Cela aura lieu ce 15 novembre à la Maison des Cultures et des Mémoires de Rémire-Montjoly, l’historien Jean Moomou animera une conférence : « La République au village : l’expérience politique des populations de la vallée du Maroni (1958-1993) », un événement que les fans de l’histoire de la Guyane ne manqueront pas.
Jean Moomou, Docteur en histoire et civilisation, professeur des universités apportera lors de cette conférence, un éclairage scientifique sur les relations avec les institutions des populations du fleuve Maroni.
Pour l’historien, il faut expliquer : « Comment l’expérience politique a commencé sur le Maroni. Comment cet événement a structuré l’organisation politique de cet espace et l’appropriation par les habitants d’une situation politique qu’ils ne connaissaient pas avant les années 1960.
Tout l’enjeu de l’orateur sera de montrer comment cette République s’insère progressivement dans l’espace de populations qui étaient en marge de la colonisation et de la départementalisation. Il fera découvrir, étape par étape, au public cette intégration progressive au système actuel et l’apprentissage de la démocratie.
Jean Moomou rappelle que les populations de l’Est comme de l’Ouest étaient enclavées jusque dans les années 1960 où l’aménagement du territoire a commencé avec l’arrivée de l’aviation. Il existe déjà une volonté de créer un réseau routier. Progressivement, les nouvelles générations, plus intégrées au système français, cherchent à obtenir l’équité territoriale.
Il y a une citoyenneté qui va émerger de plus en plus au sens général mais, souligne l’intervenante, la Guyane côtière était bien plus politisée que la Guyane en marge. Mais les nouvelles générations sont désormais mieux armées et revendiquent leur place sur l’échiquier politique guyanais.
Il reviendra sur le travail mené par des acteurs politiques passés aux marges de la Guyane tels que Robert Vignon, Hector Révierez, Paul Jean-Louis et Léon Bertrand ; « Les hommes de droite étaient sur le Maroni dès le départ et ceux de gauche arrivaient progressivement. Notamment le parti socialiste guyanais, les mouvements indépendantistes comme Moguyde… »
Cela permet de comprendre pourquoi les gens du fleuve ont voté majoritairement à droite, rappelle Jean Moomou…
Il sera intéressant de suivre les explications du professeur sur les relations entre autorité coutumière et représentation étatique. A ce niveau, Gran Man Tolinga, premier maire du Maroni, a joué un rôle essentiel dans les débuts de cette « municipalisation » de Maripasoula.
Comme le souligne Jean Moomou, il y a eu des violences et des affrontements entre clans et familles durant cette période sur le choix des candidats aux élections. Et l’une des conséquences de cette intégration dans le système français est l’affaiblissement des autorités coutumières…
Cette conférence débutera à 18h30 au MCMG
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