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Les mesures contre la cherté de la vie en Martinique soulèvent de nombreuses questions

Le ministre des Outre-mer achève une visite de quatre jours en Martinique pour tenter de mettre un terme au mouvement contre la vie chère entamé début septembre. Un « protocole d’objectifs et de moyens contre la vie chère » doit débuter le 1er janvier 2025, mais sa mise en œuvre pose question.

Publié le 14/11/2024 17:26

Temps de lecture : 3min

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Une présentation lors d’une conférence de presse sur la crise de la vie chère en Martinique donnée par le ministre de l’Outre-mer, François-Noël Buffet, à Fort-de- le 12 novembre 2024. (JULIEN DE ROSE / AFP)

Un voyage pour éteindre les flammes. De la visite de quatre jours du ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, les Martiniquais retiendront une annonce : la baisse de 20 % au 1er janvier sur les plus de 6 000 produits les plus consommés sur l’île. Un système soutenu par une exonération de TVA et d’octroi de mer sur ces produits ciblés, ainsi qu’une compensation pour le fameux « frais d’approche ». Bref, les frais de port et de douane. L’État met six millions d’euros sur la table.

Ce système, testé jusqu’en 2027, affirme le ministre de l’Outre-mer, aura des résultats concrets sur ce panier de produits. A ceux qui craignent une hausse immédiate des prix sur tous les autres produits avec des marges réalisées par les grands groupes de distribution locale. François-Noël Buffet répond avec “plus de contrôle” : « Il existe des systèmes de contrôle qui existent, des organisations qui vont nous permettre de réaliser ces contrôles. Ils ont déjà commencé à travailler sur les prix actuels pour éviter un effet inflationniste. Il y a des bureaux d’études qui ont été saisis, des rapports qui vont être déposés pour construire un système qui dure.”

Les quatre groupes familiaux (GBH, CréO, le groupe Perfect et SAFO) qui détiennent 80 % du marché de la distribution alimentaire martiniquaise sont accusés de ne pas jouer le jeu de la transparence. « Malgré la loi, ils ne déposent pas leurs comptes »remarque Francette Florimond qui analyse le tissu économique de l’île depuis des décennies. “L’Etat n’a pas les moyens de contrôle”dit-elle. « Vous dites que vous effectuez des contrôles, mais avec qui, par qui et comment ?demande-t-elle. A tel point que la collectivité, là où ce n’est pas son rôle, a déclaré qu’elle financerait les contrôleurs et aiderait l’État. Et quant aux observatoires des marges, des prix et des revenus, ils disposent d’un budget de 15 000 euros par an. Que fais-tu avec ça ? ?”

Eddie Marajo ne croit pas au gel des marges des grandes enseignes locales. Pour cet autre analyste de l’économie martiniquaise, la question alimentaire n’est que la pointe de l’iceberg. Pièces détachées automobiles, BTP, télécoms… Selon lui, les véritables acteurs de la vie chère n’ont pas été à l’honneur durant les quatre jours du ministre. « Nous aurions dû consulter ces gens. Eh bien non, nous nous concentrons sur la distribution de nourriture. La distribution alimentaire représente 15% du panier des ménages. Quel est le 85% ? il y a un instant, il faut arrêter de se prendre pour des idiots”dénonce Eddie Marajo.

Symbole de cette exaspération durable : l’arrestation lundi du leader du mouvement de la vie chère qui demandait à rencontrer le ministre. Son arrestation a déclenché une nouvelle flambée de violence. Trois gendarmes mobiles ont été blessés.

 
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