“ Je suis toulousain et je travaille à Marseille, j’ai pris le train de 18h57 comme d’habitude.» Marjorie, 26 ans, a mis fin au parcours de Lévis E. sans imaginer qu’il était peut-être un criminel. « C’est difficile à réaliser… Si j’avais su, j’aurais peut-être réagi différemment.
La jeune femme, qui a accepté de témoigner dans Var-Matin, a rencontré l’homme soupçonné d’être le tueur aux parpaings lyonnais dans un TER n°1. 17493 au départ de la gare Saint-Charles. “Il m’a poussé très fort, je me suis retourné pour lui présenter mes excuses», confie Marjorie. En vain. “Il m’a frappé fort dans le dos.”
« Je me suis mis dans une posture défensive… Je l’ai entendu me menacer et m’insulter en anglais. Il m’a dit qu’il m’avait bien vu et qu’il allait m’attendre“, continues the Toulonnaise. “Les gens n’ont pas réagi et il s’est dirigé vers l’arrière du train.
« Contrôleurs très réactifs »
Marjorie décide alors de donner l’alerte alors que le train circule – sans s’arrêter sur ce tronçon – en direction de Toulon. “Mon objectif était qu’une personne très agressive ne fasse pas de mal à une autre personne (…) J’avais enregistré le numéro d’urgence de la SNCF.»
L’appel au « 31.17 » s’est avéré efficace. “Ils ont été très réactifs, en quelques minutes les contrôleurs sont venus à ma rencontre. elle explique. “Ils m’ont mis en sécurité dans un compartiment et sont partis à la recherche de l’individu.”
Quelques instants plus tard, des agents de la SNCF reviennent voir le passager. “Ils m’ont demandé de les accompagner pour voir si je reconnaissais [mon agresseur].» Levis E. était « à l’arrière du train ». “Quand il m’a vu, il a caché sa tête dans sa capuche.”
“Je l’ai complètement reconnu.”
“Je l’ai complètement reconnu, j’ai fait signe aux contrôleurs.” La Varoise est ensuite rentrée au refuge. “Le train s’est arrêté en gare de Toulon (vers 19h45, NDLR), les contrôleurs ont prétexté un incident pour expliquer le retard.” Les portes n’étaient déverrouillées qu’à l’arrivée des policiers alertés à 19h55.
Lévis E. aurait indiqué qu’il comptait se rendre à Nice (où le TER était attendu à 21h38). Les inspecteurs ont infligé une amende forfaitaire pour défaut de titre de transport. L’individu n’avait pas non plus de pièce d’identité.
Quatre policiers du commissariat de Toulon l’ont interpellé sans incident. “Il n’y a eu ni indignation, ni rébellion, nous n’avons même pas eu besoin de le menotter”confie une Source policière. Le TER est parti à 20h08
“Ça paraît difficile de reprendre le train”
« Suite à tout ça, on m’a dit que je pouvais porter plainte dès le lendemain.», conclut Marjorie. “Mais une heure plus tard, la police m’a rappelé pour me dire que c’était beaucoup plus grave… »
Son agresseur fait l’objet d’un mandat d’arrêt pour des infractions pénales. “Ça a été un gros choc émotionnel, on ne s’y attendait pas», explique la Toulousaine qui a porté plainte. Elle est déjà assistée par un avocat du barreau de Toulon.J’ai vu un médecin légiste – qui m’a donné six jours d’ITT – et je vais devoir passer une radiographie.
“Nous pensons rentrer chez nous sains et saufs et nous tombons sur un cas très dangereux (…) Pour le moment, il me semble difficile de pouvoir reprendre le train. Pourtant, confie la jeune femme bénévole dans une association engagée pour l’inclusion et contre le harcèlement scolaire, «“C’est relativement rassurant de savoir que cette personne a été arrêtée.”
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