Cinq anciens collègues qui avaient soutenu l’enseignant à l’époque ont été appelés à témoigner hier devant le tribunal correctionnel spécial de Paris. Ils sont venus parler de leur traumatisme et exprimer leur solidarité avec la famille Paty.
Entreprise
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui composent la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé ou la famille.
France Télévisions utilise votre adresse email pour vous envoyer la newsletter « Société ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien présent en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
Ils ont été témoins de la spirale qui a coûté la vie à Samuel Paty. Accusés parfois à tort de ne pas avoir soutenu leur collègue après son cours de caricatures, ces professeurs espèrent désormais rétablir la vérité auprès de Gaëlle Paty, la sœur du professeur décédé.
« Aujourd’hui, d’entendre que la majorité des enseignants ne l’ont pas soutenu, c’est un peu dur. Au collège du Bois d’Aulne nous disposons d’une équipe pédagogique d’environ 55 enseignants. Parmi ces 55 professeurs il y en a 53 qui le soutiendront par divers moyens. Certains l’accompagneront à la maison, à l’école le matin, d’autres lui écriront des messages, d’autres encore discuteront avec lui.» raconte David Roudaut, ancien professeur d’histoire et de géographie.
La sœur de Samuel Paty ajoute : « Je sais que c’est un collège où il aimait travailler, où il aimait l’ambiance de travail et je sais aussi que les professeurs ont été, dès le début, solidaires, du moins pour presque tous. “C’est important pour moi d’être ici avec eux aujourd’hui pour leur exprimer mon soutien.”
Quatre ans après l’attentat, certains anciens collègues de Samuel Paty sont montés à la barre pour raconter le traumatisme et la douleur encore bien présente : « Ce n’était pas facile de continuer à travailler dans ce collège. En passant chaque jour devant l’endroit où Samuel était tué, devant sa chambre chaque jour, il y avait cette absence qui était très présente et il nous a fallu du temps pour retrouver le goût de l’enseignement.témoigne Charlotte, également professeur au collège du Bois d’Aulne.
Proche de Samuel Paty, David Roudaut a depuis quitté l’enseignement : « Je sentais que ça allait être difficile pour moi de débattre d’idées, d’aborder certains sujets, de pouvoir relever certains défis lors des hommages. Je ne voulais pas devenir un mauvais professeur »il résume.
Parties civiles dans ce procès, les professeurs ont décidé de participer au maximum aux débats pour répondre à leurs questions et leur permettre de « donner du sens à une tragédie intime ». Depuis le décès de Samuel Paty, ils multiplient les actions pour honorer la mémoire de leur défunt collègue.
Related News :