Par
Manuel Rodríguez
Publié le
14 novembre 2024 à 16h19
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Un cri dealarme qui résonne comme un appeler à l’aide. LE maires ruraux d’Ille-et-Vilainepar la voix de leur président Louis Pautrel (maire du Ferré, au nord de Fougères), interpellent ministres et parlementaires et alertent leurs concitoyens sur la situation « très grave » à laquelle seront confrontées les collectivités en cas de projet de loi de finances du gouvernement Barnier : « Nous sommes très inquiets. Notre équilibre budgétaire est menacé.
Il évoque, ici, le Département et les communes, « un couple qui a fait ses preuves depuis de nombreuses décennies » et qui est « menacé ».
« Un effet cascade »
Dans le viseur de Louis Pautrel, le drop in prévu dotation globale de fonctionnement aux communes par l’Etat. “Nous ne pouvons pas savoir quel sera le débarquement mais l’équilibre des budgets est menacé”, note le représentant des maires ruraux qui critique également la décision de réduire la TVA reprise sur les investissements réalisés depuis 2023 (de 16,44 à 14,85%) : “A l’échelle de Le Ferré, cela fait 5 à 6 000 euros de perte sèche sur le budget.”
Pour les conseils départementaux, il craint que les 2,2 milliards d’efforts demandés, et les coupes budgétaires qui en résultent, n’aient un impact “sur la qualité” des compétences qui sont les leurs : Ehpad, maintien à domicile, collèges (bâtiments et personnels), handicap. et l’intégration. « En Ille-et-Vilaine, le président Chenut a déjà expliqué qu’il allait réduire significativement les aides aux communes et le soutien aux associations », rappelle Louis Pautrel.
Ces décisions gouvernementales auront, pense-t-il, un « effet cascade » :
Pour compenser la perte de financement public, les municipalités auront deux options : augmenter les impôts et/ou réduire les dépenses de fonctionnement.
Il imagine une baisse des investissements communaux : « Les aides du Département représentent environ 20 %. Si ces subventions diminuent, de nombreux conseils municipaux des communautés rurales reculeront sur certains projets. D’autant que nous sommes dans la dernière année du mandat. Il y aura moins de prise de risque »
« Vers une crise économique très profonde »
Autant de choix qui auront des conséquences sur le monde économique :
Nous sommes déjà entrés dans un cycle de crise avec moins de demande envers les agences d’intérim et des carnets de commandes moins remplis pour les entreprises. Si les marchés publics devaient être réduits en 2025, le bâtiment et les travaux publics seraient à leur tour affectés. Quand on connaît le nombre de personnes qui travaillent autour d’eux, on se dirigerait alors vers une crise économique très profonde. Nous ne serions pas loin d’une forme de chaos.
Il s’inquiète également pour les associations : “Si les subventions baissent, les activités risquent de ne pas avoir lieu.”
Avec, au final, des citoyens touchés dans leur quotidien : « Plus d’impôts, moins de services et moins de liens sociaux, ce n’est pas bien. » Un sujet “à ne pas prendre à la légère” selon l’élu local : “Nous avons connu les gilets jaunes en 2018… Peut-être que nous, maires et élus, serons les gilets tricolores de 2025 pour montrer notre mécontentement”.
Les maires ruraux demandent donc au gouvernement de « chercher des économies ailleurs » : « Là, j’ai peur qu’on nous demande de mettre des patchs sur un panier qui fuit ». Louis Pautrel conclut : « Il faut retrouver une forme d’équilibre budgétaire au niveau de l’Etat. La fuite en avant ne peut pas durer. Quand on commence à s’interroger sur le phénomène des Ehpad, quand on est malade et qu’on a les pires difficultés à avoir quelqu’un pour nous diagnostiquer ou nous transporter, ce n’est pas bon pour la démocratie, pour la République.»
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