un XV de France rajeuni pour oublier tous les blues de l’été

Il est de retour ! Cela faisait longtemps qu’on ne l’avait pas vu porter une chasuble du XV de France. Antoine Dupont retrouve sa famille. Enfin sien, le garçon compte désormais plusieurs familles. Durant une année d’infidélité dans le XV, il a affiché ses prises de bec chez les septistes avec un succès certain, voire très grand. Champion du monde de la discipline puis médaille d’or olympique dans son stade, celui de Seine-Saint-Denis. C’était fin juillet !

Mais désormais, l’aventure olympique n’est plus qu’un lointain souvenir. Le Top 14 a d’abord repris ses droits et « Toto » a enfilé avec brio sa tunique toulousaine. Samedi à partir de 21h10, il affrontera celui des Bleus. Un maillot qui lui va si bien. Une bonne nouvelle pour apporter un peu de réconfort au cœur de ces Bleus qui ont subi de sérieuses turbulences cet été en Argentine. Entre les propos racistes de Melvyn Jaminet et l’affaire du viol supposé d’Oscar Jegou et David Auradou – dont on ne connaît toujours pas l’issue – la tournée a viré au fiasco d’un point de vue médiatique et surtout en interne.

Depuis et avec la réélection de Florian Grill, la fédération a mis les choses au clair. Il a surtout été décidé de mettre un peu d’ordre dans les comportements d’après-match, bouchant ainsi les bouteilles et reportant les after-parties à Saint-Glinglin. Il faut désormais que tout soit « propre et bien rangé » comme disent nos amis suisses. Fini les fous dans les vestiaires. Eau claire ou eau « qui démange ». Rien d’autre. Le XV de France doit être exemplaire sur et en dehors du terrain. Marcoussis, station du XV de France entre les matches, portera désormais plus que jamais son surnom de « Marcatraz ».

Bien au-delà de l’entrée habituelle, que peut nous réserver ce match contre le Japon ? Une mise en bouche avant de passer au plat principal la semaine suivante face aux All Blacks ? Les adeptes et connaisseurs du rugby mondial penchent pour la première affirmation. Les Braves Blossoms perdent en qualité depuis quelques temps. On est loin de l’équipe qui avait surpris les Springboks lors de la Coupe du monde 2015. Les Braves le sont toujours, mais ont perdu la spontanéité qui en faisait une équipe imprévisible.

Aujourd’hui le credo s’oriente vers un jeu plus stéréotypé où le combat domine l’envie du feu de fer. Eddie Jones qui a pris les rênes de la sélection Soleil Levant a mis un terme à ses ambitions offensives. Le résultat est loin d’être convaincant. Sous sa houlette, les Braves Blossoms comptent à ce jour 4 victoires et 6 défaites. L’été a même été meurtrier : une défaite à domicile contre la Géorgie (23-25), une autre contre l’Italie (14-42), une correction contre l’Angleterre (17-52) et le meilleur pour la fin avec une fessée monumentale à Yokohama contre les All Blacks. (19-64).

Alors, petite promenade ou pas pour les Bleus ? Fabien Galthié, de son côté, a décidé de tester la jeunesse montante en mettant notamment son patron de la défense Gaël Fickou sur le banc et en retirant Jonathan Danty de la liste des 42 joueurs retenus pour préparer le match. La nouvelle paire de centre sera jeune, avec les 21 ans et 3 sélections d’Emilien Gailleton accompagnés des 24 ans et 28 sélections de Yoram Moefana. Léo Barré, 22 ans, à l’arrière ou Louis Bielle-Biarrey, 21 ans, à l’aile seront autant de symboles d’un avenir en marche. Laissez les anciens derrière vous pendant un moment ! Le premier capitaine de l’ère Galthié, Charles Ollivon, n’a pas non plus été retenu pour ce match qui sera joué par le Toulousain Alexandre Roumat (27 ans, 4 sélections), tandis qu’en mêlée Tevita Tatafu, 22 ans, fera son première sélection, profitant de la blessure d’Uini Atonio.

Côté valeurs sûres tout de même, Antoine Dupont sera accompagné à la charnière par Thomas Ramos en l’absence de Romain Ntamack blessé au mollet. Ramos, qui avait déjà terminé le dernier Tournoi des Six Nations en ouverture, laisse donc Jalibert sur le banc de touche. Le reste de la composition présente plus de continuité, avec notamment Mauvaka et Gros pour accompagner Tatafu en première ligne, une paire de deuxièmes lignes toulousaines Flament-Meafou, Alldritt et Cros en troisième ligne avec Roumat et l’incontournable serial buteur Damian Penaud en ‘aile.

France