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“Le malheur agricole s’accroît”, affirme Jean-François Fruttero, président du MSA Dordogne et Lot-et-Garonne

l’essentiel
Jean-François Fruttero, président du MSA Dordogne et Lot-et-Garonne, a souhaité adresser un message aux agriculteurs lotet-garonnais, à quelques jours de la mobilisation agricole à Agen.

La Mutuelle Sociale Agricole (MSA) a subi la colère des agriculteurs en janvier dernier, lors de la grande vague de manifestations qui a eu lieu à Agen. Quelques jours avant une nouvelle mobilisation d’ampleur, Jean-François Fruttero, président de la MSA Dordogne et Lot-et-Garonne ainsi que de la Caisse centrale, a pris l’initiative de communiquer par la presse. D’autant que les notifications définitives des cotisations et les factures de régularisation de l’année viennent d’être adressées par l’organisme aux agriculteurs.

«Je sais qu’ils arrivent dans un contexte qui n’est pas forcément favorable», concède Jean-François Fruttero. « D’un autre côté, je ne vois pas cette communication comme un moyen de réduire la pression sur nous. Je souhaite que les agriculteurs aient une visibilité sur les outils dont ils disposent pour franchir cette étape difficile. Le MSA est là : la porte est ouverte et la main tendue. Elle est à leurs côtés pour les soutenir. »

Comme tous les observateurs du monde agricole, la MSA, « organisme de protection sociale et organisation professionnelle agricole », est témoin de « la crise importante » qui frappe les agriculteurs depuis plusieurs années.

Augmentation des taux de cotisations impayées

Entre les nombreux aléas climatiques (gels en 2021 et 2022, excès de précipitations entre 2023 et 2024) et les épidémies touchant l’élevage (fièvre catarrhale (FBC), maladie hémorragique épizootique (MME) ou encore tuberculose bovine), « le contexte économique est dégradé, avec des secteurs structurellement fragilisés », explique Jean-François Fruttero.

« L’agriculture s’enlise dans une crise qui devient beaucoup plus structurelle que cyclique », constate-t-il. L’impact sur les revenus professionnels est évident, marqué par une forte volatilité et une baisse attendue en 2024 en raison des nombreux hauts et bas que nous venons de traverser. »

Pour lui, la baisse des revenus des agriculteurs « est la principale cause de la crise et le déclencheur des protestations agricoles ». Il précise : « Il y aura un impact sur la trésorerie. On le voit, au niveau local et national : de plus en plus de difficultés à honorer les cotisations. Les taux de recouvrement des impayés augmentent sensiblement, signe d’une situation qui se détériore. On observe une augmentation des impayés de 4%, un chiffre supérieur à la moyenne nationale. Le manque de revenus entraîne des difficultés à payer les dépenses et à subvenir aux besoins de sa famille, ce qui crée rapidement un problème de dignité. »

MSA « doit être la solution, pas un problème »

Le président du MSA Dordogne et Lot-et-Garonne évoque une batterie de moyens d’aide aux agriculteurs en difficulté. « Nous disposons de plusieurs outils, comme l’étalement du paiement des cotisations, ainsi qu’une enveloppe de soutien aux cotisations de 1,5 million d’euros (pour la Dordogne et le Lot-et-Garonne), afin d’alléger la charge financière qui pèse sur eux. »

Concernant la gestion de la détresse agricole, « qui progresse sensiblement, avec un nombre croissant de signalements à notre observatoire entre 2023 et 2024 », la MSA a également plusieurs solutions à proposer.

« Nous travaillons sur l’aide au répit dans un contexte d’épuisement professionnel. Il s’agit d’extraire les agriculteurs de leur environnement lorsqu’ils sont en grande difficulté. Nous pouvons mobiliser des services de remplacement pour prendre le relais sur l’exploitation et permettre aux agriculteurs de se reposer et de se ressourcer. Il existe également des allégements administratifs. MSA doit être considéré comme une solution et non comme un problème. Elle doit être attentive aux populations qu’elle soutient. »

 
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