La victime a demandé « la protection de la justice », elle l’a obtenue. Ce mercredi 13 novembre, le tribunal correctionnel de Périgueux (Dordogne) a condamné son ancien compagnon, un pharmacien de 42 ans sans casier judiciaire, à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis avec sursis, pour un série d’actes, dont des violences commises à son encontre les 12 et 17 juin, puis le 2 octobre 2024.
Les magistrats du siège ont prononcé une sanction à peine plus légère que les réquisitions de la vice-procureure, Annabelle Guignard. Prenant au sérieux “le risque de récidive du prévenu”, le représentant des intérêts de la société avait requis plus tôt dans l’après-midi une peine de trois ans de prison, dont un an avec sursis probatoire à son encontre.
Un couteau sorti de sa poche
“Mon rôle est de protéger la victime”, a fait valoir le représentant du ministère public, convaincu “qu’un drame a été évité de peu”. A trois reprises, le quadragénaire souffrant s’est rendu au domicile de son ancienne compagne, fortement ivre et systématiquement armé.
« La première fois, c’était pour essayer de la raisonner », a tenté de justifier l’intéressé. Résumé des courses, la victime, saisie avec force par les épaules, a dû se réfugier chez son voisin en passant par la fenêtre de sa chambre. Le prévenu la suivit et trouva sur son chemin le locataire de l’appartement qui tenta de le calmer. A-t-il été rattrapé par son ressentiment ? Alors qu’il quittait les lieux, le pharmacien a sorti de sa poche un couteau qu’il a rapproché du ventre de sa victime. « Si le voisin n’était pas intervenu entre les deux, que se serait-il passé sinon un bain de sang ? », a fait mine d’interroger son avocat, Me Réda Hammouche, persuadé que l’accusé voulait « attenter la vie de son client ».
“J’avais besoin d’exprimer ma colère”
Cinq jours après ce premier épisode qui l’a conduit en garde à vue, le prévenu a forcé la porte du domicile de sa compagne et a mis la maison sens dessus dessous avant de s’effondrer au sol sous l’effet de l’alcool et des médicaments. Lorsque les gendarmes se présentent sur place quatre heures plus tard dans la nuit, le quadragénaire gisait toujours au sol, torse nu, parmi les couteaux et les vêtements déchirés de Madame. «J’avais besoin d’exprimer ma colère», a soutenu l’intéressé. « N’attendiez-vous pas votre partenaire ? », s’est opposée la présidente du tribunal, Morgane Codron. «Je voulais juste lui enlever les vêtements et les bijoux que je lui avais donnés», a-t-il rétorqué.
La suite des événements va le faire mentir. Le 2 octobre, alors qu’il était sous contrôle judiciaire, l’homme s’est présenté au domicile de la victime armé d’un fusil et d’une arme de poing de type airsoft. «Je voulais me protéger au cas où mon ex trouverait un nouveau partenaire», a cru bon de mentionner le prévenu, au risque de contrarier le tribunal. “S’il y a quelqu’un qui doit se protéger, c’est bien la victime”, a déclaré le président.
L’avocate de la défense, Me Nadège Trion, a proposé une autre lecture des faits, invitant le tribunal à être « juge des faits, et non du probable ». En vain.
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