C’est le fruit d’une « volonté constante d’innover ». Et en aucun cas un effet du réchauffement climatique que certains agriculteurs voudraient anticiper. Depuis 2020, trois membres costaricains des Maraîchers d’Armor (Prince de Bretagne) se lancent dans la culture de la vanille. Ils viennent de réaliser leur première récolte, distribuée aux professionnels et à un magasin coopératif, sous l’appellation « Vanille de Bretagne ».
« C’est un projet qui a vu le jour chez nous, autour de Florian Josselin, le responsable innovation », rembobine le président de la société coopérative, Gilbert Brouder. L’idée était de développer un nouveau produit pouvant accueillir des serres « un peu vieillottes » et un chauffage minimal.
Partenariat réunionnais
Le reste n’aura été que des recherches bibliographiques (beaucoup), des échanges de bonnes méthodes et un peu de patience. La croissance est lente et le séchage est une question d’habileté et de patience. Un partenariat s’est ainsi noué avec des producteurs réunionnais. L’île de l’océan Indien produit l’une des meilleures vanilles du monde, et pour les agriculteurs bretons il n’était pas question de réinventer la roue.
« Nous sommes allés chercher des conseils et du savoir-faire. Il a fallu apprendre à le fertiliser, à le faire mûrir… En échange, nous lui avons apporté les connaissances issues de nos propres recherches sur les apports nutritionnels du sol. Ils étaient très intéressés», explique la coopérative.
Le résultat est conforme aux attentes. 300 kg ont été récoltés cette année. Une vanille charnue, très grasse et très aromatique, de variété Planifolia, et répondant aux normes de qualité élevées attendues par un « marché encore assez ouvert pour ce type de produit haut de gamme ».
Un marché « difficile à mesurer »
Un produit qui a néanmoins déjà séduit certains restaurateurs et glaciers de la région de Paimpol. “Ce sera le principal débouché, avec les idées cadeaux de certains comités d’entreprise”, imagine le président Brouder. Et un peu de vente au détail, via quelques points de vente. Le conditionnement en tube de verre a été pensé, à la dosette ou par trois.
Pour les Bretons, le marché reste néanmoins « difficile à mesurer » et pas question de concurrencer la production malgache ou indonésienne par exemple. Car pour les producteurs bretons il n’est pas question de remplacer partout, dans les serres, les plants de tomates par des plants de vanille.
« Tout le monde n’y arrivera pas, c’est comme les fraises, c’est un produit de plaisir. » Toutefois, des pistes d’amélioration existent encore, pour favoriser 100 % de production locale. Comme la réduction des « petites vanilles » en poudre.
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