Malgré l’urgence climatique, la manifestation pour le climat organisée à Bruxelles n’a rassemblé que 740 personnes, loin des foules de 2019. Comment expliquer ce découragement de certains manifestants ?
Une nouvelle manifestation pour le climat a eu lieu cet après-midi à Bruxelles. 740 personnes y ont participé, selon la police.
Plusieurs associations étaient présentes, dont des manifestants de Valence, en Espagne. Ils souhaitent des actions concrètes plus d’une semaine après les inondations dans leur région natale : « Nous devons agir. Nous n’avons pas le temps de réfléchir et d’attendre encore quatre ou deux ans. Nous devons agir immédiatement. C’est urgent”réagit Nestor Antonino, de l’ASBL Espai Valencien en Belgique. “Ce qui vient de se passer à Valence se produira partout en Europe. On a déjà vu les inondations en France cet été, on a déjà vu les inondations à Liège,… ça va continuer. C’est comme ça. Les inondations et les catastrophes naturelles vont être bien plus fortes, bien plus dangereuses et bien plus meurtrières. »
Mais un constat : les manifestations pour le climat attirent aujourd’hui moins de monde. On se souvient cependant des rassemblements historiques dans la capitale en 2019.
Comment expliquer ce découragement ?
« Plus chaud ! Plus chaud ! Plus chaud que le climat !scandent, comme à leur habitude, les manifestants, toujours motivés. Les jeunes sont là, mais aussi les familles. Charlotte est venue chercher son fils Raphaël. « Il me parle souvent, il est déjà assez conscient des enjeux climatiques. Et donc j’ai pensé que c’était important de venir aujourd’hui, j’ai pensé que c’était une bonne opportunité.
Les participants viennent principalement de Bruxelles et du Brabant wallon.
Le cortège est relativement réduit par rapport à ceux des rassemblements de 2019. Sous la pluie, les manifestants sont venus de tout le pays. Presque tous les partis politiques étaient présents. Cinq ans et demi plus tard, la mobilisation est toujours bien moins forte. Le 27 janvier 2019, ils étaient 70.000 manifestants dans les rues de Bruxelles. Aujourd’hui, la police est au nombre de 740.
Comment l’expliquer ? Tout d’abord, les jeunes que nous avons rencontrés se sentent aujourd’hui fatigués. « C’est très actif à un moment, on se dit OK, il y a quelque chose là. Et puis, on parle trop et les gens arrêtent d’y croire.
Les associations disposent également de moins de ressources. Cet événement a reçu moins de publicité. “J’avais moins d’informations. J’ai dû chercher pour savoir à quelle heure et comment», explique un manifestant. Kim Le Quang, co-fondateur de « Rise For Climate », reconnaît également qu’il y a aujourd’hui moins de soutien de la part de certains artistes : «C’est aussi, à un moment donné, grâce à Stromae, grâce à Angèle qui s’est mobilisée, qu’on a eu autant de monde.»
Le climat est vraiment la dernière de ses priorités. Donc, ça se voit.
Autre explication, le manque de courage politique. Certains estiment que les manifestations sont inutiles. «On sait très bien que le nouveau gouvernement wallon, le climat, est vraiment la dernière de ses priorités. Donc, ça se voit.nous estimons dans le défilé.
Les sociologues parlent encore de précarité chez les jeunes. Le Covid les a fragilisés dans leur parcours universitaire. L’accès à l’emploi est plus difficile. Comment défendre une cause commune quand il faut d’abord résoudre ses propres problèmes ?
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