Lançons la concurrence pour les bus en petite couronne parisienne. A l’issue d’un conseil d’administration tenu hier après-midi, l’autorité organisatrice des transports de la région capitale, Île-de-France Mobilités, a annoncé l’attribution des trois premiers lots – sur treize – pour une première mise en service en 2025. Les heureux gagnants sont Keolis. , filiale de la SNCF, et RATP Cap IDF, filiale de l’opérateur historique créée en mars 2021 pour répondre à cette libéralisation.
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D’abord, les lignes du territoire de la Marne et de la Brie (Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Seine-et-Marne) en deux étapes : d’abord à partir du 1er août prochain puis à partir du 1er novembre 2025 et jusqu’au 30 juillet 2032. Dans le second, les lignes des territoires Boucles Nord de Seine – 27 communes – et Bords de Marne – 29 communes – à partir du 1er novembre prochain et jusqu’au 31 octobre. 2031. Sauf qu’avant que cette décision ne soit officialisée, des salariés de la RATP ont battu le trottoir devant le siège de la région.
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Un sac à dos social “incomplet”
Et pour cause : le groupe RATP perd son monopole historique au profit d’IDF Mobilités (IDFM) qui définit désormais l’offre de transport, achète le matériel roulant, en devient propriétaire et contrôle l’offre de transport proposée par les opérateurs. Un cadre défini par le projet de loi d’orientation des mobilités 2018 porté par la ministre des Transports Elisabeth Borne, puis par le projet de loi d’origine sénatoriale relatif à l’ouverture à la concurrence du réseau de bus RATP Ile-de-France de 2023.
Or, les communistes du conseil régional, opposants à Valérie Pécresse, considèrent que le « sac à dos social » prévu pour les salariés de la RATP partant à Keolis ou RATP Cap IDF est « incomplet ». « Cela ne concerne que les 14 à 15 000 chauffeurs de bus, mais pas les gestionnaires de bus, ni la maintenance, ni les régulateurs du trafic. » soutient Vincent Gautheron, secrétaire de la CGT RATP, qui dénonce également « un recours abusif aux contrats d’alternance, d’intérim et de CDD ».
« Les transports publics restent du domaine du service public, il n’y a ni privatisation ni volonté de réduire la masse salariale, puisque les conditions de travail et de salaire sont garanties. Le critère de transition sociale et contractuelle est très important dans le choix des offres », rétorque un porte-parole d’IDFM à La Tribune.
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Ou “renforcé” ?
En réalité, les agents de la RATP s’interrogent sur l’avenir de leur rémunération. Durant les douze premiers mois, ils seront payés “un peu plus” que l’opérateur historique. Ensuite, RATP Cap IDF ou Keolis ont deux options : soit elle leur verse le même montant, soit elle leur verse une indemnité compensatoire, souligne le responsable CGT Vincent Gautheron.
« Ces garanties salariales ne valent que pendant la durée de la première délégation de service public » soutient le groupe communiste de la région.
A l’inverse, IDF Mobilités assure que les salariés bénéficient d’un « sac à dos social » “renforcé”, à commencer par la protection de l’emploi “pour tous les agents” et une garantie de rémunération » basé sur la rémunération des douze mois précédant le transfert « . Les gares auparavant rattachées à la ligne de bus sont désormais rattachées au centre bus », qui garantit de ne pas changer de lieu de travail et donne de la visibilité aux agents », ajoute cette même Source.
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L’avenir du centre de régulation et d’information des voyageurs en débat
Sauf que l’avenir du Centre de régulation et d’information des voyageurs (CRIV) de la RATP Romainville suscite également des inquiétudes. « La doctrine de IDF Mobilités n’est pas figée », dit un cadre du groupe communiste au conseil régional.
“En plus des prestations du matin, de l’après-midi et du soir, IDFM propose un 4ème cycle basé sur les horaires administratifs pour passer de 37 à 39 heures, synonyme de dégradation des conditions de travail”, dénonce Vincent Gautheron, secrétaire de la CGT RATP.
Le CRIV a pour objectif « devenir un centre bus multi-opérateurs, avec la présence d’agents responsables du réseau bus, sous le commandement d’Île-de-France Mobilités », répond son porte-parole. L’autorité organisatrice francilienne récupère en effet deux missions stratégiques : supervision du trafic et coordination opérationnelle des opérateurs en cas d’incidents et pour mieux gérer l’information voyageurs. Une trentaine d’agents pourraient même rejoindre IDFM.
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