Des travailleurs handicapés et leurs éducateurs des établissements de Breuvannes et Chaumont ont créé un cabaret burlesque « Les SiphoNeZ ». C’est l’heure de l’aperçu !
Dans le cadre de leur accompagnement professionnel et individuel, neuf personnes, encadrées par quatre guides, ont été formées à l’art du clown et intégrées dans un groupe de cabaret-spectacle.
Depuis le début de l’année, ces travailleurs handicapés suivis dans les établissements de Breuvannes et Chaumont répètent régulièrement leur numéro pour le présenter au public. La semaine dernière, ils étaient même en résidence au Maison de Courcelles à Giey-sur-Aujonen compagnie de deux professionnels du spectacle. Ils ont pu montrer leur talent acquis grâce à un travail acharné devant les enfants du camp d’été actuel.
Clown de cabaret
L’idée a germé il y a quatre ans lors d’une rencontre entre Patricia Ssanguem, directrice adjointe de l’Apajh (Association pour adultes et jeunes handicapés) Breuvannes-Froncles et la société montpelliéraine Zerafa venue un événement au sein des ESAT locaux (Établissements et services d’aide au travail).
Pourquoi ne pas perpétuer un spectacle de clown reconnue comme une activité utile au développement de ces travailleurs ? Voici ce qui a été entrepris : «L’année suivante, le projet prend forme avec la formation de membres du personnel d’encadrement motivés par la création d’un cabaret de clowns lors de de trois modules en cours« .
Depuis, des ateliers hebdomadaires réunissant compagnons et mentorés ont été mis en place. Le cabaret Les SiphoNeZ est né en juin avec l’arrivée d’Ida Gaspard-Vincent et Véronique Varin, deux artistes de la compagnie Zerafa. Grâce au savoir-faire de ces deux actrices, le projet de proposer un spectacle tout public a pris forme. Il s’étend sur un an jusqu’en juin 2025 comme l’explique Véronique.
Un aperçu prometteur
“Nous avons prévu cinq interventions d’une semaine pendant cette période ; celle passée en résidence à Courcelles était la deuxième. La prochaine aura lieu en décembre pour une représentation à l’école de Chauffourt et dans des Ehpad ou dans des lieux culturels comme des théâtres.
Cette avant-première s’intitule « We nose as we are ». Elle montrait déjà un contrôle prometteur de la part des acteursles sketches s’enchaînent sans aucun temps mort, les positionnements et les gestes bien en place et les voix bien assurées.
Une douzaine de croquis
Parmi la douzaine de sketchs présentés, on peut citer La Naissance d’un clown en ouverture, La Salle d’attente, Le Western et Ping-Pong. Le Fashion Show a finalement permis deadmirer le choix et la qualité des costumes et du maquillageavec un point commun parmi les 15 comédiens : le gros nez rouge. Après les rires, les applaudissements du jeune public ont montré qu’ils étaient conquis.
« Se sentir à sa place dans un groupe, s’intégrer »
Que pensent les intervenants de cette « thérapie clownesque » ? Jean-Philippe n’est pas le porte-parole du groupe, mais il connaît bien ceux qui le composent, son avis pourrait être celui de tout le monde : « Le bénéfice de ces comédies burlesques, c’est d’abord de se sentir chez soi dans un groupe, de s’intégrer. Personnellement, m’exprimer en public par des gestes et des paroles m’a permis de reprendre confiance en moi, d’éliminer les inhibitions, d’être naturelle et de ne plus craindre le regard des autres. Ce type de liberté vous permet également de ressentir vos émotions sans blocage ni retenue.
Véronique et Ida ont des projets à plus long terme qui pourraient inclure les travailleurs handicapés. L’aventure pourrait continuer après juin et le rideau se lèvera encore.
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