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“Nous allons vous mettre une balle dans la tête.”

Ils portent derrière eux une histoire très lourde et douloureuse. Mais les cicatrices de la guerre vécue en Tchétchénie n’ont pas dissuadé Ramzan Tsakaev et Adlan V. de recourir à la violence. Au contraire : c’est devenu un modus operandi.

Le résultat est un scénario bavard d’où émergent les méthodes et les intimidations précédant les actes de ces deux interprètes. “On va agir, te jeter dans une malle puis te mettre une balle dans la tête”menace le duo, à un « client » de Saint-Avertin à qui ils réclament la somme de 50 000 €. “ Si tu ne craches pas les 4 000, je te violerai et je prendrai ensuite soin de ta famille.ils s’adressent à un deuxième créancier de Saint-Pierre-des-Corps. Plus loin, “Réagir à la française est un comportement de salope, je coupe la main au voleur”» dit l’un des deux amis, dans un passage extrait d’écoutes téléphoniques. Des sommes atteignant 75 000 € au total sont évoquées.

Des exécuteurs au service du trafic de cigarettes polonais

Ramzan Tsakaev et Adlan V., 26 et 31 ans, ont été condamnés à vingt-quatre (1) et douze mois de prison, mercredi 6 novembre 2024. Deux condamnations prononcées pour extorsion et tentatives commises contre une demi-douzaine de Tourangeaux jusqu’en juin 2024. , date de leur interpellation par les gendarmes du GIGN dans un parking de La Rabaterie à Saint-Pierre-des-Corps.

Nous ne saurons rien des explications données à l’audience. L’un des accusés a demandé le huis clos pour examen “relatif à la morale”, son avocat a plaidé pour lui. Une demande nébuleuse qui a même fait sourciller son ami coaccusé.

Balles dans la jambe et « bras armés »

Ce qui, selon nos informations, est établi, c’est le contexte dans lequel ces deux hommes auraient agi. Elle est notamment liée à la soirée du dimanche 9 juin, quelques heures avant leur arrestation. Le couple tchétchène a ensuite semé la terreur dans un pavillon de Montlouis-sur-Loire, entre menaces de balles dans la jambe et incendie de la maison d’un couple. Six et dix-huit mois de prison ont été prononcés pour cette scène unique.

Le mobile, commun aux deux volets de cette affaire : un trafic de cigarettes polonaises au service duquel Ramzan Tsakaev et Adlan V. jouent les sbires. « Armes armées »précise une Source judiciaire, tandis qu’un revolver, qui n’a pas été retrouvé, est décrit par plusieurs victimes.

Selon plusieurs sources, les directives ayant conduit à cette violente série ont été dictées depuis une prison de la région bordelaise (Gironde). Elles pourraient venir de l’ancien chef des trafics, soucieux, malgré la captivité, de voir les dettes purgées.

(1) Condamné une première fois à dix-huit mois de prison, en juin 2024, Ramzan Tsakaev a bénéficié d’une confusion de peines, les plus lourdes « absorbantes » les moins significatives.

Publier les noms ou pas ?

> La rédaction de La Nouvelle République ne publie pas les noms des victimes ou des personnes condamnées à des peines inférieures à deux ans de prison sauf dans le cas de cas particulièrement marquants (personnalités publiques, volonté de médiatisation des plaignants… ). Ce principe essentiel de la charte du journal pour le traitement de l’actualité explique pourquoi l’un des deux condamnés n’est désigné ici que par l’initiale de son nom.

 
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