est pas apaisée et elle s’entendra au moins sur treize ronds-points aux quatre coins du département : Ingrandes, Clion, Issoudun, Brassioux, Châteauroux (rocade), Buzançais, Niherne, Neuvy-Saint- Sépulchre, La Châtre, Argenton, Saint-Gaultier, Rivarennes et Celon. Avec des incendies qui devraient être visibles de loin à 19h45
Pour cette première journée d’action, l’alliance syndicale FDSEA-JA a souhaité utiliser ce symbole alors que s’ouvre le G20 ce lundi 18 novembre au Brésil. « L’année a été catastrophique pour les agriculteurs et leur trésorerie est au plus bas »se souvient Pulchérie Fournier.
« Et puis il y a toutes les incohérences internationales qui sont sur la table, avec le Mercosur, la Chine et l’Ukraine. poursuit le leader du syndicat majoritaire à la Chambre d’agriculture de l’Indre. Nous ne sommes ni contre la liberté du commerce, ni anti-européens, mais tout le monde doit être dans le même bateau. »
“Aucun sentiment prévu dans l’Indre”
La FDSEA et la JA n’ont pas été rejointes par les autres syndicats dans cette journée de mobilisation. « Nous poursuivrons notre travail de mobilisation pour un revenu équitable pour tous les agriculteurs mais aussi, comme depuis vingt-cinq ans, sur les accords de libre-échange et la déréglementation du commerce international. Mais il n’y a pas de ramdam prévu dans l’Indre”annonce Robin Doubli pour la Confédération Paysanne.
La présidente de la Coordination rurale, Maguelonne de Sèze, est restée sourde à nos multiples demandes. Son syndicat prépare-t-il un coup d’État ? Quoi qu’il arrive, une surprise ne peut être exclue, ni des mobilisations plus spectaculaires.
Les blocs de béton installés aux abords de la préfecture, à Châteauroux, depuis samedi, laissent penser que les services de l’État ont anticipé un éventuel convoi de tracteurs dans les rues de la ville, à un moment ou à un autre.
“On ne veut pas tout casser”
En attendant, la FDSEA et la JA devraient ouvrir le bal des revendications agricoles dans le département. “Nous ne voulons pas tout casser mais utiliser tous les moyens à notre disposition pour faire entendre la situation des agriculteurs au niveau de l’Etat”, continues Mélanie Soulas-Barrault, president of the Young Farmers of Indre. Nous voulons avant tout envoyer un message. »
Un message qui, s’il n’est pas entendu, pourrait rapidement se transformer en tout autre chose. Des réunions hebdomadaires déjà programmées pourraient ainsi intensifier le mouvement et accroître la résonance du mécontentement paysan.
Related News :