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« Tous les scénarios sont possibles sur le Vendée Globe »

« Faire encore mieux « . Quatre ans après une édition délicate (13e) en raison de plusieurs avaries constatées sur son bateau, Jérémie Beyou se présente avec la même ambition pour son cinquième Vendée Globe : la victoire. Actuellement cinquième au classement général et après un départ très calme depuis les Sables d’Olonne dimanche dernier, le skipper a retrouvé le vent au cap Finisterre et fait route vers le sud jusqu’au cap Roca au Portugal. A la barre d’un nouvel Imoca, Charal 2, qu’il peaufine et fiabilise depuis trois ans (3e Route du Rhum 2022, 2e Guyader Bermudes 1000 Race 2023, 4e Transat Jacques Vabre 2023, 3e New York-Vendée 2024 et 3e Défi Azimut 2024), Jérémie Beyou ne manque pas d’atouts pour aborder sereinement la dixième édition de cette course en solitaire qui est surnommée « l’Everest des mers ».

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Son objectif ? Parcourez 45 000 kilomètres (ou 24 300 miles) sans escale et sans assistance le plus rapidement possible afin de battre le record détenu depuis 2017 par Armel Le Cléac’h qui a bouclé son tour du monde en 74 jours, 3 heures, 35 minutes et 46 secondes. , soit près de deux mois et demi. Pour ce faire, il peut compter sur son tout nouvel Imoca, équipé des dernières technologies de l’équipementier américain Garmin, spécialiste des systèmes de navigation GPS. Mais c’est aussi au poignet que tout se joue avec la gamme de montres connectées Garmin Marq Captain dont Jérémie Beyou est l’ambassadeur. Une montre compagnon idéale pour le skipper qui peut, en quelques clics, avoir un aperçu complet de la situation pour une navigation en toute sécurité là où le temps s’écoule différemment.

Le Point : Vous disputez votre cinquième Vendée Globe. Comment abordez-vous cette course avec laquelle vous avez noué un lien particulier ?

Jérémy Beyou : Le scénario était très particulier il y a quatre ans puisque je suis parti une dizaine de jours après tout le monde. Cette 13ème place ne reflétait pas forcément le niveau sportif. Je garde en tête que ce fut néanmoins un tour du monde accompli au final. Il faut toujours garder à l’esprit que tous les scénarios sont possibles sur le Vendée Globe et je croise les doigts pour que celui-ci ne se reproduise plus. La préparation s’est très bien déroulée avec de bons résultats lors des dernières courses auxquelles j’ai participé. Surtout, je suis très motivé pour cette édition. Les signaux sont au vert et j’avais hâte de prendre la mer. Après, le Vendée Globe reste une course où il y a de très bons concurrents et toujours une part d’incertitude.

Quelle est la principale difficulté d’un Vendée Globe ?

Partir en mer plusieurs mois et laisser sa famille à terre n’est jamais simple. Skipper est un métier de passion, on s’y prépare et c’est un choix que l’on fait de participer à des courses aussi engageantes que le Vendée Globe. Le départ est toujours un vrai soulagement après une préparation intense de plus de trois ans qui implique pour le marin, ses proches et toute l’équipe.

Vous êtes aux commandes de votre nouvel Imoca aux performances accrues. A-t-il été facile d’adapter votre navigation entre Charal 1 et 2 ?

Sur cette campagne Vendée Globe 2024, j’ai eu la chance de pouvoir conserver Charal 1 lors de la construction du nouvel Imoca et j’ai ainsi pu continuer à naviguer dessus. Il n’y a donc pas eu de répit au niveau sportif. C’était un véritable atout et surtout très bénéfique pour l’entraînement puisque par le passé, je n’ai jamais autant navigué et couru en Imoca qu’avant un Vendée Globe, ce qui est très rassurant avant de prendre le départ. J’ai mes repères, je sais que je suis à l’aise seul, connaissant les difficultés de l’exercice et comment les maîtriser.

Quels sont les points forts de Charal 2 ?

Charal 2 est un bateau de bonne facture. Nous n’avons aucun souci structurel dessus et nous avons pu boucler l’intégralité du circuit proposé par le championnat Imoca au cours des deux années qui se sont écoulées, dont six places transatlantiques. C’est quelque chose que je n’ai jamais fait par le passé en termes de préparation, ce qui est très intéressant sportivement et mécaniquement. Pour la connaissance de Charal 2, c’est juste parfait. Le bateau est très fiable et efficace. C’est l’un des plus rapides aux allures de puissance et au près (c’est ce qu’on appelle l’allure d’un voilier qui remonte au près au plus près, NDLR) sans oublier sa polyvalence sur toutes les allures et la marge de progression que nous avons gagnée grâce à un nouveau paire de foils en début d’année.

Votre Imoca Charal 2 est équipé par l’équipementier Garmin dont vous êtes l’un des ambassadeurs. Cette technologie est-elle un allié majeur dans des courses comme le Vendée Globe ?

Dans ces courses comme le Vendée Globe, Garmin assure avant tout notre sécurité à bord en équipant le bateau de traceurs, répétiteurs, radars, radio VHF, caméras et afficheurs. Nous avons conservé l’essentiel de la technologie présente sur Charal 1. La nouveauté de Charal 2 se retrouve à l’intérieur du bateau qui a été entièrement câblé avec le Garmin EmpirBus, autrement dit l’épine dorsale électronique, sans oublier l’ajout de nouveaux écrans TD 50 qui sont une vraie évolution de l’équipement par rapport à Charal 1.

Une fois en course, vos yeux sont principalement rivés sur quels instruments ?

J’ai mes répétiteurs avec tout l’environnement du bateau, c’est à dire sa vitesse, sa gîte, son assiette ainsi que l’environnement extérieur donc la direction, la force et la vitesse du vent. Ce sont les informations que je surveille en permanence, comme le pilote automatique, la consommation électrique ou la charge de la batterie, que je peux visualiser facilement sur mes deux écrans TD 50. La plupart de ces données se retrouvent également sur la montre. Garmin Marq Captain que je porte à bord tout le temps. Peu importe où je me trouve sur le bateau, cet instrument me permet rapidement d’avoir un aperçu complet de la situation de navigation.

Comment séquencez-vous vos journées sur le bateau ?

Il est tout à fait adaptable en fonction de la situation de navigation. Il y a cependant deux moments à ne pas manquer dans la journée où les fichiers météo tombent. Celles-ci tombent le matin vers 6-7 heures TU (temps universel, NDLR) et le soir vers 18-19 heures TU. L’idée est de récupérer les deux modèles au plus vite afin de les étudier et réaliser les routages, surtout si l’on est dans des situations météo instables. La montre Garmin Marq Captain est également d’une grande aide ici et me permet de régler des alarmes régulièrement pour ne rien rater. Après, sur le Vendée Globe, chaque instant compte. Vous ne devriez pas perdre trop de temps en maintenance. Dormez suffisamment mais pas trop et faites attention aux classements qui sont dévoilés toutes les 4 heures. Autour de tout ça, il y a évidemment beaucoup d’improvisation.

Un passage particulier que vous redoutez ?

Toute la course qui est très longue. Il se passera beaucoup de choses avec des moments clés comme le départ et les premières heures de course qui seront cruciaux pour attraper la bonne voiture. Nous ne gagnons pas la course ici, mais c’est peut-être là que nous pouvons la perdre. Si nous prenons quelques centaines de milles de retard et que nous passons en tête après le Brésil et Sainte-Hélène, nous entrons dans une course dans laquelle il sera très difficile de revenir avant le Cap Horn. C’est aussi là que surviennent les premiers problèmes techniques, des objets peuvent être traînés dans l’eau et le trafic maritime s’intensifie. Il faut donc être très vigilant avant l’extrême sud et l’enchaînement de l’Indien puis du Pacifique, un long couloir de plusieurs semaines où l’on entre dans des conditions rudes. C’est l’essence même du Vendée Globe : trouver le bon rythme et le maintenir en jouant correctement avec le vent.


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Un objet à ne pas oublier à bord ?

C’est une question courante et ma réponse n’est jamais très romantique. Je dirais mon téléphone. Tout y est, notamment les photos de mes proches. C’est le moyen qui me permet de communiquer avec le continent et ma famille. Si je l’oublie, je dois admettre que je serais très ennuyé.

 
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