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La Suisse face à la loi du plus fort

Publié le 10 novembre 2024 à 08h11. / Modifié le 10 novembre 2024 à 08h13.

Ma semaine suisse

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« La liberté par les prisons, la paix par la guerre, la démocratie par l’autocratie et les Lumières par le crétinisme… C’est par cet arsenal réactionnaire que l’on obtient le progrès général », énumérait, en colère contre son temps, il y a un demi-siècle, l’écrivain et poète Claude Roy. Cela fait près de dix ans, parfois plus, en Russie, en Chine, en Inde, en Turquie et en Hongrie que règnent les hommes forts, les autocrates et la loi des rapports de force. Quand ce n’est pas celui de la violence. Depuis mardi, avec l’élection de Donald Trump, on peut ajouter « le débat par l’insulte, les relations humaines par la brutalité, la confiance par le cynisme, le libre-échange par le protectionnisme, le multilatéralisme par l’isolationnisme et le droit par l’arbitraire ». Si jamais la Suisse en avait une, elle devrait abandonner ses illusions. Et s’adapter à la loi du plus fort. Par la force de la réalité.

La Suisse, qui arrive au terme de son mandat au Conseil de sécurité de l’ONU, en a fait l’amère expérience: «Les thèses généreuses ne font que souligner l’impuissance du Conseil de sécurité à agir dans le domaine qui lui est assigné», c’est-à-dire le maintien de la paix et de la sécurité internationale, a relevé l’ancien ambassadeur François Nordmann dans ces colonnes. A la fin de son année présidentielle, en 2019, devant l’Assemblée générale de l’ONU, Ueli Maurer insistait sur « l’importance de la Charte de l’ONU » et notait notamment que « la communauté internationale doit protéger les droits des petits Etats ». Il avait « invité la communauté internationale à suivre des critères universels ». La Suisse sait à quel point sa sécurité et sa prospérité doivent leur sécurité et leur prospérité au respect du droit international et à un libre-échange ouvert avec des règles limitant les mesures protectionnistes. L’interdépendance, le multilatéralisme et le droit international, notamment les règles du commerce international, sont d’une importance vitale pour la Suisse, a insisté le ministre de l’Economie Guy Parmelin, à l’occasion du 25e anniversaire de l’OMC. à Genève en 2020.

Le Temps publie des chroniques, rédigées par des membres de la rédaction ou des personnes extérieures, ainsi que des avis et tribunes, proposés à des personnalités ou demandés par elles. Ces textes reflètent le point de vue de leurs auteurs. Ils ne représentent en aucun cas la position des médias.

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