Par
Chantal Pape
Publié le
15 novembre 2024 à 18h00
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«J’ai connu des gens qui suicides. Et ma mère était déprimé. C’est peut-être pour ça que je me suis impliqué dans le Réseau Sentinelles « . Nous l’appellerons Marie, puisque l’appareil leur garantit confidentialité et anonymat. Enseignante dans un lycée agricole, aujourd’hui à la retraite, elle fait partie du réseau depuis 8 ans et, au quotidien, elle s’efforce de repérer les gens qui souffrentles écouter et leur proposer des premières réponses à leur mal-être en les orientant vers un professionnel de santé, une assistante sociale… Des réflexes qu’elle a acquis lors deune formation de deux jours. « Nous avons appris à repérer, à ne pas juger, à écouter », se souvient-elle. «Le psychologue nous a expliqué en détail ce dont nous avions besoin faire ou pas. Cela ne sert à rien, par exemple, de dire aux personnes déprimées que les choses iront mieux demain, qu’il leur suffit de faire un effort : cela ne fera queaggraver la situation « . La formation leur apprend également les comportements à adopter pour accompagner les personnes. après deuxl, ce qui lui a bien servi à de nombreuses reprises. “Jusqu’à présent, je n’ai pas été confronté à une crise suicidaire.”
Depuis 2013
« Le MSA d’Armorique s’est saisi du sujet de prévention du suicide en agriculture depuis 2013 », rappelle Bernard Simon, président. Cela commence par maillage du territoire avec des bénévoles, conscients des détection d’un inconfort. “ Avec des profils très différents», explique Karine Nouvel, directrice générale. « Délégués MSA, agriculteurs ou employésdans activité ou retraite, salariés d’organisations professionnelles agricoles : chambre d’agriculture, centres comptables, etc.. » Les premières formations ont été organisées en 2014 et le réseau s’est étoffé au fil des années, comptant aujourd’hui 150 sentinelles, réparties sur les Côtes-d’Armor et le Finistère.
Des sentinelles formées et accompagnées
« Ces sentinelles ont un rôle de relais », explique le directeur général. “C’est à eux d’identifier les personnes en difficulté, de les écouter, de les orienter vers les personnes qui vont les aider, de les alerter.” Une charte régit leurs interventions. Des formations régulières leur sont proposées ainsi que, deux fois par an, des rencontres pour partager en groupe, et avec l’appui d’un psychologue, leur expérience de sentinelle. Et s’ils sont confrontés à des situations compliquées à gérer émotionnellement, ils peuvent faire appel à un psychologue.
A la demande des organisations professionnelles ou de l’Administration, la MSA assure également entraînement à leurs employés. « Certains d’entre eux sont parfois confrontés à des situations difficiles, qui les mettent mal à l’aise. Ils veulent savoir comment réagir et ressentent le besoin deconscience de l’écoute ».
Une cellule pour prévenir le mal-être
Si le réseau Sentinelles existe depuis 2014, le MSA dispose d’une cellule pluridisciplinaire et d’un référent prévention de l’inconfort depuis 2011. « En cas de signalement, cela permet de rappeler la personne dans la journée, de la mettre en contact avec du personnel de santé, d’obtenir l’avis d’un médecin du travail, d’un psychologue », liste Bernard Simon. « Nous profitons de nos compétences internes pour être réactif ».
Plus de 10 ans après, il est difficile de quantifier l’impact de ces mesures. « La formation permet déjà aux Sentinelles d’être plus à l’aise dans leur travail. Et ils accélèrent la prise en charge d’une personne en détresse. Un levier important quand on sait que le Finistère et les Côtes-d’Armor sont les deux départements avec le taux de suicide le plus élevé de France.
Détecter la violence domestique
A l’occasion des 10 ans du réseau, le MSA Armorique a proposé que les sentinelles se réunissent à Locarn (22) le 8 novembre. « Une cinquantaine d’entre elles sont venues », indique Laëtitia Le Bras Jacob, directrice adjointe, chargée de l’action sociale, de la santé. et la prestation de services. “Pour ceux qui travaillent, ce n’est pas toujours facile de prendre un jour de congé.”
Après un premier bilan Depuis 10 ans, le système de bien-être a été détaillé aux sentinelles. « Nous avons également présenté les actions du CIDFF, le centre d’information des femmes et des familles », ajoute Karine Nouvel. « Pour détecterr violence intrafamilialenotre réseau de bénévoles en milieu rural l’intéresse : il est plus implanté en ville. Demain, cette détection sera peut-être intégrée aux missions de sentinelle. “Ce sont des pistes sur lesquelles travailler.”
La journée s’est terminée l’après-midi par des ateliers permettant à chacun d’exprimer ses attentes, « ce qui lui manque pour mener au mieux sa mission ».
Les chiffres à connaître
En cas de mal-être, de détresse, de solitude, d’idées suicidaires… vous pouvez contacter le 3114, un numéro d’assistance téléphonique national professionnel et confidentiel, ouvert 24h/24 et 7j/7.
Plus spécifiquement destiné au secteur agricole, Agri’beck, au 09 69 39 29 19, est un système de fonds MSA qui, 24h/24 et 7j/7, vous met en relation avec des psychologues.
Pratique Etes-vous sensible à la détresse des autres ? Y êtes-vous confronté dans l’exercice de votre métier ? Vous souhaitez rejoindre le réseau Sentinelles ? La MSA organise deux formations, les 21 et 22 novembre à Saint-Brieuc, et les 25 et 26 novembre à Châteaulin. Renseignements au 02 98 85 79 79
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