Les agriculteurs de Franche-Comté ont prévu des actions dans les prochains jours. Vendredi 15 novembre au soir, la coordination rurale a ouvert le bal. Une vingtaine de radars ont été couverts dans le département du Doubs.
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De Montbéliard, à Jougne. Dans tout le département, les agriculteurs de la coordination rurale du Doubs ont utilisé des bâches et des bennes de tracteurs pour attaquer les radars au bord des routes. 25 à 30 radars selon CR 25-90.
Un bain de sang alors que le Mercosur, traité de libre-échange entre l’Union européenne et plusieurs pays d’Amérique du Sud, pourrait bien être signé dans les prochaines semaines. Ce traité est en discussion depuis 25 ans et il inquiète les agriculteurs français.
Sur le Doubs, il n’y a pas trop de soucis, avec le lait, le Comté, l’impact sera moindre. Mais pour la viande et les céréales, les conséquences seront dangereuses. Nous craignons que des produits à 50 % arrivent sur le marché français ; c’est une concurrence qui n’est pas normale et qui n’est pas durable.
Nicolas Bongay président de la coordination rurale 25-90
La Ministre de l’Agriculture et Comtoise Annie Genevard a rencontré les agriculteurs jeudi 15 novembre en fin de journée à Micropolis Besançon où elle est venue inaugurer « la vache de salon ». Elle a réaffirmé l’opposition de la France à l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur, alors qu’Emmanuel Macron entame samedi une tournée en Amérique latine.
“J’ai entendu l’inquiétude croissante concernant le Mercosur et je continue d’y répondre avec la même détermination”» a déclaré Annie Genevard dans son discours au salon de l’agriculture de Bourgogne-Franche-Comté.
Nous y sommes fermement opposés et les positions françaises sont alignées. Nous ne transigeons pas sur la souveraineté et nous n’abandonnons pas à la concurrence internationale les secteurs qui font notre fierté.
Annie Genevard, ministre de l’Agriculture
L’accord en perspective avec l’Amérique du Sud, notamment l’augmentation des importations de viande en provenance d’Argentine et du Brésil.
Nicolas Bongay craint que la France ne pèse pas très lourd dans la balance européenne. L’Allemagne est favorable à la signature de ce traité commercial qui lui permettrait, par exemple, de vendre des voitures en Amérique latine.
Les syndicats agricoles français sont catégoriquement opposés à la signature de cet accord, négocié depuis des décennies entre l’UE et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie). La commission de Bruxelles semble déterminée à signer un accord avant la fin de l’année.
En Franche-Comté, les actions vont se poursuivre dans les prochains jours, elles devraient rester « apaisées ». Des recouvrements de radars, des démontages de panneaux et un rassemblement barbecue le dimanche 17 novembre au soir sont prévus devant la préfecture de Vesoul en Haute-Saône à l’initiative de la FDSEA.
Du côté français de la crise agricole et des revenus et dépenses des agriculteurs, le gouvernement a tenté de les rassurer ces dernières heures en précisant les modalités des prêts auxquels ils auront droit. Touchés par de mauvaises récoltes et l’émergence de maladies animales, les agriculteurs estiment n’avoir toujours pas récolté les fruits de la mobilisation de l’hiver dernier : la mise en œuvre des 70 engagements alors pris par le gouvernement Attal a été ralentie par la dissolution de l’Assemblée nationale. Ils considèrent également que les normes sont toujours aussi complexes et que les revenus sont insuffisants.
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