Une large victoire et une série d’essais : les Bleus n’ont jamais tremblé face au Japon lors de leur premier test-match automnal (52-12). Cependant, à une semaine d’affronter une équipe néo-zélandaise d’un tout autre acabit, il y a évidemment quelques ajustements à faire.
On accordera d’emblée aux Bleus de Fabien Galthié l’excuse du premier match de la tournée, huit mois après le dernier match de cette équipe « Premium » et le fait que ce duel inaugural face aux Japonais ait été « plié » à la mi-temps sifflée au Stade de Paris. France (31-0). Mais à quelques jours de défier les All Blacks (samedi, 21h10), vainqueurs successivement pour leur équipe en Angleterre et en Irlande, il faudra gommer certaines imprécisions.
Aux disciplines
Concéder onze penaltys dans un match aussi ouvert, bien loin du ruck war de Dublin la veille (où les Néo-Zélandais n’ont été sifflés que 5 fois !), doit quelque peu agacer Fabien Galthié. Tatafu, Cros (en une mi-temps), Roumat et surtout Jalibert (entré à la 51e), qui plonge dans une mêlée sans enjeu, ont chacun commis deux fautes. Entre la 50e et la 60e minute, les Bleus se sont même retrouvés sous pression dans leurs 22 mètres, obligeant l’arbitre Damian Schneider à multiplier les avantages, au point même de prévenir le capitaine Antoine Dupont qu’il fallait stopper l’indiscipline.
Petites ou grandes erreurs et indulgences
Après avoir débuté sur un dégagement bloqué d’Antoine Dupont, qui a failli coûter un essai, les Bleus ont connu quelques scories. Quelques attaquants et un total de seize ballons perdus. Deux passes manquées de Dupont, la première dans les 22 mètres vers Attisogbe bloquée par Mauvaka, l’autre au terme d’une remise en jeu qui a repoussé les Bleus d’une trentaine de mètres, mais aussi quelques « oublis » en attaque.
A la 54ème minute, Antoine Dupont s’offre une percée dont il a le secret au milieu de terrain après une mêlée ultra-dominante, mais à la sortie, et alors qu’il compte trois coéquipiers à sa gauche, Attisogbe et Gallleton et Roumat dans leur axe, il décide de jouer un duel avec son défenseur et tente, en vain, de le déborder par la droite. Vestige certes du réflexe « de septembre »… mais Léo Barré l’avait imité huit minutes plus tôt : après un énorme travail au milieu de terrain du duo Meafou-Rumat et un relais de Ramos, arrivé sur la ligne japonaise des 40 mètres, le L’arrière du Stade Français a préféré conserver le ballon plutôt que de servir Attisogbe qui bénéficiait d’un boulevard devant lui. On passera sur l’interception de Tatafu sur Matthieu Jalibert, même si de telles séquences devraient aider le quinze de France à trouver le bon équilibre pour ne pas tomber dans l’envie d’aller trop vite « toucher » les couloirs, nouvelle tendance en ce début d’automne, qui nécessite des ajustements.
Soyez prudent en défense
Le secteur de la défense a toujours été un point fort puisque Fabien Galthié était à la tête de cette équipe. Avec des statistiques qui ont toujours flirté avec les 90% de réussite au plaquage. Le match face au Japon n’a pas dérogé à la règle (87%), même si les coéquipiers d’Antoine Dupont ont tout de même réalisé de nombreux tacles (221). On a bien noté que les Blues n’ont parfois pas trouvé les clés pour s’entraîner face aux velléités offensives des hommes d’Eddie Jones, et ils ont globalement réussi à les décourager, mais quelques séquences défensives ont dû assombrir le carnet du gourou Shaun Edwards.
Car les Japonais, même s’ils sont apparus faibles tout au long du match, ont réussi à enchaîner les mouvements en 2ème période et l’essai du capitaine Tatekawa, où la défense française a été clairement mise à mal, est symptomatique. Tout a commencé par une mêlée dans les 22 mètres japonais, un enchaînement de cinq périodes de jeu, deux déchargements et de graves brèches pour parcourir les 80 mètres et marquer, malgré le retour de Dupont. A l’heure du bilan, et après un Tournoi des VI Nations inégal (plus de 24 points encaissés en moyenne par match, mais 38 et 31 points encaissés contre l’Irlande et l’Angleterre), on se dit qu’il va falloir corriger tout ce que contre Jordan, Telea, Ioane et tous les « avions » des All Blacks.
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