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cette entreprise historique veut se relancer en inventant le four du futur

Par

Valentin Gaxieu

Publié le

10 novembre 2024 à 20h30

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Basée à Poligny, au coeur du Jura, Bonnet est une entreprise avec plusieurs vies. Depuis sa création, ce centre d’expertise et de fabrication a traversé les décennies en restant fidèle à ses racines, tout en se réinventant pour s’imposer comme un acteur incontournable de l’univers matériel de cuisine professionnel.

Les principaux produits fabriqués : fours combinés (mélangé, vapeur et sec), poêles multifonctions et le cuisson horizontale 900. Bonnet fournit les installateurs qui le revendent, aux établissements d’enseignementhôtels, boucheries, traiteurs, restaurantsdes hôpitaux ou même Ehpad

10 000 fours vendus depuis 2016

La société a été fondée par Roger Thirodesous le nom de Thirode, en 1947. Elle devient par la suite TGCP (Thirode Grande Cuisine Poligny).

En 1982, l’entreprise se distingue par lancement du premier four à vapeur du marché. Il fut finalement racheté par le groupe américain ITW (L’outil de l’Illinois fonctionne) en 2006, un géant de la technologie industrielle. Aujourd’hui, Bonnet c’est plus que 1 000 codes produits fabriqués par an et 10 000 fours combinés vendus depuis 2016.

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150 salariés

Depuis 2011, Hervé Gaulard fait partie intégrante de cette aventure, d’abord en tant que responsable recherche et développement, puis en tant que directeur en 2016. « Lorsque j’ai pris ce poste, Je voulais développer l’entrepriseassurer sa pérennité et sa croissance », confie-t-il à Voix du Jura.

Aujourd’hui, Bonnet compte 150 salariés – 30 il y a plus de six ans –, dont 20 personnes dédiées à la recherche et au développement. « Nous avons la chance d’avoir une équipe multidisciplinaire sur place, avec des postes de marketing, d’exploitation, de vente, de recherche et développement… », souligne le chef d’établissement.

L’entreprise Bonnet s’étend sur 25 000 m² et compte 150 salariés. ©Valentine Gaxieu

53 % d’exportation

Le site de production à Poligny s’étend sur 25 000 m². Le réalisateur n’envisage pas pour l’instant de s’implanter ailleurs, préférant concentrer ses efforts sur le site historique.

L’entreprise produit pour différentes marques du groupe américain : Bonnet En , Elro en Suisse et en Autriche, Hobart pour l’Angleterre, l’Allemagne, l’Australie et le Benelux, ainsi que Vulcain en Amérique du Nord. « 53 % de notre production est exportée »details Hervé Gaulard.

Nouvelles machines

En atelier, chaque coin est destiné à une étape précise du processus de fabrication : découpe, pliage, soudure, assemblage et contrôle, avec tests fonctionnels et de sécurité sur tous les appareils.

De nombreux investissements ont été réalisés ces trois dernières années avec des machines plus récentes, plus productives, qui consomment moins d’énergie et permettent de fabriquer des pièces beaucoup plus précises. Pour le dossier, nous envisageons un investissement d’un million d’euros en 2023.

Hervé Gaulard

Nouvelle gamme innovante

« Cela faisait quelques années que nous n’avions pas innové, ça nous dormionsmais là, on reprend des parts de marché», affirme le directeur. En effet, l’entreprise se prépare à un nouveau chapitre, marqué par un tournant technologique majeur.

La dernière innovation de Bonnet : la gamme Chef’s Combilancé en juin dernier en France et en septembre à l’étranger. Ce nouveau four, fruit de quatre années de travail de réflexionillustre l’ADN de l’entreprise : l’alliance de savoir-faire traditionnel et le technologie avancée. « L’objectif de ce four est de garantir une cuisson parfaiteque vous soyez un grand chef ou un utilisateur sans expérience culinaire », présente Hervé Gaulard.

Paramètres de cuisson ajustés automatiquement

L’une des caractéristiques les plus remarquables de cette nouvelle gamme reste l’écran tactile : « L’utilisateur peut tout choisir : température, humidité, temps de cuisson… Il existe également un nettoyage automatiquel’option détartrage… »

Le four est également équipé d’un nouvel outil, le CombiGuide, qui ressemble aux appareils électroménagers comme le Thermomix ou le Cookeo. Grâce à ce système, l’utilisateur n’a plus qu’à sélectionner le résultat de cuisson souhaité, et les paramètres sont ajustés automatiquement. En tout, 170 recettes les réflexions des dirigeants sont référencées.

L’outil CombiGuide permet à l’utilisateur de choisir le résultat de cuisson souhaité. ©Valentine Gaxieu – Voix du Jura

Testé par le patron

Le Chef’s Combi est disponible dans plusieurs taillesen version électrique ou gaz, et peut contenir six ou 10 plaques de cuisson. Avec une capacité de production annuelle de 5 000 unitésBonnet a déjà prévu une extension de ses lignes de production pour répondre à une demande croissante. D’ici mi-2025, trois lignes de production dédiées exclusivement à ce four verront le jour au sein de l’atelier.

Noter que chaque four est testénotamment par les managers internes. « Ce sont eux qui développent les fours », souligne Hervé Gaulard. Et d’ajouter : « Nous avons les leaders en recherche et développement, qui veillent notamment à ce que la cuisson corresponde. Ensuite les chefs orientés client, en charge des démonstrations culinaires et de la formation des revendeurs et des équipes commerciales. »

Économies d’énergie et financières

Outre ses performances techniques, la nouvelle gamme de fours permet également de réaliser des économies substantielles. Pour un établissement qui sert 200 repas par jour (pendant 20 jours par mois) la différence avec un four vieux de 10 ans est de presque 29 000 € d’économies annuellesen termes de consommation d’énergie et d’eaumatières premières et temps de travail.

Ces économies peuvent s’élever à près de 123 000 € pour une grande cuisine produisant 1 000 repas par jour.

Le recrutement, un défi

Mais l’innovation, aussi précieuse soit-elle, n’est pas le seul défi auquel Bonnet est confronté. Comme beaucoup d’entreprises industrielles, l’entreprise rencontre parfois certaines difficultés en termes de recrutement. Actuellement, en plus de ses employés, elle compte 50 intérimaires. « Il est plus difficile de trouver du personnel qualifié et bilingue dans le Jura, une région peu attractive pour les jeunes professionnels », explique le directeur.

Un défi qui reste encore mineur. Hervé Gaulard reste très confiant pour l’avenir : « Avec ce projet prometteur, nous avons bien commencé. »

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