Dix mois après la mobilisation des agriculteurs dans toute la France, un nouvel appel à mobilisation est lancé par la FDSEA et la JA. En Aveyron, les syndicats restent, pour le moment, mesurés.
La Fédération nationale des syndicats agricoles (FNSEA) et les Jeunes agriculteurs (JA), les deux syndicats majoritaires, appellent à la reprise des mobilisations – après celles de l’hiver dernier – à partir du 15 novembre.
Une reprise des actions qui coïncide avec le début de la campagne pour les élections des chambres d’agriculture d’une part, et les négociations de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur d’autre part. La Confédération paysanne aveyronnaise était également mobilisée mercredi 13 novembre devant le McDonald’s de Millau.
Les organisations syndicales tirent la sonnette d’alarme depuis des semaines et doivent composer avec la dissolution de l’Assemblée nationale et l’arrivée du gouvernement Barnier.
Actions le 18 novembre
En Aveyron, la mobilisation est prévue le lundi 18 novembre. Menée conjointement par la FNSEA et les syndicats JA, elle prévoit un « SOS » lumineux de détresse dans un champ de chaque région du département.
« Nous souhaitons une mobilisation raisonnée à grande échelle pour ne pas déranger les locaux mais montrer au niveau national de quoi nous sommes capables.confie Léo Nakich, président de JA au département, éleveur à Nant. Nous voulons juste rappeler les progrès que nous réclamions du côté agricole depuis l’hiver dernier, mis à mal par la dissolution. Nous avons gagné quelques procès, mais beaucoup sont d’ordre réglementaire. Les mesures qui influencent les revenus ou la simplification des procédures, notamment en matière de santé, doivent être efficaces.»
Un sentiment d’abandon
A l’aube des nouvelles élections législatives du printemps dernier, les syndicats ont organisé des débats avec les candidats sur la question des agriculteurs. « Nous avons toujours à cœur de travailler avec nos politiques, dont le député Jean-François Rousset »La nuance de Léon Nakich.
Sur le site du ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt, un suivi des mesures en faveur des agriculteurs – datant du 13 septembre – révèle cependant que sur les 70 engagements pris, « 100 % sont en cours de déploiement, 60 sur 70 sont déjà terminés ou avancés et les 10 restants sont engagés avec une planification précise. »
“Nous ne sommes pas une priorité”
Marie-Amélie Viargues, présidente de la FDSEA et éleveuse de vaches laitières avec son mari à Pruines dans la vallée de Marcillac, déplore néanmoins « un manque de visibilité à long terme ». « Cela fait un an que nous attendons un plan d’élevage, elle élabore. Le projet de loi d’orientation agricole devait être voté juste avant la résolution et là, il a été renvoyé au Parlement en janvier. Cela montre que nous ne sommes pas une priorité du gouvernement et qu’il existe plutôt un sentiment d’abandon.»
« Le budget agricole n’augmentera pas mais restera inchangé, tempérer Leo Nakich. Nous voulons simplement que le gouvernement mette en œuvre nos demandes, qui relèvent du bon sens. Du bon sens qui tendrait vers la simplification et pourrait même générer des économies.»
Beaucoup moins radicaux que dans d’autres départements, les représentants syndicaux espèrent néanmoins des actions concrètes et rapides. La FDSEA et JA présenteront également une liste commune pour les élections de la Chambre d’agriculture de l’Aveyron, qui auront lieu du 7 au 31 janvier.
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