Aux grands maux, il existe de grands remèdes. Face à la résurgence des rodéos motorisés dans les quartiers de sa ville, Philippe Marini (LR), maire de Compiègne veut passer la vitesse supérieure et mettre en œuvre de nouveaux moyens pour identifier et sanctionner les auteurs de ces tenues dangereuses. A Compiègne, le dispositif Stop Rodéo, qui a notamment « permis la saisie de plus de cinquante deux-roues, dont treize récemment détruits », n’a pas suffi à endiguer ce fléau.
« La municipalité seule ne peut pas tout faire », insiste Philippe Marini. C’est pourquoi j’appelle l’État à renforcer notre action ; nous devons disposer de ressources adéquates. » La municipalité de Compiègne souhaiterait déjà pouvoir repérer les délinquants depuis les airs. « Je demande donc au ministre de l’Intérieur d’autoriser à titre expérimental l’utilisation de nos drones par nos polices municipales », écrit l’élu. Un décret de 2023 nous en empêche alors même que ces outils permettraient d’identifier les caches et de traquer les délinquants sans exposer nos agents. »
Plus inattendu encore, le maire de Compiègne souhaiterait que ces policiers puissent « marquer » les auteurs du rodéo, pour les interpeller ultérieurement. « Je demande l’autorisation d’utiliser à titre expérimental à Compiègne un paintball EMC, un dispositif innovant permettant de marquer les fauteurs de troubles avec un code indétectable à l’œil nu mais révélé sous lampe UV. Cela faciliterait les poursuites, même en cas de fuite. »
Des propositions innovantes qui suscitent déjà des réserves, voire une franche hostilité. « Ce sont des propositions démagogiques et même irréalisables », estime Étienne Diot, conseiller municipal d’opposition. Que se passera-t-il si un policier municipal fait tomber un jeune à moto en lui tirant dessus avec un pistolet de paintball ? Pour lutter contre ces rodéos, il faut avant tout que cette police retrouve son rôle local. »
Les propositions de Philippe Marini laissent également dubitatifs les syndicats de police municipale. « Ce qui m’inquiète, c’est l’absence de tout cadre légal et l’efficacité douteuse du marquage à l’aide d’armes de type paintball », explique Thomas Baillon, représentant de l’UNSA des Territoires de l’Oise. . J’invite tous mes collègues à ne pas assumer la responsabilité de l’utilisation de ces appareils sans la mise en place d’un cadre juridique. Ensuite, on sait très bien que les jeunes peuvent échanger des vêtements ; un marquage réalisé sans autre preuve, comme une vidéo, serait trop facilement contesté devant les tribunaux. Il vaudrait mieux attendre une réponse du ministère de l’Intérieur. Pour l’instant, il ne s’agit que de communication politique. »
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