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la continuité des soins s’organise dans les communes isolées du Maroni

Acheminement des médicaments, prise en charge des patients : face à la sécheresse qui sévit en Guyane, les centres de santé des communautés isolées s’organisent. L’objectif est d’assurer la continuité des soins. Rapport à l’hôpital local de Maripasoula.

Comment les centres de santé les plus isolés font face à la sécheresse en Guyane ? Alors que les rivières ne permettent plus la navigation des canoës pour transporter médicaments et malades, il faut s’organiser.

« L’hôpital a des difficultés à transporter les médicaments car il n’y a plus de canots entre Saint-Laurent et Maripasoulaconfirme Mélanie Teixeira Alves, responsable de santé à l’hôpital local de Maripasoula. Nous nous déplaçons progressivement par voie aérienne avec l’installation de deux avions bimoteurs pour suppléer à ce qui nous manquait.

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Le fleuve Maroni est au plus bas.

©Laura Philippon

Normalement, l’hôpital local de Maripasoula reçoit ses commandes de médicaments par voie fluviale une fois par mois.

Jusqu’à présent, nous avons réussi à ne pas manquer de médicaments et de matériel en aidant d’autres centres de santé jusqu’à ce que les commandes arrivent.

Mélanie Teixeira Alves, responsable de santé à l’hôpital local de Maripasoula

« Le service logistique de Cayenne nous a également envoyé le matériel dont nous allions manquer avec le prochain hélicoptère »continue-t-elle. L’hôpital local de Maripasoula compte actuellement six médecins et deux internes.

« Nous essayons d’anticiper au maximum nos demandes, ajoute Mélanie Teixeira Alves. Et il est également possible de donner un coup de main auprès du CDPS, le centre délocalisé de prévention et de soins de Papaïchton accessible par la piste.

La sécheresse empêche également le transport des patients et du personnel de santé. “Pour aller à Taluen et Antecum, nous ne pouvons plus utiliser la rivière, nous avons donc mis en place la rotation d’un hélicoptère toutes les deux semaines”, explique Mélanie Teixeira Alves, responsable santé à l’hôpital local de Maripasoula.

L’objectif est de maintenir le CDPS ouvert, pour assurer et garantir l’accès aux soins même pour les personnes les plus isolées.

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Caroline Migault, médecin à l’hôpital local de Maripasoula.

©Laura Philippon

Des médecins sont envoyés dans les villages pour surveiller les patients. Actuellement, il y a une infirmière, un médecin et des ASH, agents des services hospitaliers, à Taluen, ainsi que des médiateurs et des ASH à Antecum-Pata. Si une urgence vitale était signalée dans les communes du Haut-Maroni, une évacuation sanitaire serait alors déclenchée par hélicoptère, comme c’est habituellement le cas.

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Le fleuve Maroni est au plus bas.

©Laura Philippon

Au niveau des pathologies, l’hôpital local de Maripasoula ne connaît pas d’afflux de patients supplémentaires. « A part les orpailleurs soignés pour insolation et déshydratationnote le docteur Caroline Migault à l’hôpital local de Maripasoula. Ils travaillent dans des températures extrêmes, oublient de boire de l’eau ou de l’alcool, ce qui n’est absolument pas recommandé.

Avec de telles températures, il faut se abriter, éviter de sortir aux heures les plus chaudes et surtout boire régulièrement de l’eau potable, notamment pour les enfants et les personnes âgées.

Si la sécheresse et le manque d’approvisionnement en marchandises durent plusieurs mois, “il y aurait des risques de carence en vitamines”, ce qui peut provoquer des pathologies, ajoute le docteur Caroline Migault.

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Au collège de Papaïchton, Tania Cabos, l’infirmière scolaire, encourage les élèves à boire beaucoup d’eau face à la sécheresse.

©Laura Philippon

À Papaïchton, les habitants font également face à la chaleur extrême et aux coupures d’eau de 18h à 6h du matin dans la commune. Au collège, Tania Cabos, l’infirmière de l’école, encourage les élèves à boire beaucoup d’eau quand ils le peuvent. “Ils ont besoin de s’hydrater car certains se plaignent de maux de tête” explique l’infirmière.

La saleté et la poussière provoquent également de plus en plus de problèmes respiratoires. Les étudiants souffrent d’asthme.

Tania Cabos, infirmière scolaire

A Taluen, la situation sanitaire inquiète également le chef du village, Michel Aloike. « Si nous avons un malade, comment pouvons-nous le transporter à Maripasoula ? se demande-t-il, s’il ne s’agit pas d’une urgence vitale.

Michel Aloike rappelle également que la commune est privée d’eau courante depuis trois ans. « L’eau potable est revenue un peu, mais avec la sécheresse, on va encore manquer d’eau, il explique.

Ceux qui en ont les moyens peuvent acheter des packs d’eau, mais ceux qui n’ont pas les moyens de se permettre cette solution vont chercher de l’eau dans les ruisseaux. Nous essayons de survivre, c’est le mot.

Michel Aloike, chef du village de Taluen

Selon lui, cette situation est « dangereux pour la santé ». “Je sais que dans les prochains jours, des enfants arriveront à la clinique avec des maux d’estomac et des vomissements”, prévient Michel Aloike.

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Centre-ville de Maripasoula.

©Laura Philippon

L’Etat a lancé le 31 octobre le plan d’eau ORSEC. Les avions Casa de l’armée ont effectué six rotations pour transporter des denrées alimentaires vers les communes fluviales. Mais quelles solutions à plus long terme ?

Météo Guyane annonce déjà un déficit pluviométrique sur l’ensemble du mois de novembre. Certains prévisionnistes estiment même que cela pourrait durer jusqu’en décembre.

 
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