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Accusé d’être éleveur de chevaux, l’ancien préfet de l’Orne réagit

Par

Vincent Guerrier

Publié le

12 novembre 2024 à 17h17

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Le jugement dans l’affaire GDE sera rendu le 29 janvier 2025. Dans cette affaire, Alain Lambert, ancien président du Conseil départemental de l’Orne, et Alain Pelleray, son directeur de cabinet, ont comparu à la barre du tribunal correctionnel de Paris à mi-octobre.

Les deux hommes sont accusés d’avoir utilisé leurs positions respectives pour inciter l’entreprise à installer une décharge. Guy Dauphin Environnement (GDE) à Nonant-le-Pinà proximité du prestigieux Haras du Pin, à la fin des années 2000.

Chauffeur bénévole

Contacté, Bertrand Maréchaux confirme n’avoir jamais exercé « aucune activité rémunérée » dans le monde du cheval. Il a pu, bénévolement, conduire plusieurs chevaux appartenant à un ami éleveur, près de Sées. « Après avoir dirigé l’Agence nationale des titres sécurisés, j’ai eu un autre dossier encore plus compliqué que celui du GDE. Le ministère de l’Intérieur m’a demandé de trafiquer un marché public*. Quelque chose que j’ai refusé de faire. J’ai donc été mis au placard. J’étais devenu préfet chargé de mission… Un titre amusant qui me donnait du temps libre. Ainsi, deux fois par semaine, je montais à cheval bénévolement. Cela ne m’a jamais rapporté un centime. »

* Affaire des permis de conduire sécurisés, où Bertrand Maréchaux a lancé des appels d’offres pour un contrat détenu par Atos et Safran, provoquant la colère de ces derniers, ainsi que de Manuel Valls, ministre de l’Intérieur.

Mais dans sa plaidoirie, Me Cyril Fergon, l’avocat d’Alain Lambert, mettait en cause le préfet de l’Orne de l’époque, Bertrand Maréchaux. L’ancien haut fonctionnaire est décrit comme un « préfet atypique », « qui aura plus profité que mon client dans cette affaire », exprimait alors l’avocat.

Une manière de laisser entendre que l’opposition systématique de Bertrand Maréchaux à l’installation du GDE n’était peut-être pas innocente, très proche du « Versailles normand » comme le qualifie le Haras du Pin.

« Vaillant dans les civières »

L’intéressé réfute ces accusations. Mais avec un certain sens de l’humour. Dans une image sur laquelle on voit, dans un champ, quatre chevaux. Gaylord, une mule de 8 ans, JazzHongre de 24 ans, Calypso, Hongre de 23 ans, et Loch Ness, Mulet de 4 ans. Ils mangent leur misère dans un sot, au bord d’un pré.

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« Des amis fidèles et, à deux, vaillants dans les civières… Une base un peu incertaine pour une activité d’élevage », commente l’ancien préfet. Il jure n’avoir jamais fait affaire avec le monde équestre (voir encadré), après ses fonctions à la préfecture de l’Orne.

Egalement contacté pour appuyer ses accusations, Me Cyril Fergon n’a pas répondu à nos sollicitations.

De lourdes amendes requises

Lundi 21 octobre, le parquet national financier a lancé des réquisitions cinglantes. Le procureur a en effet requis une peine de deux ans de prison et 100 000 € d’amende contre Alain Lambert et une peine de douze mois de prison et 50 000 € d’amende contre Alain Pelleray, pour trafic d’influence passif.

Des réquisitions sévères, fondées, selon le parquet, sur « un dossier solide ».

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