L’aide publique au développement (APD) est en passe de devenir la principale victime collatérale des coupes budgétaires destinées à limiter la spirale des déficits français. Le projet de loi de finances pour 2025 actuellement examiné au Parlement s’accompagne d’une réduction importante au détriment du soutien aux pays les plus vulnérables – 2 milliards d’euros sur l’effort de quelque 40 milliards espéré par le gouvernement Barnier, sous forme d’économies. et hausses d’impôts – au point de susciter l’inquiétude des organisations non gouvernementales, mais aussi du bras armé de l’État en la matière, l’Agence française de développement (AFD).
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Selon le projet de loi de finances, les dotations consacrées au développement devraient être en baisse de 1,3 milliard d’euros, baisse à laquelle s’ajoutent des économies supplémentaires de 641 millions d’euros. annoncée fin octobre par l’exécutif – une réduction d’environ 34 % des crédits alloués au développement en 2025 par rapport à cette année. Selon les calculs de Coordination Sud, plateforme qui regroupe 180 ONG françaises de solidarité internationale, cette mesure pourrait aboutir à la suppression de la vaccination de base pour plus de 71 millions d’enfants, ou à celle du soutien scolaire pendant un an pour plus de 17 millions d’entre eux. .
« Non seulement la France tourne le dos aux pays pauvres, mais elle va prendre ses distances avec les grands dossiers sur lesquels elle se positionne depuis 2017. » déplore Friederike Röder, vice-présidente de Global Citizen, une organisation luttant contre l’extrême pauvreté. Depuis l’arrivée de M. Macron à l’Elysée en 2017, le budget de l’aide au développement est passé de 10 à quelque 15 milliards d’euros par an. Le locataire de l’Elysée n’a jamais hésité à utiliser ces instruments comme outil d’influence diplomatique. Et à cette fin, la France a accueilli de nombreuses conférences, dont la « sommet pour un nouveau pacte financier mondial » en juin 2023, ou un sommet des Nations Unies sur les océans, à Nice en juin 2025.
“Cette baisse sans précédent est excessive”
Une Source gouvernementale affirme que l’aide reste « encore plus élevé de 1,2 milliard d’euros par rapport à 2017, démontrant ainsi que la France reste pleinement présente et engagée », mais ce sera plus « recentré » dans certaines zones géographiques et certains secteurs. Le ministère des Affaires étrangères – dont le budget de fonctionnement est plus ou moins épargné – est donc contraint de revoir certains de ses programmes, tandis que le chef de l’État reste discret, loin du tumulte provoqué par le débat budgétaire. L’Elysée se contente de faire savoir qu’il s’agit de« un sujet qu’il suit de près compte tenu de l’engagement fort du président de la République en faveur de l’aide publique au développement ». Mais il est difficile pour M. Macron de prendre le contrepied de son Premier ministre, en première ligne dans les débats budgétaires.
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