Ddéfinancement de l’enseignement supérieur », « véritable cynisme », « mensonges ». Les partis d’opposition (PS-Ecolo-PTB-Défi) n’ont pas ménagé leurs invectives à l’égard de l’avant-projet de décret contenant diverses mesures dans le domaine de l’éducation et qui prévoit notamment une réduction de 6,5 millions d’euros du financement de l’enseignement supérieur établissements. “Les masques tombent”, a dénoncé Martin Casier, député socialiste de la Fédération Wallonie-Bruxelles, auprès du ministre-président. « Vous nous avez annoncé, en grande pompe, une sortie de l’enveloppe fermée pour refinancer le budget par étudiant. »
Face aux critiques, Elisabeth Degryse (Les Engagés) a réexpliqué que les mesures s’inscrivaient dans des « temporalités différentes ». Avec d’une part, l’envie de sortir de l’enveloppe fermée à moyen-long terme. Mais d’un autre côté, actuellement, le budget de l’enseignement supérieur reste inchangé malgré l’évolution du nombre d’étudiants, ce qui réduit le financement par étudiant au fil des années. « Nous y travaillons. Des groupes de travail ont commencé», assure celle qui a le budget et l’enseignement supérieur dans ses attributions. Dans ce contexte, le centriste a souligné la nécessité de « prendre nos responsabilités en faisant des économies » pour le budget 2025.
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6,5 millions de pertes
C’est ainsi que le gouvernement entend réduire de 6,5 millions d’euros diverses subventions destinées à l’enseignement supérieur, en espérant compenser cette perte par la contribution des étudiants étrangers. « Cela faisait partie des pistes de réflexion avancées dans la déclaration de politique communautaire », a ajouté Elisabeth Degryse. À l’avenir, ces étudiants devraient payer des frais d’inscription annuels de 4 175 euros (en plus des frais de scolarité habituels de 835 euros). «Parlez avec les acteurs du secteur, ils vous diront que le montant de nos redevances est parfois perçu à l’étranger comme risible et synonyme de moindre qualité», assure le ministre-président. « Évidemment, ce n’est pas seulement le coût de l’enregistrement qui définit la qualité, mais il y contribue. Il y a donc fort à parier que, dans les années à venir, la rentabilité financière des établissements sera supérieure aux 6,5 millions. »
L’économie de la Fédération Wallonie-Bruxelles se construira sur le dos des étudiants du Sud
Des députés de gauche ont dénoncé le cynisme de cette mesure. « L’économie de la FWB va donc se construire sur le dos des étudiants du Sud », regrette Martin Casier. «En outre, si l’on garantit aux institutions une perte de 6,5 millions, elles ne sont pas du tout sûres de récupérer les sommes perdues. »
Veuillez noter que les ressortissants de certains pays sont exonérés des frais d’inscription supplémentaires. Pour l’instant, la question de faire contribuer davantage également tous les étudiants non-résidents n’est pas sur la table. Nous pensons aux étudiants français qui fréquentent de plus en plus nos universités.
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Risque de précarité accrue
Dans l’avis rendu par l’Académie de la recherche et de l’enseignement supérieur (Ares) et dont Le soir a pu en prendre acte, les membres du conseil d’administration de l’Ares (dont font partie les universités) sont globalement défavorables (treize avis défavorables, neuf abstentions, aucun favorable) sur la nouvelle Source de financement, à savoir la contribution supplémentaire des étudiants. de l’extérieur de l’UE.
Il est constant (et crucial de souligner) que les étudiants qui paient actuellement des frais d’inscription majorés ont un profil socio-économique fragile : l’augmentation des frais d’inscription entraînera un risque majeur d’augmentation de leur précarité.
“Certains des pays concernés par cette mesure nous posent des questions compte tenu de leur statut socio-économique”, note le Cref (le Conseil des recteurs francophones) dans une note préparatoire. « Il est constant (et crucial de souligner) que les étudiants qui paient actuellement des frais d’inscription majorés ont un profil socio-économique fragile : l’augmentation des frais d’inscription entraînera un risque majeur d’augmentation de leur précarité. » Cette augmentation des frais d’inscription pourrait, selon les universités, décourager les étudiants extracommunautaires de s’inscrire en Belgique francophone, « ceux-ci exprimant déjà des difficultés à payer ». « La qualité de l’encadrement et des infrastructures n’est pas suffisante (faute de ressources) pour attirer des étudiants issus de pays « riches » hors UE qui pourraient payer des frais d’inscription élevés. » Le gouvernement MR-Engagés doit a priori rendez-vous à distance ce jeudi pour la deuxième lecture du décret programme.
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