Le 11 novembre 2024, le Premier ministre d’Haïti a été limogé par le Conseil de transition. Le pays est en proie à une grave crise depuis une dizaine d’années et l’instabilité a repris de plus belle ces derniers jours.
Depuis plusieurs jours, Haïti est en feu. Déjà en proie à des épisodes de violences entre gangs depuis une dizaine d’années, outre de graves difficultés économiques, le pays connaît de nouvelles tensions.
Haïti n’a plus eu de président depuis l’assassinat de l’ancien chef de l’État Jovenel Moïse en 2021. Les dernières élections ont eu lieu en 2016.
Le Premier ministre limogé
Lundi, le Conseil présidentiel de transition d’Haïti a pris la décision de limoger Garry Cornille, à la tête du gouvernement depuis juin, rapporte Le monde. Sa nomination visait à stabiliser le pays, et notamment à freiner le crime organisé.
Depuis une semaine, le Conseil de transition est en proie à de fortes tensions. Garry Cornille s’est opposé au remplacement des ministres de la Justice, des Finances, de la Défense et de la Santé, bien que demandé par les membres de cette chambre transitoire.
Un contexte meurtrier
Fin octobre, les Nations Unies ont publié un dernier rapport affligeant. Entre juillet et septembre, 1 233 meurtres ont été commis dans ce pays de 12 millions d’habitants. En comparaison, en Île de France, qui compte le même nombre d’habitants, il y a eu 164 décès sur l’ensemble de l’année 2023, soit proportionnellement 41 tous les trois mois – soit 30 fois moins qu’en Haïti.
Parmi ces homicides, 45% sont imputables aux forces de l’ordre haïtiennes et 47% aux gangs. Les actes de violence ont augmenté de 40 % depuis avril. La plupart de ces actions d’un « une extrême brutalité »sont commis par “groupes d’autodéfense”. Sur place, ce mouvement s’appelle « Bois de Cale ».
Le Premier ministre sera remplacé par l’homme d’affaires Alix Didier Fils-Aimé, note France24. Un deuxième changement cette année. Car déjà, en avril, le chef du gouvernement Ariel Henry avait démissionné, c’est pourquoi le Conseil de transition a été mis en place.
Des tirs en l’air
Selon BFMTVun avion a été visé lundi. Le vol de Spirit Airlines se dirigeait vers la capitale haïtienne, Port-au-Prince, en provenance de Floride lorsqu’il a été touché par des coups de feu.
Contrôle de l’appareil “a révélé des preuves de dommages à l’appareil correspondant à des coups de feu”citent nos confrères selon la compagnie aérienne. Un agent de bord a été blessé.
Les autorités du pays ont dû suspendre les vols commerciaux, et l’avion ciblé a effectué un atterrissage d’urgence en République dominicaine. Les fusillades sont imputées aux gangs. Plus tôt dans la semaine, un hélicoptère a été touché.
Violence des gangs
Un fléau qui sévit dans le pays depuis plusieurs années. Plusieurs gangs se partagent le territoire haïtien, usant régulièrement de la violence. Ces groupes contrôleraient 80% du capital du pays.
Les gangs sont régulièrement accusés de meurtres, de viols, d’enlèvements et de pillages. La situation n’a fait qu’empirer. D’autant qu’en début d’année, les groupes ont décidé de s’unir pour renverser le gouvernement.
Mais les civils n’échappent pas à la violence. Le 5 septembre, déplore l’ONU, un adolescent a perdu la vie dans des circonstances abominables : “Un garçon de 15 ans, accusé d’avoir volé un cochon, a été battu à coups de machette avant d’être enterré vivant.”
700 000 habitants, dont la moitié sont mineurs, ont dû fuir leur domicile. Une mission humanitaire, soutenue par l’ONU et les États-Unis, a été envoyée par le Kenya. 400 personnes sont là. L’objectif est « pour aider la police haïtienne à rétablir l’ordre public dans un contexte d’aggravation des conflits civils et de la violence des gangs qui sévissent dans le pays »note l’Institut d’études de sécurité.
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