Depuis son appartement, situé dans le quartier des Vieilles-Boucheries, Louisa Adjouati aime contempler la Creuse. Qu’il soit calme ou impétueux, le fleuve ne peut que chatouiller son inspiration, souvent guidée par le désir de magnifier à travers ses écrits la Venise du Berry, où elle vit depuis 1993.
Avant de s’installer à Argenton-sur-Creuse, l’octogénaire a beaucoup voyagé. Née en Algérie en 1944, elle se souvient d’une jeunesse heureuse avec un père ouvert d’esprit, d’origine kabyle, assistant technique à la santé publique. Elle le suit à Chetaïbi, Beaune, Alger, avant de passer le baccalauréat en 1962, année de l’indépendance.
Elle se lance dans la poésie en 1981
Louisa Adjouati arrive ensuite à Paris où elle commence à étudier l’anglais à la Sorbonne, tout en étant fille au pair dans une famille franco-américaine, rôle qu’elle assume ensuite dans le Connecticut et à New York. Son parcours professionnel, ponctué de différents postes dans des ambassades et missions permanentes, l’a mené à travers Washington, la Suisse et New York.
De retour en Algérie, elle travaille un temps à l’ambassade d’Australie, mais la montée de l’islamisme la pousse, en 1988, à rentrer en France. Tout en continuant à travailler dans le secteur public, elle se consacre à la poésie, “un plaisir” découvert il y a sept ans, ce qui lui permet de raconter ses expériences « composé deune mosaïque d’instants, d’instants, d’émotions, une constellation de petites choses qui s’assemblent. »
Après avoir participé à un ouvrage collectif en 2016, Les oubliéselle a puisé dans une centaine de poèmes dédiés à l’amour, à Berry, aux moments forts de sa riche carrière, pour les publier en 2021, Ma mémoire mosaïque. «Je évoque l’Algérie, New York, mais aussi Argenton», souligne Louisa Adjouati, membre du collectif Cercle montmorillonnais et du collectif Mouloudji.
Émissions de télévision en Algérie
« J’ai fait quelques lectures au Lapin Agile » » se vante la poète, revenue l’année dernière en Algérie où elle a participé à des émissions de télévision et de radio. Adepte des cafés littéraires, elle précise : « Je ne suis pas dans une démarche commerciale, mon objectif est de laisser une trace dans ma famille. »
Le retraité, qui ne te fatigue pas les lire et les aimer des interventions improvisées, dans des lieux improbables comme les parkings des supermarchés, se dit poète nomade. Désireuse d’élargir ses horizons, elle prépare actuellement un ouvrage sur Colette.
Contact : 07.80.87.82.11 ; [email protected]
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