(Chibougamau) Depuis quelques années, un nouveau quartier s’est développé à Chibougamau. Derrière ce chantier, le plus gros employeur de la ville, qui souhaite accueillir les travailleurs immigrés philippins installés dans cette commune isolée.
Menchie Rodrigo a débarqué au Québec en 2021, avec ses deux enfants. Elle travaille maintenant aux Chantiers Chibougamau, tout comme son mari, arrivé avant elle. « L’adaptation s’est bien passée », raconte-t-elle en nous montrant sa maison, déjà décorée pour Noël, une fête importante pour les Philippins.
Elle aime sa maison et la proximité de l’école primaire. Cette résidence est neuve, tout comme celles qui l’entourent. Pour le moment, une douzaine sont occupés. Mais dans ce nouveau quartier en construction, près de 40 maisons devraient s’agrandir d’ici fin 2025. Dans une commune de 7 500 habitants, cela peut faire une grande différence.
Ailleurs dans la ville, l’entreprise est déjà propriétaire de logements et les loue également. Mais elle ne voulait pas pousser les choses trop loin.
À Chibougamau, si on commence à acheter cinq logements, dix logements pour nos travailleurs, ça va faire monter les prix, ça va affecter tout l’équilibre de la communauté.
Frédéric Verreault, director of corporate development at Chantiers Chibougamau
Les Chantiers Chibougameau veulent éviter l’inflation du marché immobilier.
Benoît Drolet, directeur des ressources humaines des Chantiers Chibougamau, précise que l’entreprise a fait affaire avec un entrepreneur général pour construire les infrastructures civiles, et que les maisons ont été fabriquées dans une usine à Chibougamau.
Dans une région où le taux d’inoccupation des logements frôle 0%, l’entreprise n’est pas la seule à être confrontée au défi du logement des travailleurs.
Le centre de services scolaire de la Baie James a recruté 10 enseignants d’origine française l’an dernier, et prévoit le faire encore cette année, nous indique Michel Laplace, directeur du centre de services.
« Nous prévoyons de recruter le même nombre. Cela est nécessaire pour éviter le coup dur et éviter les interruptions de service. La dernière chose que nous voulons faire, c’est appeler les parents pour leur dire que nous ne pouvons pas enseigner dans une classe », déclare M. Laplace.
Mais en tant qu’employeur, il doit aider ces nouveaux enseignants à trouver un logement. Ces maisons sont nécessaires pour les aider temporairement, explique-t-il.
Sa collègue Bianca Tremblay est directrice des services éducatifs de la Baie James au Centre de services scolaire. Elle souligne qu’elle communique régulièrement avec les Chantiers Chibougamau, qui l’informent de l’arrivée de nouveaux étudiants philippins en cours d’année. «Ils ont aussi des travailleurs étrangers à Lebel-sur-Quévillon», souligne-t-elle. Outre les enfants philippins, le centre de services scolaire accueille également des enfants du Mexique et du Guatemala, entre autres. Si la tendance se poursuit, 10 % des étudiants du Centre de services de la Baie James seront issus de l’immigration au cours de la prochaine année.
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