La Coalition pour le droit à l’avortement au Canada (CDAC) s’inquiète de la présence de centres de grossesse d’urgence au pays. Elle les accuse de tromper et de manipuler les femmes qui souhaitent interrompre une grossesse non désirée.
Pour le directeur général du Coalition pour le droit à l’avortement au Canada (CDAC), Joyce Arthur, le plus grand mythe serait de croire que l’avortement n’est pas courant au Canada. Cependant, c’est très courant
dit-elle.
Selon le CDACune femme canadienne sur trois capable de procréer choisira d’avorter au cours de sa vie.
Le gynécologue Robyn MacQuarrie souligne que de nombreuses patientes ignorent que l’avortement médicamenteux et chirurgical est gratuit en Nouvelle-Écosse. Certaines de ses patientes étaient convaincues qu’elles ne pourraient peut-être plus jamais tomber enceintes après un avortement.
Patricia LaRue, de la Clinique des femmes de l’Outaouais
Photo : Radio-Canada / Rosalie Sinclair
La directrice générale de la Clinique des femmes de l’Outaouais, Patricia LaRue, s’inquiète de la quantité de fausses informations qui circulent autour de la question de l’avortement au Canada.
On entend surtout dire que l’avortement conduit au cancer du sein ou au syndrome de dépression post-avortement. On entend aussi dire que l’avortement provoque l’alcoolisme chez toutes les personnes qui souffrent de problèmes d’addiction.
» a déclaré Patricia LaRue.
Selon les trois femmes, ces mythes sont véhiculés par centres de grossesse de crise (CPC). Le Collège américain des obstétriciens et gynécologues désigne ces centres comme des établissements qui se présentent comme des cliniques légitimes de soins de santé reproductive dispensant des soins aux femmes enceintes, mais qui visent en réalité à dissuader les gens d’accéder à certains types de soins de santé reproductive, y compris les soins d’avortement, et même aux options contraceptives.
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Pour Patricia LaRue, ces centres cherchent à provoquer un sentiment de peur chez les femmes lors d’une grossesse non désirée pour les dissuader d’avorter.
On entend aussi : vous allez recevoir la visite du fantôme de votre grossesse qui vous hantera pendant des années.
Un droit menacé
Selon Patricia LaRue, l’avortement est un droit actuellement menacé au Canada. On voit ce qui se passe aux États-Unis et c’est très effrayant de voir qu’il y a une nouvelle montée de la droite conservatrice.
confie-t-elle.
Elle déplore le retour de valeurs très traditionnelles et de mouvements anti-choix de plus en plus présents dans notre société.
Ce sont souvent des hommes blancs d’un certain âge qui décideront qu’ils peuvent contrôler le corps des femmes et qui éliront des députés dont la mission est de rendre l’avortement illégal et inaccessible aux femmes.
Le syndrome de dépression post-avortement n’existe pas
Dans son étude publiée en 2023, le CDAC évalué 110 sites Web de CPC et a déterminé que 75,5% d’entre eux évoquent des conséquences psychologiques négatives, principalement dans le cadre de détresse post-avortement
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Mais selon les experts, ce n’est pas un argument valable. « Ce qu’on ressent chez les femmes, c’est souvent le sentiment d’être en paix avec leur décision si elles avaient accès à l’information nécessaire avant leur avortement et qu’il s’agit d’un choix libre et éclairé », a indiqué Patricia LaRue.
Robyn MacQuarrie a ajouté que l’avortement est vécu différemment d’une personne à l’autre, mais a convenu qu’il s’agit le plus souvent d’un sentiment de paix et de soulagement.
Pour trouver des informations précises, la gynécologue recommande aux femmes qui souhaitent avorter de consulter le site Internet de Nova Scotia Health ou de se rendre à la clinique Rose, à Halifax.
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