A la tombée de la nuit, des centaines de personnes de tous âges, cierges à la main, se sont mises en procession, entourant la statue d’un blanc immaculé, posée sur un brancard orné de fleurs et portée par des chevaliers de l’ordre du Saint-Sépulcre.
En chantant les prières Ave Maria et Notre Père, les croyants ont emprunté les quais de l’île de la Cité derrière une réplique de la statue, jusqu’au parvis de la cathédrale Notre-Dame où la véritable statue avait été installée.
Dans une ambiance mêlant joie et contemplation, en présence de nombreux médias, les cloches se sont alors mises à sonner, une première lors d’un événement religieux depuis l’incendie.
– « une page d’histoire » –
« Aujourd’hui, c’est un événement à ne pas manquer. Notre-Dame est une page d’histoire. Que ça n’ait pas brûlé, ça montre que les miracles existent», s’enthousiasme Tiphaine Latrouite, 25 ans.
« Il y a quelque chose de spécial dans cette statue. On a l’impression qu’elle est à l’écoute, qu’elle a pu répondre à toutes les questions, qu’elle est bienveillante”, poursuit la jeune femme accompagnée de sa grand-mère.
Cette procession marque le « dernier grand événement » avant la réouverture de la cathédrale les 7 et 8 décembre, selon le diocèse.
Avec ce retour, la célèbre statue retrouvera sa place à proximité du pilier devant lequel l’écrivain Paul Claudel s’est converti le jour de Noël 1886.
« C’est un nouveau chemin pour le Seigneur » et « dans mon cœur c’est quelque chose qui se remet en place », se réjouit Carine, 56 ans.
« C’est historique, c’est merveilleux. C’est la vie qui revient», s’enthousiasme encore le quinquagénaire.
Nadia Bacheler est venue « témoigner que la Vierge est la mère de l’espérance », alors que « le monde est obscurci par de nombreux conflits ». « C’est un mouvement intérieur du cœur » poursuit ce croyant « abasourdi » par le feu. “C’était peut-être un avertissement, ça nous a permis de réfléchir sur la place de la Vierge”, s’interroge-t-elle.
Cette sculpture, qui date du milieu du XIVe siècle, provient de la chapelle Saint-Aignan, située dans l’ancien cloître des chanoines, sur l’île de la Cité. En 1818, elle est transférée à Notre-Dame et, en 1855, c’est l’architecte Eugène Viollet-le-Duc qui décide de la déplacer pour l’adosser au pilier sud-est du transept de la cathédrale.
« La vierge reste debout, même si elle est remplie de douleur. (…) Nous restons joyeux de tout ce qui s’est vécu autour de cette cathédrale depuis cinq ans», a souligné Mgr Ulrich qui avait préalablement lu l’Évangile selon saint Luc.
“Vous avez eu raison de venir nombreux ce soir, c’est une joie immense que nous portons tous et nous nous retrouverons dans quelques jours pour ouvrir la porte qui est le Christ et que le Christ nous ouvre”, a ajouté le prélat en bénédiction. la statue qui devait arriver le soir à l’intérieur de la cathédrale.
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