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objectif zéro immeuble vide à Paris

Dans une tribune, élus écologistes et parlementaires de Paris

sont favorables à une augmentation drastique des taxes sur les logements vacants, avec un déplafonnement des taux actuels. Ils militent également pour un recours accru à la réquisition des logements vacants, considéré comme un levier sous-exploité.

Lors de son discours de politique générale, le nouveau Premier ministre a évoqué l’urgence d’agir sur le logement. Il a salué la relance de la construction et l’accès social à la propriété. Mais à Paris, comme dans la plupart des grandes métropoles, ces mesures passent à côté du véritable enjeu. Dans une ville saturée, où l’espace libre est pratiquement épuisé, la solution ne peut pas être de construire davantage. De plus, l’accès social à la propriété ne fera que transférer le logement à prix réglementé vers un marché libre soumis à la spéculation immobilière.

La crise à Paris n’est pas tant liée au manque de logements en termes absolus qu’à l’effondrement de l’offre locative et à l’explosion corrélative des logements inoccupés.

Selon les derniers chiffres de la mairie, repris dans un article récent de Mediapart, sur 1,4 million de logements à Paris, on compte environ 400 000 propriétaires occupants – un chiffre très stable depuis vingt ans –, 350 000 logements locatifs, 145 000 secondes. logements et 145 000 logements vacants. Le reste est constitué de logements sociaux et intermédiaires, ainsi que de 60 000 logements occupés gratuitement (un enfant vivant dans un appartement appartenant à sa famille par exemple).

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : alors que la ville comptait en 1945 un million de logements locatifs dans le secteur privé, il n’en reste plus que 350 000 aujourd’hui. Et plus d’un logement sur cinq reste inoccupé, ne servant donc pas à loger les Parisiens. La grande majorité de ces logements inoccupés à Paris appartiennent à des multipropriétaires, voire à de grandes multipropriétaires. Les ménages propriétaires de 5 logements ou plus possèdent 40 % des logements parisiens selon l’Insee. Très riches, soit ils ne dépendent pas des revenus locatifs et ne souhaitent plus « s’embêter » avec la location, soit ils utilisent leurs biens pour de la location touristique de courte durée via des plateformes comme Airbnb. Une partie importante de ce parc est située dans les quartiers les plus riches, comme le 7e ou le 8e arrondissement. Certains propriétaires, notamment étrangers, ne les occupent que quelques jours par an.

alors que la ville comptait un million de logements locatifs en 1945 dans le secteur privé, il n’en reste plus que 350 000 aujourd’hui.© Jgp

Pour faire simple, cette concentration de l’immobilier entre les mains de quelques propriétaires privilégiés contribue à l’assèchement de l’offre locative et à la hausse des prix au détriment de la majorité. C’est donc là qu’il faut agir.

Déplafonnement des tarifs

Face à ce constat terrifiant, il est temps de prendre des mesures plus radicales.

Premièrement, la fiscalité actuelle sur les logements vacants et les résidences secondaires à Paris est insuffisante pour dissuader efficacement les propriétaires de laisser leurs biens inoccupés. Pour avoir un véritable impact, il faut envisager une augmentation drastique de ces taxes, avec une levée du plafond tarifaire actuel. L’objectif est de rendre financièrement non viable le maintien de logements inoccupés ou à usage secondaire, afin d’obliger les propriétaires les plus riches à remettre ces biens sur le marché de la location longue durée, qui pourraient, en contrepartie, bénéficier d’une réduction de fiscalité. Les éventuels surplus de recettes pourraient être réinvestis dans des programmes d’aide au logement social ou à la réhabilitation d’immeubles vétustes.

Deuxièmement, la réquisition des logements vacants est un levier sous-exploité. Actuellement, les procédures de réquisition des biens inoccupés sont complexes, dépendent du préfet et ne sont jamais utilisées. Il est nécessaire de simplifier ces procédures et d’élargir les pouvoirs des maires pour qu’ils puissent agir rapidement face à la crise du logement. Il s’agit d’accorder aux mairies la possibilité de réquisitionner les logements laissés vacants depuis plusieurs années (par exemple au-delà de cinq ans de vacance) et de les mettre à disposition pour répondre à des besoins urgents de logements sociaux ou familiaux. . Cette réquisition pourrait être temporaire, avec un loyer modéré versé aux propriétaires pendant la durée d’utilisation du logement, ou donner lieu à une expropriation en cas de refus de relocation par le propriétaire.

Limiter le temps partagé

Troisièmement, la propriété multiple à des fins spéculatives doit être limitée. La solution pourrait s’inspirer du droit constitutionnel suisse – pays peu connu pour pratiquer la spoliation – qui impose un quota strict de résidences secondaires par commune. L’application d’un tel quota, au moins dans les quartiers les plus touchés par la vacance immobilière, permettrait de limiter le nombre de logements utilisés à ces fins. Ce quota pourrait également s’appliquer aux multipropriétaires, limitant le nombre de logements qu’une personne ou une entreprise peut posséder et exploiter dans un but lucratif à court terme. Par ailleurs, il convient de laisser la possibilité aux autorités locales de réglementer, selon les communes, l’autorisation des locations de meublés touristiques.

Lors des débats sur la Loi de Finances, le Nouveau Front Populaire (NFP) a déposé un amendement visant à tripler la taxe sur les résidences secondaires. Il n’a pas été accepté. Gageons que les sénateurs, confrontés plus directement aux problèmes de logement sur leurs territoires, rectifieront le tir. Par ailleurs, le projet de loi visant à transformer les bureaux en logements, ainsi que la nouvelle loi sur le logement annoncée prochainement, sont des opportunités à ne pas manquer. Autrement, le vide continuera de vider nos quartiers, alors même que des milliers de familles dorment dans la rue. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et donner les moyens aux autorités locales pour remettre sur le marché ces logements inoccupés.

  • * : Les signataires
  • Emile Meunier, conseiller municipal de Paris et métropolite écologiste, président de la commission de l’urbanisme et du logement
  • Fatoumata Koné, president of the Les Ecologistes group, City of Paris
  • Antoinette Guhl, sénatrice écologiste de Paris
  • Anne Souyris, sénatrice écologiste de Paris
  • Carine Petit, maire écologiste du 14e arrondissement
  • David Belliard, adjoint écologiste à la mairie de Paris, président de la RIVP
  • Anne-Claire Boux, assistante santé environnement à la mairie de Paris
  • Mélody Tonolli, adjointe à la maire de Paris, en charge de toutes les questions relatives à la politique de la ville.
  • Sandrine Charnoz, adjointe environnement à la mairie de Paris chargée des entreprises d’économie mixte et des entreprises publiques locales
  • Frédéric Hocquard, adjoint à l’environnement à la mairie de Paris chargé du tourisme et de la vie nocturne.
  • Chloé Sagaspe, conseillère écologiste de Paris
  • Nour Durand-Raucher, conseillère écologiste de Paris
  • Raphaëlle Rémy-Leleu, Paris councilor & environmentalist metropolitan – Paris Center
  • Emmanuelle Rivier, conseillère écologiste de Paris
  • Alice Timsit, conseillère écologiste de Paris
  • Léa Vasa, conseillère écologiste de Paris
  • Antoine Alibert, adjoint au maire du 20e arrondissement et co-secrétaire d’Écologues Paris
  • Charlotte Nenner, conseillère régionale d’Ile-de- et co-secrétaire des Écologistes Pari

Jean-Luc Dumesnil, conseiller régional d’Ile-de-France, conseiller du 17e arrondissement
France

 
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