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Éditorial Paris
Publié le
9 novembre 2024 à 6h20
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Une décision qui pourrait donner des idées à certains… Le tribunal administratif de Paris a condamné l’État à indemniser les parents de trois anciens élèves de l’école. Collège Marie Curiedans le 18e arrondissement de Paris, pour le « préjudice » subi par les enfants en raison du volume élevé d’heures de cours non dispensées lors de l’année scolaire 2021-2022.
« L’Éducation nationale a failli à ses obligations »
L’augmentation des absences des enseignants non remplacés a conduit ces parents à saisir la justice pour obtenir réparation : ils ont exigé que l’État soit condamné à leur verser respectivement 1 410 euros et 2 240 euros. L’Éducation nationale avait, selon eux, manqué à son « obligation constitutionnelle et légale » d’assurer « l’enseignement de toutes les matières obligatoires incluses dans les programmes d’enseignement selon les horaires légalement prescrits ».
Un élève de 6ème avait manqué 101 heures de cours, selon le décompte de son père ; la mère d’un élève de 5e en a dénombré 91, tandis que celle d’une écolière de 4e en a dénombré 174.
La mère de l’écolier de 5e avait initialement adressé « une demande de communication d’éléments probants » au ministère de l’Éducation nationale, mais ce dernier n’avait « pas daigné répondre ». « S’il entendait contester le nombre d’heures de cours non dispensées, le recteur ne pouvait le faire qu’en produisant les statistiques officielles » qu’elle demandait, en déduit-elle. Elle a donc calculé le préjudice « direct et certain » subi par son enfant du fait de ce « retard important » dans son apprentissage à 10 euros par heure d’absence.
Le recteur de Paris minimise
De son côté, elle estime avoir subi un « préjudice moral » résultant des « frustrations et inquiétudes générées ». Les mères des deux collégiens ont également souligné l’obligation de réorganiser leur emploi du temps, notamment professionnel, souvent à la dernière minute, après avoir été informées de l’absence des professeurs « le matin même ». Ils ont tous deux eu recours à un professeur particulier, voire, pour le premier, à une inscription « sur une plateforme d’apprentissage en ligne afin de limiter les lacunes accumulées par l’enfant ».
L’Académie de Paris contestait quant à elle le principe même de la condamnation de l’Etat puisque, selon elle, les heures d’absence avaient été « de très courte durée » et présentaient « un caractère nacré et imprévisible ».
“L’administration a effectué toutes les diligences nécessaires pour trouver des solutions, notamment en publiant des annonces de recrutement d’enseignants contractuels”, a ajouté le rectorat, qui a donc conclu que les préjudices allégués n’étaient “pas établis”.
Mais « la mission d’enseignement d’intérêt général qui lui est confiée impose au ministre chargé de l’éducation l’obligation légale d’assurer l’enseignement de toutes les matières obligatoires comprises dans les programmes d’enseignement », commence par recadrer le tribunal administratif de Paris dans trois décisions du 17 septembre, 2024 et qui viennent d’être rendus publics. « Le non-respect de cette obligation légale (…) constitue une faute susceptible d’engager la responsabilité de l’Etat. »
L’État a effectivement commis une erreur
L’élève de 5e avait ainsi manqué “91 heures d’enseignement obligatoire” puisque le rectorat en dénombrait “73” mais sans produire “le moindre élément qui contredirait ces allégations”, souligne le tribunal administratif de Paris.
L’élève de 4e avait manqué « 14 heures de mathématiques, 9 heures d’histoire-géographie, 25 heures d’anglais, 22 heures d’espagnol, 7 heures de sciences de la vie et de la terre, 5 heures de physique et chimie, 14 heures de cours physiques et sportifs ». éducation et 24 heures d’éducation musicale.
Dans tous les cas, « compte tenu du nombre important d’heures d’absences », l’État a bien commis « une erreur dans l’organisation du service public » de nature à « engager sa responsabilité ». Ces enfants « ont forcément pris du retard » dans leur enseignement, ont également confirmé les juges, malgré ce qu’a soutenu le recteur de l’académie de Paris. Le père de l’élève de 6e recevra donc 820 euros, la mère de l’élève de 5e 910 euros et la mère de l’élève de 4e 1 360 euros.
En revanche, les juges parisiens ont rejeté le « préjudice personnel » invoqué par les parents en leur nom personnel. L’État devra toutefois leur verser 700 euros chacun pour leurs frais de justice.
CB-PressPoivre
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