Plus de 100 écoles au Québec ont subi des dégâts suite aux pluies torrentielles d’août dernier, obligeant les employés à y entrer en urgence et d’autres à jeter des meubles ou à refaire un étage entier, ce qui coûtera près de 10 millions de dollars. de l’argent aux contribuables.
« Nous pourrions mesurer [le niveau de l’eau] à hauteur de hanches de l’employé arrivé sur place », peut-on lire dans le formulaire de demande d’aide financière de l’école secondaire L’Escale, à Louiseville.
Les 9 et 10 août, le Québec a été durement touché par la tempête tropicale Débyconduisant à d’impressionnantes inondations et refoulements d’égouts.
Outre les maisons et les routes, les intempéries ont endommagé un grand nombre d’écoles, un fait qui est passé inaperçu jusqu’à présent en raison des vacances d’été.
Selon le ministère de l’Éducation, 10 centres de services et commissions scolaires (CSS) ont fait des réclamations pour un total de 94 immeubles. Les dommages sont estimés à 9,9 millions de dollars.
Laval au sommet
Cependant, la liste globale et le projet de loi pourraient s’allonger.
Par exemple, au moment d’obtenir ce chiffre, le CSS de Montréal n’avait pas encore demandé au ministère les travaux estimés à 458 000 $ pour ses 26 bâtiments touchés.
La Revue a fait des demandes d’accès à l’information auprès du CSS pour avoir une idée précise des dégâts, qui vont de la « perte totale » des gymnases jusqu’aux livres devant être jetés.
Le CSS de Laval est de loin le plus touché, avec des dommages s’élevant à 1,9 M$. Pas moins de 42 écoles de l’île Jésus ont été touchées.
Où sont les rabats ?
Pendant ce temps, le ministère de l’Éducation soustrait plus de 400 millions de dollars aux sommes allouées à l’entretien des bâtiments pour l’année 2024-2025, dénonce Éric Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPPS-CSQ), qui représente notamment les concierges et techniciens dans plusieurs régions.
« Ce sont des pertes énormes », sans parler de tous les « dommages collatéraux », explique-t-il.
À l’école secondaire Cité-des-Jeunes, à Vaudreuil, un tunnel a été fortement inondé. Trois mois plus tard, certains locaux sont toujours inaccessibles.
Éric Pronovost, président de la FPSS-CSQ
Photo d’archives Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUÉBEC
« Avons-nous évalué si nos écoles se trouvent dans des zones inondables ? Nous installons des clapets anti-retour dans nos maisons. Mais il y a beaucoup d’écoles qui n’en ont pas», observe celui qui dénonce le manque de prévention.
Avec le changement climatique, ce type d’événement extrême risque de se produire plus souvent. D’ici 2050, les dommages aux bâtiments pourraient quintupler et les coûts annuels pour l’ensemble du pays pourraient dépasser 13 milliards de dollars, estime l’Institut climatique du Canada dans son rapport de 2021.
«C’est très inquiétant et il faut commencer à y faire face», insiste M. Pronovost.
De plus, des « sous-traitants » sont généralement appelés pour effectuer les travaux de nettoyage et de réparation pendant l’été. « Huit fois sur dix, il faut refaire le travail après, constate-t-il.
QUELQUES EXEMPLES DE DOMMAGES
Des locaux toujours inaccessibles
Cité-des-Jeunes School, Vaudreuil-Dorion
Coût : inconnu pour le moment
Un tunnel au niveau de l’école et du centre administratif a été fortement inondé.
Des serveurs informatiques ont été touchés, d’autres ont dû être déplacés par des salariés rentrant en urgence, illustre Éric Pronovost. Certains locaux sont encore inaccessibles en raison des travaux, confirme le CSS des Trois-Lacs.
14 pieds d’eau
École secondaire Saint-Laurent, Montréal
Émile-Legault Building
Coût : 1 million de dollars
Le bâtiment Émile-Legault de l’école secondaire Saint-Laurent, qui a été inondé lors du passage de « Debby ».
C’est l’école qui a subi les dégâts les plus coûteux.
La salle mécanique a été envahie par 14 pieds d’eau, explique Mélanie Simard du CSS Marguerite-Bourgeoys. Des systèmes de secours ont dû être mis en place pour le chauffage, la climatisation et la ventilation. Le sol du gymnase a dû être enlevé et décontaminé.
Instruments de musique perdus
École Ozias-Leduc, Mont-Saint-Hilaire
Coût : 150 000 $
Le dôme musical de l’école Ozias-Leduc, à Mont-Saint-Hilaire, a subi des dommages importants.
Pierre-Paul Poulin, Le Journal de Montréal
De l’eau s’est infiltrée par un seuil de porte dans le dôme musical, peut-on lire dans les documents obtenus. Le revêtement de sol, les murs en plâtre, la structure des stands ont été touchés, tout comme le matériel scolaire et les instruments de musique.
De la boue dans les locaux
L’Escale Secondary School, Louiseville
Coût : 100 000 $
L’Escale secondary school, in Louiseville.
Capture d’écran de Google Maps
La rivière du Petit Loup, en Mauricie, a débordé et la boue a envahi les terrains de l’école. Outre les travaux de nettoyage, de séchage et de remplacement des meubles, il a fallu rémunérer les salariés qui n’étaient pas en service, peut-on lire dans la plainte obtenue par La Revue.
Au revoir, les collections de livres
Saint-Jean-Baptiste School, Longueuil
Coût : 27 500 $
Étagères et équipements endommagés à l’école Saint-Jean-Baptiste de Longueuil.
Photos tirées d’un reportage
En raison du reflux, ce sont notamment les appareils photo, les calculatrices et les chargeurs d’ordinateurs qui ont dû être jetés, comme le montre l’inventaire du matériel mis au rebut. Une soixantaine de livres et dictionnaires ont également été endommagés, dont des classiques comme Ferme des animaux ou Sherlock Holmes.
Gymnase de perte totale
École Beacon Hill, Beaconsfield
Coût : 73 000 $
École primaire Beacon Hill, Beaconsfield.
Photo Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal
La commission scolaire Lester B. Pearson a fait une réclamation pour « un plancher de gymnase de l’école Beacon Hill (ce qui est une perte totale) », a indiqué François Hamel par courriel.
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