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A Saint-Jory, plusieurs platanes le long du canal ont été abattus ce week-end dans le cadre de travaux pour la LGV. Les opposants au projet ont engagé plusieurs actions en justice afin de préserver le reste de la végétation.
S., le dernier « écureuil » a parlé depuis le chêne qu’il occupe, au bord du canal latéral, près de l’écluse de Saint-Jory. Ce lundi, ce militant au visage caché par un foulard rayé noué autour de la tête a posté une vidéo. « Je ne suis pas suicidaire, prévient-il d’une voix posée. Mais je veux voir s’ils (le gouvernement et la police, ndlr) sont prêts à tuer des gens pour un projet d’écocide. Ils finiront par venir me chercher. Je vais attacher des nœuds coulants autour de mon cou. Nous verrons jusqu’où ils peuvent aller. Ma mort ne sera pas un suicide, ce sera un assassinat. Il a décidé de conserver son poste jusqu’au 15 novembre. « Même si le chêne doit être épargné lors de cette coupe, nous ne sommes à l’abri de rien », explique Arthur Grimon, porte-parole de la Task Force contre l’A69 et la LGV.
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Les quatre autres militants anti-LGV perchés dans les arbres ont été délogés par des agents de la CNAMO (unité spécialisée dans ce type d’intervention) durant le week-end. Cinq platanes ont été abattus malgré la mobilisation de plusieurs collectifs et élus, comme le maire de Saint-Jory et le député LFI du 1er arrondissement Hadrien Clouet, pour empêcher cette opération prévue dans le cadre des travaux d’aménagement ferroviaire du nord. de Toulouse (AFNT). Ce projet permettra à la LGV de voir le jour. Il reliera Toulouse à Paris en trois heures.
Une longue bataille juridique
« Les coupes de ce week-end sont un désastre pour la nature. Pour les militants, ces derniers jours ont été décisifs. Nos actions ont permis à la population locale de prendre conscience du sérieux de ce projet », indique Jean Olivier, président des Amis de la Terre Midi-Pyrénées.
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Plusieurs associations ont tenté d’obtenir l’annulation de cette opération en fin de semaine dernière. Deux demandes de référé avaient été déposées auprès du tribunal administratif de Toulouse pour suspendre la coupure. Le dernier a été rejeté vendredi 8 novembre, permettant la reprise des travaux. Une victoire pour la SNCF, qui a rappelé que “toutes les autorisations ont été obtenues pour que ce projet se déroule dans le respect de la réglementation applicable, que cette décision du tribunal administratif renforce donc”. “Les impacts de cette réduction, prévus dans le dossier de demande d’autorisation environnementale, ont été compensés par des mesures de réduction et d’évitement”, a indiqué la compagnie ferroviaire.
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La préfecture de la Haute-Garonne a salué la décision du tribunal, justifiant le projet par la nécessité de répondre aux enjeux de desserte face à l’augmentation du trafic. Les opposants au projet n’abandonnent cependant pas. Jean Olivier affirme l’illégalité de cette opération : “il est interdit d’abattre une rangée d’arbres”. « C’est une faute grave de la part de la SNCF. Nous allons demander un moratoire sur la végétation encore existante. Nous avons également déposé un recours sur le fond dans lequel nous demandons la nullité et l’annulation de l’AFNT », a-t-il indiqué. Pour les défenseurs de l’environnement, la bataille juridique continue.
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