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– Si le taux d’emploi est de 77 % chez les 55-59 ans, il chute à 38,1 % chez les 60-64 ans, selon une étude de la Dares.
Et si immersion en entreprise était la panacée au casse-tête de l’emploi des seniors ? Coûts salariaux trop élevés, manque de mobilité ou moins d’adaptabilité… Les préjugés sur les seniors ont la vie dure, et trouver un emploi après 50 ans relève souvent d’un parcours du combattant. Pour aider ces profils, l’organisme de formation Ifocop s’est associé à France Travail (anciennement Pôle emploi) pour lancer le programme senior Atout. Un système en phase expérimentale depuis septembre en Ile-de-France, pour une durée d’un an. Objectif : permettre aux demandeurs d’emploi âgés d’au moins 50 ans de se reconvertir rapidement.
Pour ce faire, l’Ifocop s’appuie sur un dispositif qui rappelle les principes de l’alternance : un formation théorique de quatre mois, suivi de stage de formation pratique d’une durée équivalente. Une spécificité qui semble faire ses preuves : « Sur l’année 2022-2023, le taux de retour à l’emploi de nos apprenants de 50 ans et plus était de 83 % »se félicite Bertrand Lamour, directeur de l’Ifocop. Un numéro « 2 fois et demie supérieure à la moyenne des autres centres de formation pour cette tranche d’âge ». Côté financement, le modèle ressemble une fois de plus à celui de l’alternance. « 75 % du programme est financé par l’entreprise d’accueil et 25 % par votre CPF », peut-on lire sur le site de l’organisme de formation. Très souvent, vous n’aurez donc pas rien à payer.
Seniors au chômage : pourquoi tant d’entre eux ne sont ni salariés ni retraités
Un départ « à contrecœur » suivi de plusieurs emplois inadaptés
Geeta fait partie de ces seniors qui ont repris le travail. L’année dernière, cette Francilienne de 59 ans a débuté la formation Ifocop de responsable des ressources humaines (RH) chez Emmaüs Alternatives. Elle a d’ailleurs découvert l’organisme de formation un peu par hasard. Il faut dire qu’elle ne pensait pas en avoir un jour besoin. Geeta débute sa carrière chez le traiteur haut de gamme Lenôtre. Depuis 34 anselle gravit les échelons : elle débute comme vendeuse et finit directrice de cinq magasins. “J’ai été attaché à mon travail et à cette maison toute ma vie”elle se souvient, puis l’évoquant départ “à contrecœur” en 2017, survenant après le rachat de l’entreprise.
Au chômage à 51 ans, Geeta n’envisage pas une retraite anticipée. Elle s’est alors lancée dans une intense recherche d’emploi. Après plusieurs missions ponctuelles qui ne lui convenaient pas, elle décroche en 2021 un poste de responsable régionale chez Géraud, société de gestion de marchés et de foires. Mais la collaboration se passe mal :
“Je privilégie l’humanité et la coopération, et je n’y ai pas trouvé ces valeurs»
Épuisée, elle est diagnostiqué dans épuisée par son médecin deux ans plus tard et prend la difficile décision de démissionner en février 2023. De retour au chômage, elle perçoit alors des allocations mensuelles de 1 600 euros net par mois. Un salaire bien inférieur aux 3 800 euros qu’elle percevait dans son précédent poste. « Un sacré coup dur »certes, mais qui « avec le temps de reconstruire ». Car pendant ses quatre mois de chômage, Geeta réfléchit à la prochaine étape de son parcours professionnel : revenir à ce qu’elle aime, les gens. En septembre 2023, elle tombe sur Ifocop grâce à une recherche Google et se laisse facilement convaincre. C’était exactement ce dont il avait besoin : “un entraînement court et intenseavec un volet pratique qui [lui] autorisé à [se] projeter directement dans une position ». Et le centre n’est qu’à quelques minutes de chez elle.
Moins de seniors au chômage : pourquoi c’est une fausse bonne nouvelle
Vous êtes indemnisé pendant toute la durée du programme
Son choix se porte définitivement sur Ifocop lorsqu’elle fait les comptes. Grâce à son CPF et à son employeur, Geeta ne doit pas débourser un seul centime. Financé à hauteur de 7 100 euros par sa société d’accueil, Emmaüs Alternatives, les 2 800 euros restants sont pris en charge par son CPF. Bingo ! Ni une ni deux, elle a commencé sa formation en ressources humaines quelques semaines plus tard. Pendant le huit mois de sa formation, Geeta continue donc de la percevoir 1 600 euros allocations de chômage, sans recevoir de rémunération supplémentaire de la part de leur employeur. Un moindre mal. « J’avais déjà remboursé tous mes emprunts, ce qui m’a permis de m’en sortir beaucoup plus facilement que quelqu’un qui paie son loyer ou un crédit immobilier »elle admet. Pour la presque soixantenaire qui se définit comme « très peu dépensier »les ajustements financiers sont un «sacrifice nécessaire réussir sa reconversion professionnelle ».
A noter que si vous arrivez en fin de droits, France Travail peut vous verser le Rémunération formation France Travail (RFFT), jusqu’à la fin de votre cours. Le montant de cette aide, qui dépend de votre profil, varie entre 220 et 756 euros. Une modeste indemnisation qui peut être complétée par le remboursement de vos frais d’hébergement ou de déplacement pendant la formation, également pris en charge par France Travail.
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Plusieurs offres d’emploi après formation
A la fin de sa formation, les efforts de Geeta sont récompensés : Emmaüs Alternatives propose de poursuivre son contrat en CDD renouvelable jusqu’à la fin de l’année, avec une rémunération annuelle brute de 28 000 euros. Même si ce faible salaire ne lui pose pas de problème, Geeta se laisse finalement séduire par l’offre d’une autre entreprise, et un salaire de 40 000 euros brut par an. Une offre tout à fait satisfaisante pour Geeta… Même à l’approche de la retraite : « Je laisse volontiers de côté les 20 000 euros de moins par an par rapport à mon ancien poste. Avoir des économies et une belle carrière, savoir que je cotise moins ne me pose pas de problème. Son objectif est avant tout de «trouver [son] statut de cadre avant d’atteindre [ses] 60 ans»l’année prochaine.
Tout comme l’alternance, Ifocop semble être la solution parfaite si vous souhaitez retourner au bureau après une période de chômage, ou si vous souhaitez simplement changer d’orientation ! De quoi donner un coup de pouce à l’emploi des seniors en France5,5 points en dessous de la moyenne européenne. Au moins en attendant la mise en œuvre de contrat de promotion d’expériencele CDI senior actuellement à l’étude et en préparation au Medef depuis plusieurs années déjà…
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