Le tribunal correctionnel du Vaucluse examine cette semaine le cas des sept derniers accusés au procès pour viol de Mazan. Cette dixième semaine sera consacrée à ces sept hommes jugés pour viols aggravés sur Gisèle Pelicot.
Christian L., 56 ans
Christian L. apparaît dans le disque dur de Dominique Pelicot sous le pseudonyme “Chris le pompier”. Au moment de son interpellation, ce pompier professionnel était adjoint du chef d’un centre de secours du Nord-Vaucluse. Il porte également l’uniforme des pompiers du Vaucluse dans la scène de sexe filmée par Dominique Pelicot à Mazan.
De nombreux supports informatiques ont été saisis à son domicile par les enquêteurs. Et dans l’ordinateur portable de ce père de deux filles, 728 images ont été découvertes : des images à caractère sexuel et images de jeunes fillesmême de très jeunes filles. Des conversations Skype ont également été découvertes : Christian L., sous le pseudo “Oxney 01”, sollicite des relations avec des adolescentes et un internaute lui propose même sa “nièce de 9 ans”. Ces internautes n’ont pas pu être identifiés.
Christian L. a nié les faits à l’ouverture du procès. Depuis, il assiste régulièrement aux audiences des autres accusés depuis le box. Il sera également jugé pour possession d’images pédopornographiques.
Charly A., 30 ans
Charly A. n’avait que 21 ans lorsqu’il s’est rendu pour la première fois à Mazan, en janvier 2016. Il s’y est rendu six fois au total, entre janvier 2016 et juin 2020, et a été arrêté début 2021, au domicile de sa mère. à Carpentras. Lors de la dernière rencontre, Dominique Pelicot lui a demandé avec quelle femme il pourrait faire la même choseet Charly A. a répondu à sa mère, la seule personne féminine de son entourage. De très faibles concentrations d’anxiolytiques ont été retrouvées dans les cheveux de sa mère, même si Charly A. affirme avoir finalement jeté les pilules fournies par Dominique Pelicot.
Face aux enquêteurs, Charly A. a admis être allé aux Pélicots six fois. Il a expliqué avoir compris que la victime avait été droguée lors de sa deuxième ou troisième visite, car il trouvait inhabituel qu’elle ne se réveille pas. Charly A. est décrit par les experts comme “solitaire”, “naïf” et « très réservé » et comme ayant grandi dans « un environnement instable et inadapté ».
« Il semble que le scénario élaboré par le conjoint de la victime ne lui ait pas permis de se rendre compte du non-consentement de la victime »selon l’expert psychologue. Au début du procès, il a affirmé qu’il ne reconnaissait pas les faits.
Nicolas F., 42 ans
Journaliste pour différents médias avignonnais au moment des faits, Nicolas F. s’est rendu une fois à Mazan en janvier 2018. Il assure que Dominique Pelicot l’a contacté sur coco pour une relation entre hommestandis que sa femme dormait dans la chambre voisine. Face aux enquêteurs, Nicolas F. affirme avoir été “surpris par l’inertie” de Gisèle Pelicot, mais ayant procédé à l’attouchement, “Comme son mari lui a assuré qu’il était d’accord”. Il a ensuite admis qu’il avait “un gros manque de discernement”.
Dans les différents supports informatiques saisis par les enquêteurs, 4 274 images et 262 vidéos de pédopornographie ont été découverts. Nicolas F. assure “je ne sais pas à quoi servent ces photos et vidéos” s’est retrouvé sur son ordinateur. Ses proches le décrivent comme un homme “agréable”, “travailleur”, “drôle”, “loyal” mais qualifie sa vie privée de « discret, voire secret ». Il sera également jugé pour possession d’images pédopornographiques.
Au début de l’audience, il a tout nié : le viol aggravé de Gisèle Pelicot et la détention de ces images.
Boris M., 37 ans
Cette personne célibataire sans enfant, salariée d’une entreprise de transport, s’est rendue un jour chez les Pélicots à Mazan, en janvier 2020. Ses déclarations ont évolué en garde à vuemais Boris M. a fini par reconnaître que Gisèle Pelicot ne lui avait pas donné son consentement. Il affirme qu’il ne savait pas qu’elle était droguée et a cru Dominique Pélicot qui lui a expliqué qu’elle avait bu.
Boris M. a été décrit par ses précédents compagnons comme un « compagnon attentionné et aimant » mais l’expertise psychologique fait état d’un « une vie affective assez pauvre où les échanges interrelationnels sont vécus comme des contraintes ». Au début du procès, Boris M. a dit ne pas reconnaître les faits.
Philippe L., 62 ans
Philippe L. apparaît dans le disque dur de Dominique Pelicot sur des fichiers datés du 7 juin 2018 vers 15 heures. Sur certaines images, Gisèle Pelicot apparaît avec un linge sur le visage, placé selon Dominique Pelicot pour l’empêcher de se réveiller depuis les événements se sont déroulés en plein jour. Au cours de l’enquête, il a expliqué avoir participé à une « accord de couple » où la soumission chimique a été “joueur du jeu”.
Célibataire et sans enfant, habitué aux relations libertines et aux relations sexuelles occasionnelles, Philippe L. est l’un des rares prévenus à porter un préservatif au moment des faits. Il a reconnu n’avoir jamais obtenu le consentement de Gisèle Pelicot puisqu’il ne l’avait jamais vue consciente. Au début du procès, il a reconnu les actes de viol, mais a nié “l’intention”.
Nizar H., 40 ans
Né en Tunisie, Nizar H. est arrivé en France à l’âge de 17 ans. Il est désigné sous le nom de « Karime » dans un fichier vidéo du disque dur de Dominique Pelicot datant du 10 octobre 2020. Face à cette vidéo, Nizar H. a déclaré que il était « Je suis tombé dans un piège » et ayant suivi ce que Dominique Pelicot lui a demandé de faire. Confronté au principal accusé, il a affirmé avoir été drogué au GHB le jour des faits, ne voyant aucune autre explication à sa relation sexuelle avec une femme endormie de 68 ans.
L’expert psychologue note que Nizar H. “ne fait pas référence à la victime en tant que personnesauf de manière péjorative comme une vieille femme indésirable ». Son casier judiciaire comporte huit mentions, notamment pour menaces de mort et violences conjugales. Il a répondu « non » lorsque le président lui a demandé s’il avait reconnu les faits au début du procès.
Joseph C., 69 ans
Joseph C. est le seul des coaccusés à être poursuivi pour « agressions sexuelles en réunion » et risque sept ans de prison (contre 20 ans pour les autres, poursuivis pour viol aggravé). Il est désigné sous le nom de « Patrick de Bedoin » dans un fichier présent sur le disque dur de Dominique Pelicot. Sur cette vidéo, on le voit avec un autre accusé, Romain V., dont le cas a été évoqué la semaine dernière.
Au moment de son interpellation, ce retraité déclarait pratiquer le libertinage depuis plusieurs années et était inscrit sur des sites libertins et de rencontres. Il a assuré qu’il était récurrent qu’il y ait des scénarios dans les rencontres libertines, mais queil ne se sentait pas à l’aise une fois sur place, il avait des doutes sur le consentement de sa femme. Il a expliqué aux enquêteurs qu’il n’avait pas rapporté les faits de peur que Dominique Pelicot ait des enregistrements contre lui. Au début du procès, il a nié les faits. “Je ne reconnais pas les faits d’agression sexuelle et je n’ai jamais su que la victime était sous l’effet d’une substance”a-t-il déclaré.
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