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Crachats, insultes, gifles… dans cette petite école du Gard, les parents se mobilisent pour dire stop aux violences

Depuis la rentrée, plusieurs incidents de violences ont été signalés dans une classe du groupe scolaire de Poulx. Ce mardi 12 novembre, des parents ont refusé d’envoyer leurs enfants en classe et veulent stopper cette spirale infernale.

Il y a eu des crachats, des insultes, des gifles à l’arrière de la tête… A l’école du village de Poulx, les incidents se multiplient depuis la rentrée. Mardi 5 novembre, le petit Hugo, 9 ans, est rentré à la maison en se plaignant de douleurs aux côtes. Avant d’avouer avoir été agressé par trois enfants, une fille et deux garçons, juste avant d’entrer en classe à 14 heures.

Étranglé dans les toilettes

En réponse à de supposées insultes, un peu plus tard dans la matinée, Hugo aperçoit un petit du trio se passer le doigt sur le cou en lui disant qu’il allait lui faire une fête. Et c’est ainsi qu’il s’est retrouvé au sol, touché à plusieurs reprises quelques heures plus tard, dira-t-il. Un fait qui n’est pas marginal. « L’année dernière, il a été attrapé dans les toilettes et étranglé par la même fille. Elle n’a écopé que de 20 minutes de punition. La petite fille grandit et la violence grandit avec elle. » explique Alexandra, la mère d’Hugo, au bord des larmes. « J’avais confiance dans les professeurs, dans la direction, mais rien n’a été fait. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas faire plus.

Jeudi dernier, parce que cette même petite fille avait perdu au bal, un autre enfant aurait subi sa colère, recevant une brosse et un crachat. Ce mardi 12 novembre, c’est pour dire « Non à la violence » que la plupart des parents de cette double classe CM1-CM2 se sont retrouvés devant le groupe élémentaire Georges-Brassens, refusant de laisser leurs enfants aller en classe. « Je ne peux pas déposer mon enfant à l’école et lui souhaiter une bonne journée comme si de rien n’était » déplore Harmonie. Dont le fils, Nathan, 9 ans, a également subi des actes de violences. « Il y avait déjà eu des problèmes l’année dernière et les années précédentes. » explique la mère de famille, indiquant que les trois enfants qui seraient les principaux fauteurs de troubles auraient, cette année, été mis dans des classes séparées.

Des résultats scolaires en baisse

« Et chez nous, on a cette petite fille qui a 11 ans, qui règne et qui se retrouve face à une enseignante qui est en première classe, qui est encore stagiaire. Nous la soutenons tous car elle fait du bon travail malgré tout. Bon travail, mais ambiance dégradée au sein de la classe et résultats académiques qui sont affectés par plusieurs étudiants. “Elle répond au professeur, elle nous insulte, elle nous frappe, comme ça, pour rien, quand le professeur écrit au tableau”, décrit Nathan. Cette autre maman d’un garçon de 9 ans a vu le comportement de son fils changer : « Il a toujours été un bon élève, il a toujours très bien réussi. Mais peu après la rentrée, il m’a dit qu’il avait été frappé. Depuis, il a des maux de ventre presque tous les matins. Il ne veut rien me dire, mais je sais bien que c’est parce qu’il est anxieux : dès que je lui permets de ne pas aller en cours, il est tellement soulagé… »

“Nous sommes vraiment désolés d’en arriver là.”

Et quand on interroge les parents des enfants concernés pour savoir s’ils ont pu évoquer ensemble cette situation, la mère d’Hugo hoche la tête : « Mon mari a essayé de parler à la mère de l’enfant. Elle l’a très bien reçu, mais lui a dit que ce qui s’était passé à l’école devait être résolu par l’école… »

Devant l’entrée du groupe scolaire ce mardi matin, la mère de l’enfant incriminé est également là, ne semblant pas comprendre ce qui se passe : “Ma fille ne me dit rien”, affirme-t-elle, ajoutant toutefois que son enfant est très fréquemment insulté en raison de ses origines, dans un village où la diversité culturelle est mal accueillie, suggère-t-elle. Elle affirme n’avoir eu aucun contact avec la directrice ou l’enseignant concernant le comportement de son enfant. “Mensonges”, répondent certains parents, appuyant plusieurs signalements déjà réalisés. “Nous sommes vraiment désolés d’en arriver là, » souffle enfin une dernière maman, résumant les pensées de tous ces parents. Nous ne voulons pas stigmatiser ce petit, mais il n’est pas non plus possible que nous laissions nos enfants 8 heures par jour dans la peur… »

Parents d’élèves reçus par la direction et l’inspecteur d’académie

Vendredi 8 novembre, plusieurs parents d’élèves ont été reçus par le directeur de l’école de Poulx. Une exclusion temporaire de l’enfant qui serait l’auteur principal des faits a été demandée. “Au moins pour qu’il y ait une trace dans son dossier”, » argumente Harmonie, la mère de Nathan. Ce mardi 12 novembre, l’inspecteur d’académie était présent sur place pour s’entretenir avec un groupe de parents. “Il nous a dit qu’il devait ensuite recevoir le directeur, l’institutrice et le maire de Poulx et la mère avant de revenir vers nous”» a expliqué la délégation en quittant l’école. Quelque chose fait le soir le même jour : « Nous sommes sortis satisfaits de la réunion, confie un parent d’élève. L’inspecteur nous a dit que le programme Phare (programme de lutte contre le harcèlement scolaire, NDLR) allait être mis en place, que les enfants seraient interrogés. Nous devons nous réunir à nouveau à la fin du mois pour faire le point sur la situation. Un soutien spécifique doit également être apporté à l’enfant accusé de violences. “C’est très bien, nous demandons simplement que tous nos enfants soient en sécurité.”

 
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