La radiothérapie est une méthode de traitement régulièrement utilisée pour traiter le cancer. Cependant, pour produire des rayonnements radioactifs destinés à cibler et détruire les cellules cancéreuses, il est nécessaire d’utiliser certains isotopes radioactifs rares comme le thorium-228, dont on extrait ensuite le plomb-212 qui est utilisé pour produire des traitements.
Dans cette optique, Orano Med a lancé jeudi 14 novembre la construction d’une usine de production de thorium-228 à Bessines-sur-Gartempe (Haute-Vienne), rapporte France Bleu Limousin.
Fabrication industrielle
« Il s’agit de la première installation au monde dédiée à la production de thorium-228 pour des applications ciblées en radiothérapie »a souligné à cette occasion Claude Imauven, président du conseil d’administration d’Orano. Comme rappelé La Tribune Bordelaisece projet naît de la volonté d’Orano (anciennement Cogema) de valoriser les matières premières issues de ses activités minières qui s’étendent des années 1950 aux années 1990.
Depuis dix ans, le laboratoire Maurice Tubiana de Bessines-sur-Gartempe travaille au développement de procédés de production de ces isotopes rares, dont l’absence freine le développement de la radiothérapie, alternative médicale prometteuse.
Grâce à ces recherches, l’usine, baptisée Atef (Advanced thorium extraction Facilities), pourra industrialiser le processus de fabrication. D’ici 2034, elle pourrait être capable de produire 100 000 doses de médicaments par an grâce aux 22 000 fûts de nitrate de thorium que possède Orano. « Le groupe Orano dispose d’un stock unique et abondant de matières premières pour produire du plomb 212 et couvrir les besoins mondiaux »a souligné Arnaud Lesegretain, directeur général d’Orano Med.
Une initiative soutenue
Au total, la filiale a investi 250 millions d’euros dans ce site de production de 7 000 m2dont 22 millions provenant du Plan France 2030 dont il est lauréat. « La pose de la première pierre d’Atef est un grand jour pour l’industrie française »a commenté ce jeudi Marc Ferracci. Le ministre délégué chargé de l’Industrie a évoqué au passage les questions de souveraineté et de santé publique. Selon nos confrères, une mise en service est prévue pour 2027, entraînant la création de 70 emplois directs et 100 emplois indirects.
Comme rappelé Bleu de Franceles médicaments en question sont actuellement testés sur 400 à 500 personnes, avant d’obtenir potentiellement une autorisation de mise sur le marché d’ici 2028. En attendant, ce traitement a déjà convaincu Sanofi, qui a signé il y a quelques semaines un contrat de commercialisation et un partenariat stratégique avec l’entreprise qui est déjà valorisé à 1,9 milliard d’euros. « Nous sommes convaincus que les radiothérapies internes vectorisées deviendront incontournables dans la lutte contre le cancer à court terme »» conclut Arnaud Lesegretain.
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