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En Haute-Garonne, les drames liés aux conducteurs sous consommation de cocaïne ravivent les inquiétudes sur les comportements à risque au volant.
Vendredi à Eaunes, un chauffard probablement sous les effets de la cocaïne a tué un adolescent de 16 ans qui circulait en scooter. Le 25 octobre, à Labastidette, Menson, un garçon de 12 ans, a été tué dans un accident provoqué par un autre conducteur qui aurait consommé de la cocaïne avant de prendre le volant. Quelques jours plus tard, le 1er novembre, un cycliste de 28 ans était également tué à Flourens dans une collision mortelle. L’automobiliste responsable, un électricien contrôlé positif à la cocaïne, avait déjà été reconnu coupable de conduite sous l’influence de drogues. Depuis le début de l’année, au moins huit accidents mortels impliquent des conducteurs ayant consommé de la drogue, et neuf autres impliquent de l’alcool.
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La cocaïne, une drogue « démocratisée »
Longtemps rare et chère, la cocaïne est devenue largement disponible depuis les années 2010, en raison de l’augmentation de la production mondiale et de l’expansion des réseaux de distribution. Et le problème n’est pas franco-français, en effet, la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) indique que la production mondiale de cocaïne a doublé entre 2014 et 2020, atteignant un niveau record de 1 982 tonnes. Ouvrier, restauration ou professions libérales, il est désormais présent dans toutes les couches de la société, comme le souligne un ancien usager : « J’ai connu un médecin de SOS Médecins qui en prenait avant ses consultations. »
Environ 200 kg saisis chaque année autour de Toulouse
Dans la région toulousaine, la consommation semble croître parallèlement au trafic actif. Un policier témoigne de l’accessibilité de la drogue : « Sur les réseaux de merde dits Uber, après le cannabis, la cocaïne est la drogue la plus couramment proposée. » Au cours des neuf derniers mois, les forces de l’ordre ont saisi près de 150 kilos de cocaïne dans la région, ce qui laisse supposer un trafic au moins dix fois plus important.
Cette drogue, importée principalement d’Amérique du Sud via les filières guyanaise et antillaise, suscite une inquiétude croissante pour la sécurité publique, notamment au volant.
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La colère du père de Quentin
Le père de Quentin, jeune cycliste décédé à Flourens, a récemment témoigné dans La dépêche (voir notre édition du 8 novembre) de son sentiment d’injustice et d’impuissance : « Perdre un fils est insupportable […] la justice a permis que l’agresseur soit renvoyé aussi rapidement. Je ne peux que constater l’inutilité de la décision rendue. La justice lui a donné le droit de tuer ! Ces propos poignants traduisent une colère partagée par de nombreuses familles touchées par des accidents causés par des conducteurs sous l’emprise de drogues. D’autant que le responsable de l’accident de Flourens, n’a pas été placé en détention, soumis à un simple contrôle judiciaire.
La préfecture de la Haute-Garonne rappelle de son côté l’importance de contrôles intensifs pour lutter contre ce fléau : « la conduite sous influence de drogues est un multiplicateur de risques à bien des égards. La police poursuit massivement les contrôles ».
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