Des batailles de boules de neige pourraient-elles avoir lieu en plaine cette semaine en France ? S’il est actuellement impossible de répondre avec certitude à cette question, plusieurs signaux laissent présager des averses de neige à basse altitude pour jeudi.
La semaine à venir est marquée par un net changement de météo. Après une période globalement calme depuis fin octobre, à de rares exceptions près, l’anticyclone qui se trouvait sur le pays s’éloigne vers l’Atlantique. Les perturbations venant de l’Atlantique vont alors se poursuivre.
Une descente d’air polaire se produira également en milieu de semaine, ce qui fera baisser les températures. Cette masse très froide entrera en contact jeudi avec une masse plus chaude et humide venant du sud de l’Europe. Ces conditions sont favorables à l’apparition de neige à basse altitude.
Plusieurs variables difficiles à anticiper
Mais plusieurs variables doivent être prises en compte. La première : une humidification de la masse d’air polaire doit avoir lieu. Cela semble certain. La seconde : en plaine, la différence entre la neige, la pluie ou tout simplement rien du tout peut se réduire à un ou deux degrés seulement. Cette très petite variation est très compliquée à anticiper. Le troisième point est de déterminer où se situera précisément la dépression qui entre en jeu dans l’éventuelle formation de neige. Son positionnement précis est déterminant car, sur quelques dizaines de kilomètres, il peut par exemple rencontrer ou pas de relief, ce qui influe sur les chutes de neige. C’est aussi un élément particulièrement complexe à anticiper plusieurs jours à l’avance.
Pour l’instant, Météo France choisit de penser large. Dans le cadre de sa prévision de phénomènes dangereux, l’organisme estime, ce dimanche, que l’ensemble du pays pourrait être touché par la neige et le verglas jeudi. « Un passage perturbé et froid est attendu sur le pays et peut apporter de la neige jusqu’aux basses altitudes voire jusqu’en plaine. La localisation exacte de ce phénomène reste à affiner », explique Météo France.
Par ailleurs, même si toutes les variables vont dans le sens des chutes de neige en plaine, deux autres éléments restent à prendre en compte. D’une part, la quantité reste incertaine. En revanche, pour que la neige tienne, il faut que le sol se soit refroidi de manière significative. Cependant, malgré les gelées matinales, dans la plupart des cas, elles ne devraient pas être suffisamment froides pour que la neige tienne facilement, à moins qu’elle ne tombe fortement.
On ne peut donc pour l’instant raisonner qu’en termes de probabilités. Les cartes des différents modèles météorologiques reflètent également les incertitudes actuelles. Mais tout le monde est d’accord sur un point : la neige tombera jeudi à basse altitude. C’est plutôt la localisation qui reste très incertaine.
A l’aide de l’altitude, la chaîne météo évalue à 100 % les chances de chute de neige sur les différents massifs. Dans les régions de la moitié nord du pays, la probabilité oscille entre 0 et 80% avec des chances croissantes vers l’Est.
Du côté du CEPMMT, le Centre européen de prévisions météorologiques à moyen terme, c’est plutôt la zone comprise entre l’ouest du Massif central, la Normandie et la Bretagne qui serait la plus exposée.
Ce signal est assez similaire à ce que propose le modèle allemand Icon. Les régions les plus septentrionales du pays, dont l’Île-de-France, resteraient à l’écart de la zone enneigée.
Côté Arpège, l’un des modèles de Météo France, dont la carte est fournie par Météociel, c’est surtout un axe allant de la Normandie à la Bourgogne, en passant par le sud de l’Île-de-France, qui serait concerné, en en plus des massifs.
Enfin, le modèle américain GFS s’attend à un léger poudrage sur le quart nord-est de la France. Depuis vendredi, GFS continue de réduire les chutes de neige et de réduire la superficie concernée.
Ces cartes ne constituent pas encore une prévision et ne donnent aucune indication sur un éventuel maintien au sol. Les modèles météorologiques sont mis à jour plusieurs fois par jour. A propos de cet éventuel épisode neigeux, ils tâtonnent tous depuis deux ou trois jours. L’incertitude pourrait durer jusqu’à quelques heures seulement avant les averses, en raison des nombreuses conditions qui doivent être réunies pour que cette neige tombe, voire colle au sol.
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