A Paris 1, tous les midis, c’est la même chose : les étudiants font la queue dans des cafétérias exiguës pour acheter des repas chers et sans goût, avant d’attendre devant des micro-ondes cassés et trop peu nombreux et de manger assis. sur le terrain ou en classe. Lors des permanences juridiques et syndicales de Poing Levé, de nombreux témoignages ont confirmé que la majorité des étudiants en ont assez de ce quotidien. ” Cher », « minable », « pas assez de place et on attend dans le froid », ont témoigné plusieurs étudiants, se plaignant d’un quotidien où déjeuner est inabordable et inconfortable. Les récits des étudiants révèlent une situation banalisée, conséquence de choix politiques de présidences au service de l’élitisme et d’un gouvernement qui cherche à mettre les jeunes au travail le plus tôt possible et n’a donc aucun intérêt à les aider. plus précaire pour manger correctement.
Face à la banalisation de la dégradation de la vie étudiante, Le Poing Levé a mené plusieurs actions pour révéler la dégradation de la situation : des permanences juridiques et syndicales à la rentrée qui ont permis aux étudiants de trouver des solutions à leurs problèmes d’inscription et de démarches, une journée de mobilisation solidaire sur le campus de Tolbiac le 16 octobre et le lancement d’une pétition réclamant des solutions concrètes.
La pétition lancée par Poing levé, réclamant des repas à 1 € pour tous ainsi que des espaces de vie et des restaurants universitaires dans tous les centres, a déjà recueilli le soutien de plus de 2 000 étudiants. Un étudiant de Paris 1 commente : « On en a marre des vieux sandwichs qui ne sont pas complets, pas de vraie cantine, plus rien après 12h30-13h, c’est honteux « . En effet, pour se restaurer, les quelque 45 000 étudiants de Paris 1 n’ont la plupart du temps accès qu’à une petite cafétéria « Crous & Go » sur leur campus, vendant des plats à réchauffer, des sandwichs fourrés ou des barres chocolatées comme des distributeurs libre-service. Chaque midi, c’est premier arrivé, premier servi : les étals se vident en moins d’une heure, obligeant les retardataires à payer plus cher dehors. Des dizaines de milliers d’étudiants de Paris 1 n’ont pas accès à un repas sur leur lieu d’études – et très peu ont accès à des repas chauds – ce qui impacte leurs conditions d’études.
Dans un micro trottoir filmé par Le Poing Levé, un étudiant dénonce que « même si tu es en bourse tu dois payer plus d’un euro mais les non-boursiers ne sont pas riches non plus « . Un témoignage qui correspond à ce que révélait l’enquête nationale sur la précarité étudiante de Poing Levé : alors que 82% des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté, la précarité est un obstacle important à la possibilité d’étudier. Et pourtant, le CROUS, censé proposer une restauration à prix réduits, fait monter en flèche ses tarifs : 1,30 € la canette, 3,40 € le sandwich aux crudités, privatisation des machines à café, etc. Alors même que plus de 20 % des étudiants passent par aux banques alimentaires d’avoir à manger à sa faim, ces prix indécents pour des repas insipides constituent une situation révoltante.
Lors de la journée de solidarité organisée par Le Poing Levé, les étudiants ont échangé sur l’offre alimentaire très maigre de l’université et partagé un moment de convivialité rare sur les campus de Paris 1. Une étudiante a même confié que sans le stand de restauration à prix gratuit tenu par le collectif, elle je n’aurais rien mangé de la journée tant les produits sont trop chers au CROUS de l’université.
La défaillance des structures du CROUS touche aussi les travailleurs, soumis à un rythme infernal et à des conditions de travail insupportables. Dans les différentes cafétérias de Panthéon-Sorbonne, Le Poing Levé est allé discuter avec les travailleurs du CROUS. Le personnel est obligé de servir sur la ligne et de supporter des vitesses infernales. En réalité, voilà en quoi consiste la « formule CROUS » : réduction des effectifs, augmentation du chiffre d’affaires et réduction des portions. Les luttes contre la précarité étudiante et contre les mauvaises conditions de travail sont donc étroitement liées.
Les différents témoignages montrent que la précarité alimentaire, la pression scolaire et la difficulté à satisfaire les besoins essentiels sont des problèmes extrêmement courants chez les jeunes, auxquels le CROUS est loin d’apporter une réponse. Enfin, la précarité étudiante participe pleinement à la machine bien huilée de la sélection sociale en dégradant les conditions de vie d’une part croissante de la jeunesse étudiante. A l’occasion des élections étudiantes qui se tiennent à Paris 1 du 19 au 21 novembre, Le Poing Levé défend son programme contre la précarité étudiante, qui s’inscrit dans la lutte pour une université libre, sans oppression, et qui n’opère pas sur le terrain. dos des travailleurs exploités.
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