Par
Brian Le Goff
Publié le
9 novembre 2024 à 13h03
Voir mon actualité
Suivre l’actualité Rennes
L’affaire du bébé retrouvé dans une poubelle à Rennes prend un nouveau tournant. Plus d’un an après sa découverte, le 20 octobre 2023, le la mère du nouveau-né a porté plainte contre le père de l’enfant, indique Me Amina Saasaoui, son avocate, àactualités Rennesconfirmant Le Parisien.
La plainte a été déposée en janvier 2024, mais nous avons choisi de la révéler seulement maintenant, car ma cliente a été menacée lors de son incarcération.
Plus précisément, la plainte a été déposée pour
- Violence habituelle commis par une personne qui était un conjoint.
- Menace de commettre un crime ou un délit effectué avec l’ordre de remplir une condition.
- Violation de la vie privée en capturant des images à caractère sexuel.
- Viole par personne ayant été conjoint.
“Il m’étranglait, me forçant à le sucer”
Sans parler du viol, mots d’une lettre écrite par la jeune femme de 17 ans, consultée par Le Parisiendécrit les violences que son petit ami de l’époque et père de l’enfant lui aurait fait subir. «Il m’a forcé à avoir des relations sexuelles. Il m’a étranglé, m’a forcé à le sucer, il m’a aussi frappé, il m’a insulté, m’a traité de pute, de chienne… »
Une corrélation avec son action
Il aurait étéa également filmé ces relations sexuelles forcées et a menacé la jeune femme de diffuser les clips vidéo. Des violences conjugales qui ont duré et qui ont sûrement un lien avec le comportement de la jeune femme juste après son accouchement, constate son avocat.
“Pas de stratégie de défense”
Cette dernière réfute toute stratégie de défense pour la poursuite de l’enquête sur les faits reprochés à son client.
« Il n’y a actuellement aucune échéance particulière à venir. C’est juste un timing cohérent avec l’évolution de la jeune femme pour comprendre elle-même ce qui a pu la pousser à cette action.”
M. Saadaoui estime que nous on ne peut plus se contenter d’un seul prisme que les premiers éléments ont mis en évidence. « Malgré tout, il y a un contexte qui existe et qui touche la psychiatrie de cette adolescente enceinte. Dépôt une plainte n’aide pas les victimes. Cela oblige à repenser ce qui a pu se passer et peut développer un stress post-traumatique. »
« Une jeune fille qui a du mal à comprendre et à écrire les mots »
Et pour son avocat, cette jeune fille, devenue adulte depuis la naissance de son bébé, a en revanche « des difficultés à comprendre et à poser les mots. Il faut vraiment lui expliquer les choses qu’elle peut vivre pour savoir si c’est normal ou pas. Il y a donc un vrai travail avec les services de santé et de protection de la jeunesse. »
Ce qui m’a frappé lorsque j’ai rencontré cette jeune fille, c’est que j’étais face à une personne totalement déconnectée de son empreinte corporelle. Pour elle, son corps n’existe pas, elle ne l’identifie pas, ne le ressent pas.
« Il était essentiel que l’on puisse comprendre cela, surtout à la lumière des faits qui lui sont reprochés. Aujourd’hui, un an après le début de cette procédure, je pense que les violences physiques et les actes de viol signalés couplés à des éléments psychiatriques que nous avons, nous apporter des réponses essentiel. »
Libérer
Me Saadaoui a obtenu la libération de son client en août 2024. Elle est désormais prise en charge dans un établissement éducatif de placement et d’insertion (EPEI).
Il est bien trop tôt pour envisager l’avenir. Encore une fois, c’est une jeune fille très fragile psychiatriquement et psychologiquement. Ensuite, il ne faut pas se mentir, sur le plan pénal, c’est aussi très incertain.
En janvier dernier, son avocat avait confirmé que la mère avait reconnu son enfant.
Un isolement qui aurait pu influencer ses décisions
Originaire de Mayotte, l’adolescente était envoyée en France métropolitaine par ses parents pour poursuivre ses études. « Ce sont ses frères et sœurs, déjà là, qui ont dû s’en occuper, mais eux-mêmes étaient pris dans leurs vies respectives. »
Elle se retrouvait seule dans son quotidien avec la sensation d’être proche de certaines personnes grâce à son smartphone. Mais en réalité, l’attention est complètement différente avec ce moyen de communication. Elle était finalement extrêmement seule. Elle fait partie de cette génération qui se sent proche des autres, alors qu’elle est complètement isolée.
« C’est finalement et plus généralement symptomatique de la solitude de ces jeunes filles qui, face à la grossesse, à la méconnaissance de leur propre corps, au poids des traditions et à la honte, ne savent pas, se cachent, s’enferment. …», poursuit Me Saadaoui.
C’est une jeune fille dont le seul support au quotidien est son téléphone portable, d’abord pour la connecter à sa famille qui habite à près de 8 000 km mais aussi pour lui donner l’impression d’exister à travers le prisme des réseaux. social avec tous les excès et les dangers que ceux-ci représentent.
Un autre volet de cette affaire a été à peine abordé, selon son avocat. Les dernières semaines avant l’accouchement, le une jeune femme était à l’école. Une baisse de ses résultats a également été constatée : « Il y a des gens qui ont remarqué des changements, mais rien n’a été mis en place. »
Elle attend désormais la prochaine audition de son client après le dépôt de cette plainte. «Je trouve essentiel qu’on parle enfin d’elle», conclut Me Amina Saadaoui.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.
Related News :