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“Mais laissez passer le tracé hors des maisons”, la colère des habitants impactés par le nouveau tracé

l’essentiel
Les habitants de Foulayronnes n’ont pas caché leur désarroi après la décision de l’Etat d’opter pour un détournement de la RN21 du hameau d’Artigues par le lieu-dit Roudé.

« On ne peut pas vivre dans les limbes comme ça, on ne se rend pas compte de l’impact psychologique. Où est le facteur humain ? » Calmement mais fermement, cette mère dit ses quatre vérités. Elle habite à Roudé, un lieu-dit au nord de la commune de Foulayronnes, non loin du grand pylône téléphonique qui domine les hauteurs de la commune. Sa maison n’est qu’à quelques mètres de l’actuelle RN21. Dans quelques années, si les choses restent en l’état, elle pourrait bien voir une nouvelle route arriver sous ses volets, avec des créneaux de dépassement. Autrement dit, une voie 2×2. C’est en tout cas ce qui se dessine avec le choix de l’Etat pour le détournement de la RN21 du hameau d’Artigues.

En attendant 20 ans

Ce n’était pourtant pas l’objet de la réunion organisée par la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) à la salle associative de Foulayron en début de semaine. Il s’agissait des « routes de récupération », les portions de bitume qui seront impactées par la nouvelle route. Car avec cette déviation, impossible d’accéder directement à la route nationale sans passer par des ronds-points.

Le tracé choisi par les services de l’Etat pour le contournement du hameau d’Artigues.
DREAL document

Pour rappel, le tracé retenu pour le dernier « créneau » de la restructuration de la RN21 entre Agen et Villeneuve-sur-Lot prévoit de créer une nouvelle route de 6 km de long, entre le rond-point du Rouge (qui donne accès à la N1021) et le rond-point de la Croix-Blanche, via Galimas. De part et d’autre de cette route se trouvent des zones de dépassement, et surtout un tracé qui diffère de celui proposé il y a longtemps, lors de la création de la portion entre la zone d’activité de Foulayronnes et de Camélat.

« Il y a vingt ans, une déclaration d’utilité publique était validée, qui devait passer par La Fleyte (plus au sud de Roudé). Qu’est-ce qui a changé depuis ? », demande un riverain déçu. Les agents de la Dreal utilisent des données topographiques beaucoup moins contraignantes pour créer cette déviation d’Artigues. « Mais passez la route hors des maisons ! », s’agace un autre habitant de Rodé. Pour d’autres, c’est la question budgétaire qui a fait pencher la balance – cette option nécessitera néanmoins pas moins de 44 millions d’euros. La grande majorité de la salle associative est contre le nouveau tracé proposé. Mais la marge de manœuvre semble limitée pour ceux qui avaient même constitué un collectif. Un nouveau tracé a même été proposé, les opposants n’ont pour l’instant reçu aucune réponse de la part du préfet du Lot-et-Garonne. « Cela signifierait jeter un an et demi de travail à la poubelle », murmure un agent. « Nous sommes ravis du contournement d’Artigues, mais vous n’avez pas mesuré l’impact pour Roudé » clament les habitants.

Et les expropriations ?

20 ans de procédure, et le bout du tunnel n’est pas encore là. Suite à la décision de l’Etat, des études complémentaires seront réalisées avant l’enquête et la déclaration d’utilité publique. « Ce ne sera pas avant 2026 », explique la Dreal. Que de mois d’attente avant de savoir à quelle sauce seront mangés les pensionnaires de la future RN21. “Nous devons lancer des procédures d’expropriation”, a déclaré un participant à la réunion. Sauf qu’ils ne peuvent pas être lancés… avant la déclaration d’utilité publique. Une entreprise située à proximité de cet axe se demande si elle « doit continuer à investir avant que quelqu’un ne prenne mes terres ». Le sentiment d’impuissance est accablant. D’autant que de nombreux paramètres ne sont pas encore finalisés et que la perspective de voir cette nouvelle route ne se fera pas avant 2030.

 
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