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“Aujourd’hui, il est devenu impossible de parler directement à une personne en face à face”, alors que les plus pauvres subissent des “maltraitances administratives”

l’essentiel
Dans son rapport d’activité 2023, le Secours catholique Ariège-Garonne fait le point sur la pauvreté croissante de milliers de personnes dont le revenu médian est de 534 euros, dont la plupart se disent victimes de « maltraitances administratives ».

« Aujourd’hui, il est devenu quasiment impossible de pouvoir parler directement à une personne en face à face. » “Ils vous demandent de cocher la case ‘Je ne suis pas un robot’, mais c’est eux le robot.” C’est le genre de témoignages que le Secours catholique recueille quotidiennement auprès de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté dans le département et à Toulouse, avec un revenu médian de 534 euros et qui se sentent de plus en plus démunies face à la dématérialisation. démarches administratives.

“C’est eux le robot…”

Remplir une demande en ligne pour les personnes vulnérables, sans ordinateur, avec un téléphone portable, qui peinent à déchiffrer le verbiage administratif, est devenu vital, notamment pour bénéficier des prestations sociales. En 2023, le Secours catholique Ariège-Garonne, qui a rendu public jeudi 14 novembre dans ses locaux de la rue Périole à Toulouse son bilan d’activité 2023, l’a constaté dans la majorité des 4 545 personnes accueillies, “soit une augmentation de 45%” par rapport à l’année 2023. l’année précédente. “Les personnes isolées sont en baisse de 38%, la part des familles monoparentales a augmenté de 27%”, constate l’association.

Pour beaucoup, « c’est un parcours du combattant »

Si les prestations sociales sont pour beaucoup « un filet de sécurité », le Secours catholique dénonce une forme de « maltraitance administrative ». « Pour beaucoup, c’est un parcours du combattant pour y accéder ou les maintenir », explique l’association. L’évolution des conditions d’éligibilité, la complexité des démarches administratives, la dématérialisation et la difficulté d’accéder aux services publics dans certaines zones sont autant d’obstacles auxquels les populations doivent faire face au quotidien. […] Ainsi, une proportion importante d’entre eux abandonnent et n’ont même pas recours à ces prestations ». Pour la délégation Ariège-Garonne, « ce non-recours est estimé à 37 % pour les personnes éligibles au RSA (revenu de solidarité active) et à 33 % pour celles éligibles aux allocations familiales.

La situation empire pour les migrants

Pour les migrants accueillis à Toulouse, la situation est « pire », confie Jean-Michel Richard, 75 ans et bénévole au Secours catholique depuis plus de dix ans. Il décrit « l’impossibilité du dialogue » avec l’administration. « Il y a dix ans, à la préfecture de la Haute-Garonne, il y avait une réception. Souvent, nous pouvions accompagner les personnes qui recevaient leurs informations que nous pouvions compléter et elles avaient une réponse immédiate. Nous avons même connu des cas de mouvements de protestation sur la qualité de l’accueil et des mesures ont été prises depuis, le problème de l’accueil a été complètement résolu : il n’y en a plus.

« Nous accueillons les plus pauvres de la population »

« Globalement, explique la délégation toulousaine, nous continuons d’accueillir la partie la plus pauvre et la plus précaire de la population, avec une majorité en dessous du seuil d’extrême pauvreté. Pour les personnes disposant de ressources, celles-ci sont le plus souvent insuffisantes pour faire face à des dépenses contraintes. On constate que les perspectives d’évolution positive de leur situation sont souvent bloquées ou conditionnées à la réussite de procédures longues et complexes.

Le profil des personnes vulnérables

Chaque année, le Secours catholique Ariège-Garonne est confronté à une augmentation des situations d’extrême pauvreté. Les personnes accompagnées présentent des profils très divers : « la proportion de personnes âgées de 25 à 49 ans représente 63 %, le nombre de personnes de plus de 60 ans augmente peu (3 %). La proportion de personnes de nationalité française reste à 42 %. Parmi les étrangers, après une forte hausse en 2022, la proportion de ceux originaires des pays d’Europe de l’Est chute à 12 %, après ceux originaires du Maghreb et d’Afrique subsaharienne. En termes de ressources et de revenus, l’association constate de plus en plus de situations en dessous du seuil de pauvreté : « Le revenu médian est de 534 euros. Mais 77 % des personnes disposent d’un revenu médian de 361 euros, en dessous du seuil de pauvreté. l’extrême pauvreté. Le nombre de personnes disposant de ressources reste stable (27%).

 
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